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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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étudiants. Certains diplômés évoquent ainsi l’image quelque peu idéalisée qu’ils ont reçu de la<br />

profession au cours de leur cursus :<br />

Q : « Comment décririez-vous l’esprit général de la formation dans le DESS ?<br />

Qu’est-ce qui était le plus valorisé par vos enseignants ? »<br />

R : « Oh, je dirais quand même que c’était d’être consultant… C’est mieux… Le<br />

consultant, le DRH dans les entreprises… Et je pense qu’on est plus formés à faire<br />

ça quand même… L’insertion c’était pas… (elle rit). Jusqu’à présent, l’insertion on<br />

ne savait pas ce que ça voulait dire dans le DESS. Quand on côtoie les demandeurs<br />

d’emplois, les RMIstes, on tombe d’assez haut quand même ! » (entretien n°31,<br />

femme, psychologue à l’AFPA).<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

« Dans le DESS c’était plus "visée entreprise". Les intervenants du DESS c’était<br />

quand même plus <strong>des</strong> intervenants consultants en cabinet. Il y en a qui étaient passés<br />

par la fonction RH. Mais il y avait aucun RH qui travaillait en entreprise, et il y en<br />

avait aucun qui travaillait dans le champ de l’insertion. Donc c’est vrai qu’il y avait<br />

un discours très orienté entreprise. On se voyait déjà DRH costard-cravate, jeune<br />

cadre dynamique machin, et le psychologue avec le savoir suprême. Et puis on nous<br />

bourre le mou hein… Et ça a été une vraie claque dans la gueule. Ca a été une<br />

révélation » (entretien n°21, homme, psychologue à l’AFPA)<br />

« De par mon DESS et mon parcours, j’avais pas du tout pensé au champ de<br />

l’insertion au départ, parce que… C’était vraiment très centré sur les entreprises tout<br />

ce qu’on faisait : recrutement, audit… Les bilans de compétence c’était surtout <strong>des</strong><br />

bilans de salariés, donc le champ de l’insertion on l’a presque pas abordé du tout<br />

dans le DESS alors que c’est un champ très important. Mais je crois que le DESS<br />

s’est constitué très tôt en concurrence avec l’IAE et ce genre de choses et du coup le<br />

contenu était très calé là-<strong>des</strong>sus. Moi j’ai une collègue qui a fait le DESS avant moi,<br />

et elle disait que c’était encore pire à son époque parce que c’était vraiment l’époque<br />

<strong>des</strong> « golden boys » et tout ça et où il y avait une concurrence acharnée avec… Donc<br />

les stages c’était en entreprise, dans les cabinets de recrutement etc. et l’insertion<br />

était laissée de côté. Donc moi c’est vrai que les débouchés dans l’insertion je les ai<br />

découvert par la suite par l’intermédiaire <strong>des</strong> CIBC et puis dans la phase de<br />

recherche d’emploi. Et puis après à l’AFPA, j’ai encore découvert un autre pan de<br />

l’insertion que je ne saisissais pas du tout jusqu’alors » (Entretien n°23, femme,<br />

psychologue à l’AFPA)<br />

Cette situation tend toutefois à évoluer, les DESS ouvrant aujourd’hui leurs<br />

formations à de nouvelles disciplines. Après avoir été longtemps dominés par l’apprentissage<br />

<strong>des</strong> tests et l’acquisition <strong>des</strong> bases de la psychométrie, les enseignements universitaires n’ont<br />

pas résisté au mouvement de critique <strong>des</strong> tests <strong>des</strong> années 1970 et ont mis l’accent à partir de<br />

cette date sur la psychologie sociale ou <strong>des</strong> disciplines extérieures au champ de la psychologie<br />

comme l’économie, le droit du travail, la sociologie et, plus récemment, la gestion <strong>des</strong><br />

ressources humaines. Le programme du nouveau master de psychologie du travail mis en<br />

place à Paris V en remplacement du DESS insiste ainsi sur la nécessité que « le psychologue<br />

du travail ne soit pas relégué dans une fonction d’expertise technique et que lui soient aussi<br />

ménagées <strong>des</strong> perspectives d’évolution professionnelle. Dans ce but, le parcours offre <strong>des</strong><br />

formations à la gestion du personnel, administration, droit du travail…. L’objectif en est de<br />

diminution puisque selon l’enquête de BRUCHON-SCHWEITZER (1991) ils étaient 49 % en 1990.<br />

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