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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

« relations humaines », qui met l’accent sur les facteurs psychosociaux d’adaptation de<br />

l’homme au travail, là où la psychotechnique insistait davantage sur les dimensions<br />

psychophysiologiques. C’est donc en puisant dans <strong>des</strong> registres voisins de la discipline<br />

(psychologie clinique, psychologie sociale et psychologie expérimentale) que la<br />

psychotechnique s’ouvre à de nouvelles perspectives. Mais cette ouverture porte aussi en<br />

germe un éclatement de la catégorie de psychotechnicien, compte tenu de la diversité<br />

croissante <strong>des</strong> champs d’intervention de la profession : autrefois confinés à un seul domaine<br />

d’activité (la sélection professionnelle), ceux qui s’appellent désormais « psychologues du<br />

travail » multiplient leurs territoires d’interventions dans un éventail tellement large qu’il leur<br />

est difficile de soutenir un projet professionnel commun. Des logiques de segmentation par<br />

domaine d’expertise (gestion du personnel, formation, ergonomie, psychopathologie du<br />

travail, relations humaines) commencent donc à émerger au début <strong>des</strong> années 1960, comme<br />

nous le verrons dans ce chapitre.<br />

La seule prise en compte <strong>des</strong> facteurs scientifiques et <strong>des</strong> impasses auxquelles se<br />

trouve confrontée la psychotechnique ne suffit toutefois pas à comprendre la transition, au<br />

tournant <strong>des</strong> années 1960, de la psychotechnique vers une conception élargie en terme de<br />

psychologie du travail. Ce passage tient aussi à la structuration progressive de la profession de<br />

psychologue dans d’autres domaines (santé, action sociale, éducation…) et à l’évolution de la<br />

position relative <strong>des</strong> psychotechniciens dans l’ensemble de la profession. La création de la<br />

licence en 1947 a en effet amené sur le marché du travail une nouvelle génération de<br />

psychologues ayant reçu une formation différente de la formation traditionnelle <strong>des</strong><br />

psychotechniciens (INOP, Institut de psychologie et CNAM) et véhiculant une représentation<br />

de la profession et de son champ d’intervention radicalement nouvelle. Le débat autour du<br />

« titre de psychologue », qui s’amorce au début <strong>des</strong> années 1960, va alors contribuer à<br />

réorienter l’identité et les pratiques <strong>des</strong> psychologues du travail en les mettant en contact plus<br />

étroit avec les autres segments de la profession et en transformant l’image de la profession<br />

dans son ensemble. Si le titre de « psychologue » (protégé par la loi de 1985) s’impose<br />

progressivement comme un référent unificateur au sein de la profession, les psychologues du<br />

travail le revendiquent de façons très diverses selon leur champ d’activité : dominant dans les<br />

activités de recrutement ou dans certains services publics (AFPA, gran<strong>des</strong> entreprises<br />

publiques, Armée…) il est faiblement revendiqué dans le domaine de la psychosociologie ou<br />

de la gestion du personnel.<br />

1966.<br />

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