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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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« Je n’avais pas assez de maturité et de recul pour un cursus clinique. »<br />

La reconstitution d’itinéraires biographiques par les entretiens a également fait<br />

apparaître <strong>des</strong> motivations plus subtiles, qui peuvent expliquer la rupture avec la psychologie<br />

clinique. Dans certains cas, cette rupture survient à l’occasion d’un stage en milieu hospitalier<br />

ou auprès de publics en difficulté, qui font prendre conscience à la personne que "le métier<br />

n’est pas fait pour elle", car il demande un trop fort investissement personnel ; dans d’autres<br />

cas, c’est le contact avec un enseignant et la découverte d’une nouvelle branche de la<br />

psychologie qui peuvent s’avérer déterminants, comme dans le cas de cette chargée de<br />

recrutement, venue initialement à la psychologie dans l’idée de passer le concours de<br />

conseiller d’orientation et qui décide finalement de s’orienter vers la psychologie du travail :<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

« Au départ je voulais être conseillère d’orientation donc… Passage obligé psycho.<br />

Donc je me lance là-dedans sans avoir vraiment, je dirais… D’attrait plus particulier<br />

que ça… J’avais un objectif mais… En fait, j’ai fait mon DEUG à Aix et… J’étais<br />

ravie d’avoir un prof qui – c’est souvent par un prof qu’on choisit ses options – M.<br />

Joule, en psychologie sociale. D’ailleurs après j’ai fait mon mémoire à Montpellier<br />

en maîtrise sur la théorie de l’attribution dont il parlait quand j’étais en DEUG. Tout<br />

ce qui était clinique etc. ça m’intéressait pas tellement. J’avais fait un passage en<br />

hôpital en boulot d’été et c’est vrai que c’est vraiment quelque chose qui me<br />

rebutait, donc j’avais mis ça de côté et c’est vraiment ce prof là qui m’a vraiment<br />

séduit, et moi je pensais pas vraiment aux débouchés après vu que j’étais vraiment<br />

dans ces histoires de concours. Moi c’est vraiment ça qui m’intéressait. Ensuite je<br />

suis partie après mon DEUG à Montpellier pour <strong>des</strong> raisons personnelles. Licence<br />

catastrophique parce qu’il y avait rien qui m’intéressait, j’ai failli abandonner ! On<br />

faisait très peu de sociale. Il y avait énormément de biologie et… Je savais plus ce<br />

que je faisais là. Maîtrise ensuite… je me suis dit, bon tu vas passer ton concours vu<br />

que t’as eu ta licence mais je suis quand même allée en maîtrise. Et en maîtrise j’ai<br />

eu comme directeur de mémoire M Louche qui travaille sur l’attribution, que j’avais<br />

vu en DEUG. En fait M Louche travaillait sur les théories de Joule et ça a fait "tilt",<br />

j’ai adoré travailler sur ces thématiques là et c’est reparti. Et c’est là le déclic que je<br />

me suis dit, je vais aller jusqu’au bout, je vais être psychologue du travail. Et ce qui<br />

a fait déclic, c’est le fait d’avoir eu un prof qui m’intéressait, le fait d’avoir fait un<br />

stage en même temps en cabinet en maîtrise. Deux jours par semaine. Je faisais<br />

passer <strong>des</strong> tests de recrutement, je faisais du bilan, du conseil, de l’outplacement…<br />

Enfin pas mal de choses » (entretien n°34, femme, chargée de recrutement en<br />

entreprise)<br />

Pour certaines personnes, l’image quelque peu romantique qui avait présidé au choix<br />

de la psychologie cède la place à <strong>des</strong> considérations plus matérielles, dès lors qu’il s’agit de<br />

trouver un "vrai métier". La rupture d’itinéraire est alors due à la prise de conscience <strong>des</strong><br />

difficultés d’insertion en psychologie clinique. Contrairement aux autres disciplines <strong>des</strong><br />

facultés de lettres où la question <strong>des</strong> débouchés est peu abordée, les étudiants de psychologie<br />

se tiennent régulièrement informés <strong>des</strong> perspectives de carrière dans leur domaine, au cours<br />

de discussions entre eux ou avec leurs enseignants, ou par le biais <strong>des</strong> associations étudiantes<br />

ou professionnelles. La question de l’absence de débouchés en psychologie clinique est un<br />

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