Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
l’autonomie de leurs actes par rapport à un savoir trop étroitement codifié et à mettre en avant
l’infinie variété de leur pratique.
Les évolutions internes de la profession et la loi sur le titre ont eu des répercussions
importantes sur la psychologie du travail. D’une part, pour une majorité de praticiens, ce
segment apparaît de plus en plus isolé du reste de la profession, tant du point de vue des
méthodes que de la nature des emplois occupés. L’orientation clinique donnée au titre − à tel
point qu’aujourd’hui le titre de psychologue est quasi-synonyme de celui de "psychologue
clinicien" − éloigne donc la psychologie du travail du "cœur de la profession". Cette
divergence entre psychologie clinique et psychologie du travail ne cesse de s’accroître depuis
1985, et semble atteindre aujourd’hui un paroxysme avec l’amendement Accoyer voté en
octobre 2003. En réglementant l’usage du titre de « psychothérapeute » 103 , celui-ci risque en
effet de détourner bon nombre de psychologues du qualificatif de "psychologue" ou de
"psychologue clinicien", pour lui préférer celui de psychothérapeute. Cette mesure risque de
signer la fin de l’unité de la psychologie en séparant définitivement les applications cliniques
et expérimentales, mais aussi en éloignant encore davantage l’univers des praticiens de celui
des universitaires. Parallèlement, comme nous allons le voir à présent, la psychologues du
travail praticiens s’éloignent eux aussi de la psychologie académique en rejoignant un champ
aux contours encore flous : celui de l’insertion professionnelle.
103 L’amendement Accoyer réserve l’usage du titre de psychothérapeute aux seuls diplômés d’Etat (psychologues
et médecins) ainsi qu’aux psychanalystes inscrits sur les annuaires de leurs associations professionnelles.
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