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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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médicale et de ses formes d’organisation est indissociable <strong>des</strong> situations de travail<br />

quotidiennes du médecin et, partant, d’une sociologie de la pratique médicale elle-même.<br />

5. Synthèse <strong>des</strong> principaux courants théoriques de la sociologie <strong>des</strong><br />

professions dans leur rapport aux savoirs<br />

a) Essai de typologie<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

Le tableau I-1 (annexe 1) propose une vue d’ensemble <strong>des</strong> théories présentées<br />

jusqu’ici, en essayant de dégager pour chacune d’elle la conception dominante <strong>des</strong> savoirs.<br />

Au terme de ce premier parcours, on peut résumer le champ <strong>des</strong> relations entre savoirs et<br />

professions comme structuré autour de deux axes :<br />

- Un premier axe oppose <strong>des</strong> approches externes <strong>des</strong> professions (courants néomarxistes<br />

et néo-wébériens, sociologie du travail française…), à <strong>des</strong> approches<br />

internes (fonctionnalistes et interactionnistes). Les termes méritent d’être précisés. Par<br />

approches « internes », nous entendons les théories qui s’intéressent simultanément<br />

aux formes d’organisation <strong>des</strong> professions et à leur pratique, à leur position dans la<br />

division du travail. Les approches « externes » s’intéressent au contraire<br />

principalement au versant extérieur <strong>des</strong> professions, c’est-à-dire à la manière dont<br />

elles s’organisent, dont elles délimitent un marché du travail et conquièrent une<br />

position sociale privilégiée. L’objectif <strong>des</strong> approches externes est tantôt de<br />

perfectionner notre connaissance du fonctionnement général <strong>des</strong> marchés du travail,<br />

tantôt de déceler les mécanismes de domination et de mystification à l’œuvre dans la<br />

construction de ces marchés 46 .<br />

- Un second axe oppose différentes conceptions <strong>des</strong> savoirs à l’œuvre dans les<br />

professions. Certains courants privilégient un principe d’équivalence <strong>des</strong> savoirs, là où<br />

d’autres pensent au contraire que les savoirs <strong>des</strong> professions sont d’une nature<br />

différente de ceux <strong>des</strong> autres occupations (principe de différenciation). Cet axe<br />

redouble en réalité une opposition plus profonde entre les théories qui tiennent l’objet<br />

« profession » pour donné d’avance et celles qui pensent que cet objet, non fondé<br />

46 Les deux perspectives se rejoignent d’ailleurs fréquemment, comme dans la conclusion d’un article de Marc<br />

MAURICE (1972, pp. 223-224), qui appelle simultanément de ses vœux une sociologie <strong>des</strong> professions<br />

d’inspiration marxiste, qui contribuerait à « désenclaver la sociologie <strong>des</strong> professions <strong>des</strong> limites évidentes du<br />

fonctionnalisme » et une sociologie <strong>des</strong> professions qui ne serait « qu’un aspect d’une sociologie de la division<br />

sociale du travail [c’est l’auteur qui souligne] » et rejoindrait ainsi les questionnements de l’économie<br />

institutionnaliste <strong>des</strong> marchés du travail.<br />

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