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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
Le même type de préoccupation apparaît au Ministère du Travail au moment de la
création de l’ANPE en 1967. Dès 1965, les psychotechniciens de l’AFPA s’inquiètent de la
création d’une catégorie de « conseillers professionnels », dans les services de l’emploi du
Ministère du Travail (future ANPE). Ceux-ci, pour lesquels aucun diplôme précis n’est exigé,
se voient confier une mission très proche de celle des psychotechniciens : le « conseil aux
candidats dans le choix d’une activité professionnelle » 10 . Les syndicats de psychologues de
l’AFPA et différentes associations (Société Française de Psychologie, SNPPD) insistent à
cette occasion sur la nécessité d’une expertise psychologique dans ce type de mission. Lors
d’une entrevue au Cabinet du Ministre du Travail, ils font part de leur inquiétude sur la
qualité du service rendu au public et sur l’éventuel chevauchement des missions des
psychotechniciens de l’AFPA et des conseillers professionnels 11 . Le transfert des services de
psychologie du travail de l’AFPA à l’ANPE est alors envisagé par le Ministère du Travail en
octobre 1967 :
« La tâche des services psychotechniques régionaux étant liée par sa nature à celle
du nouvel établissement public chargé des services de l’emploi, il est apparu logique
de rattacher les centres psychotechniques à ce nouvel établissement. Ce transfert
serait réalisé de manière à garantir le maintien des avantages acquis au personnel et
en particulier aux psychologues du travail » 12 .
Toutefois ce projet, qui rencontre de nombreuses résistances parmi des psychologues du
travail, est rapidement abandonné par le nouveau gouvernement en 1968. La création par le
Ministère du Travail de l’ANPE et le refus délibéré de toute référence à la psychotechnique
dans l’activité d’orientation constitue une étape importante dans la mise à l’écart progressive
de cette discipline.
Enfin, la création au début des années 1970 de nouveaux organismes d’études
comme le CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications, créé en 1970) ou le
CEE (Centre d’études de l’emploi, créé en 1976) sous la double tutelle des Ministère du
Travail et de l’Education nationale, témoignent également d’une volonté politique de sortir de
l’emprise trop forte de la psychologie appliquée sur les questions d’orientation, et de donner
une place plus grande aux sciences sociales du travail. Les travaux préparatoires du VI ème plan
(1969-1970) avaient déjà montré les limites d’une approche trop mécaniste de la relation entre
l’Inspecteur Vacquier, 14 mai 1964
10 J.O. du 27 janvier 65
11 « Les représentants syndicaux (…) élèvent une très sérieuse protestation sur le manque de garanties techniques
d’accès aux postes de conseillers professionnels et sur les risques de confusion dans l’esprit du public, sur la
dualité de cette fonction (sans garantie technique) avec celle des Conseillers d’orientation professionnelle et des
psychotechniciens (exigeant des garanties techniques) », compte-rendu de l’entrevue du 12 mars 1965 AN, CAC,
Fontainebleau, cote 19760129, art 6, dossier 3.0.6.
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