Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
structure" (voir graphique 13, AFC). Elles occupent aujourd’hui des postes de direction ou de
coordination dans le champ des politiques de l’emploi ou de l’insertion professionnelle. Il
s’agit notamment de directeurs de CIBC, de Missions locales, d’associations de bilan ou de
"chargés de coordination" ("chargé de coordination de cellule d’appui", "chargé de
coordination emploi-formation"…). On voit que ce sont pour l’essentiel des personnes qui
sont entrées sur le marché du travail au début des années 1990, qui ont occupé des postes dans
l’insertion et qui ont « fait carrière » dans ce domaine, parvenant à occuper des positions de
responsabilité. Une autre manière de faire carrière dans l’insertion consiste à trouver refuge
dans les rares emplois de psychologues estampillés de la Fonction publique, tout
particulièrement à l’AFPA. Les conditions d’emploi, le salaire et la reconnaissance du statut y
sont nettement meilleures que dans les autres métiers de l’insertion. De telles mobilités sont
aujourd’hui de plus en plus fréquentes dans la mesure où l’AFPA et l’ANPE favorisent dans
leurs recrutements les personnes ayant déjà une expérience dans le domaine de l’insertion,
principalement en milieu associatif ou au service des collectivités territoriales.
(2) L’inégal destin des générations : le cas du salaire
Une autre méthode permet de mettre en évidence le destin différencié des
générations face au marché du travail. Elle consiste à déterminer si certaines d’entre elles se
placent dans une situation plus favorable au point de vue des salaires. La prise en compte du
salaire comme variable de référence permet en effet de synthétiser de multiples aspects du
statut social et d’évaluer les "chances" qu’a une génération d’occuper une bonne position au
moment de son insertion et d’avoir par la suite une bonne carrière. Le problème de cet
indicateur est toutefois qu’il condense à la fois un effet d’âge et de génération. La technique
de régression linéaire permet de surmonter en partie ces difficultés en séparant la contribution
propre de la génération et de l’âge sur le salaire. Nous avons donc dans une première étape
reconstruit une variable de "salaire redressé" neutralisant les effets de l’âge, du sexe, du statut
(cadre/non cadre) de la durée du travail (temps partiel/temps plein) du lieu de résidence
(Paris/province) et de la mobilité géographique 94 , à partir d’une régression linéaire sur le
logarithme du salaire 95 . Ensuite, nous avons construit un indicateur d’écart entre le salaire
redressé et le salaire effectivement perçu que nous avons divisé en trois classes de taille
94 Nous considérons qu’il y a mobilité si la région d’obtention du DESS diffère de celle de l’emploi actuel, ce qui
est le cas de 35 % des individus de notre échantillon.
95 La régression sur le logarithme est préférée à celle sur le salaire net car elle permet d’"aplatir" les valeurs les
plus élevées. La variable de "salaire redressé" ainsi construite à partir de ces six variables est satisfaisante au
plan statistique puisque elle permet d’atteindre un coefficient R 2 ≈ 0.6, donc significatif. Pour les détails de cette
régression, voir tableau IV-13, annexe 4.
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