27.12.2013 Views

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

Compte tenu de ces divergences d’intérêts, on peut comprendre le caractère fragile et<br />

éphémère de l’alliance scellée au sein de l’ANOP autour du drapeau unique de<br />

« psychologue », qui se manifeste à deux reprises dans la période 1980-1990. Elle apparaît<br />

tout d’abord en 1981-1982, à l’occasion de la refonte du code <strong>des</strong> catégories<br />

socioprofessionnelles par l’INSEE. L’organisme de statistiques consulte à cette occasion les<br />

associations qu’elle estime représentatives <strong>des</strong> psychologues c’est-à-dire principalement la<br />

SFP, le SNP et Psy’G 97 . Les autres associations membres de l’ANOP, représentant<br />

notamment les Psychologues scolaires, Conseillers d’orientation et autres psychologues<br />

exerçant dans la fonction publique ne sont en revanche pas conviées à ces négociations. Il en<br />

résulte que la physionomie de la profession donnée par la nomenclature donne une place<br />

prédominante à la psychologie clinique. Les psychologues cliniciens apparaissent en effet<br />

dans la PCS 3114 qui comprend les « Psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes<br />

(non-médecins) », définie comme regroupant les « Professionnels non-docteurs en médecine<br />

chargés d’améliorer le bien être psychique <strong>des</strong> personnes à qui ils dispensent leurs soins ».<br />

Une telle définition satisfait en partie le segment clinicien de la profession puisqu’elle leur<br />

donne une existence et une visibilité sociale face aux médecins (à travers notamment la<br />

référence faite à l’administration de "soins", réclamée par les psychologues depuis <strong>des</strong><br />

décennies), mais la victoire est amère dans la mesure où aucune référence n’est faite à la<br />

psychologie comme science ni à la détention d’un diplôme universitaire de psychologie. De<br />

fait, une multitude de non-psychologues sont susceptibles de se trouver également dans cette<br />

catégorie puisque seule une minorité de psychothérapeutes et de psychanalystes ont reçu une<br />

formation universitaire en psychologie 98 . La nouvelle nomenclature <strong>des</strong> PCS a également<br />

pour effet de scinder les praticiens de la psychologie en plusieurs groupes différents, alors que<br />

les nomenclatures antérieures les regroupaient dans un ensemble unique 99 . Désormais, les<br />

psychologues sont éclatés en trois catégories (voir tableau 22 infra) : hormis celle déjà<br />

évoquée (3114) qui regroupe toutes les catégories de cliniciens, on note l’apparition de la<br />

catégorie 3433 (« Psychologues spécialistes de l’orientation scolaire et professionnelle »), qui<br />

rassemble les Conseillers d’orientation professionnelle, certains psychologues du travail<br />

(AFPA) et les psychologues scolaires. En dépit de son appellation, cette catégorie n’est pas<br />

97 Pour un récit détaillé (mais partial) <strong>des</strong> négociations autour de la catégorie de psychologue dans la<br />

nomenclature PCS de 1982, voir DESROSIERES et THEVENOT (1996 [1988], pp. 47-49). Une version sensiblement<br />

différente de cet épisode est proposée par GUILLEC (1992, pp. 641-642).<br />

98 On trouve, notamment chez les psychothérapeutes, nombre de personnes qui ont malgré tout pu recevoir <strong>des</strong><br />

éléments de formation en psychologie, d’anciens travailleurs sociaux par exemple.<br />

99 Le groupe <strong>des</strong> « psychotechniciens et assimilés » (89.3), présent dans la nomenclature de 1954, était devenu<br />

316

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!