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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

dispensaires d’hygiène mentale, les hôpitaux psychiatriques, les établissements recevant les<br />

enfants inadaptés et les hôpitaux généraux » 52 . Il est frappant de constater qu’avant cette date,<br />

aucune référence n’avait été faite à la fonction de psychologue dans les établissements de<br />

soin, alors que <strong>des</strong> psychologues praticiens exerçaient auprès <strong>des</strong> psychiatres au moins depuis<br />

le début <strong>des</strong> années 1940. Une étape supplémentaire est franchie avec le décret du 14<br />

décembre 1971, qui institue un véritable statut de psychologue dans les hôpitaux (exigence<br />

d’un troisième cycle, concours sur titre, grille indiciaire…). Le décret est toutefois jugé<br />

insuffisant par la majorité <strong>des</strong> associations professionnelles car il les place à une niveau<br />

indiciaire très faible, laisse planer un grand flou autour <strong>des</strong> missions <strong>des</strong> psychologues dans<br />

les hôpitaux et surtout il va dans le sens d’une définition <strong>des</strong> psychologues comme simples<br />

"auxiliaires médicaux" chargés d’administrer <strong>des</strong> tests psychométriques pour le compte <strong>des</strong><br />

médecins (même s’ils n’apparaissent pas comme tels dans le Code de la Santé). C’est surtout<br />

l’absence de référence au rôle <strong>des</strong> psychologues dans l’administration <strong>des</strong> soins (psychanalyse<br />

ou psychothérapies) qui mécontente les associations professionnelles.<br />

(3) La réforme <strong>des</strong> enseignements : un début de professionnalisation ?<br />

Bien que la psychologie demeure moins prestigieuse que la médecine, la création de<br />

la licence permet malgré tout l’entrée sur le marché du travail de cohortes de psychologues<br />

dotés d’une formation universitaire plus solide et plus complète que l’ancienne génération<br />

issue <strong>des</strong> formations « pratiques » de l’entre-deux guerres (Institut de psychologie, CNAM et<br />

INOP) 53 . Les effectifs d’étudiants en licence connaissent en effet une véritable explosion dans<br />

les années 1960, dépassant même le nombre d’inscriptions en philosophie, en histoire en<br />

lettres ou en sociologie. Ainsi, si en moyenne deux cent licences de psychologie étaient<br />

délivrées chaque année en France 54 dans les années 1950, ce chiffre monte à 600 dans les<br />

années 1960 55 . Ces effectifs ne cesseront de croître jusqu’à aujourd’hui, comme l’illustre le<br />

graphique suivant :<br />

52 Circulaire du 7 août 1963 du Ministère de la Santé.<br />

53 ANZIEU (1961) estimait qu’entre 1200 et 1800 psychologues exerçaient en France en 1961.<br />

54 La licence de psychologie initialement envisagée par Piéron, Poyer et Guillaume ne devait être créée qu’à la<br />

Sorbonne. Le ministère décida finalement de l’élargir à la province, notamment à Montpellier, Strasbourg,<br />

Rennes et Aix, malgré les réserves de ses promoteurs, qui estimaient que les conditions n’étaient pas réunies<br />

pour créer <strong>des</strong> licences en province faute d’enseignants suffisamment formés à la psychologie.<br />

55 Soit six fois plus de licenciés en psychologie que de licenciés en sociologie dans les années 1960. Cet écart<br />

tend à se réduire puisqu’il était en 1995 de un à trois.<br />

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