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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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scientifiques <strong>des</strong> filières recherche. C’est l’inverse qui se joue pour la sociologie, puisque la<br />

proportion d’homme se renforce tout au long du cursus avec l’arrivée d’étudiants issus<br />

d’autres filières aux cycles les plus avancés.<br />

Tableau 27 - Proportion d’hommes inscrits en étu<strong>des</strong> de psychologie et sociologie en<br />

2002 (en %)<br />

DEUG LICENCE MAITRISE DEA DOCTORAT DESS<br />

Psychologie (1) 15,4 14,0 13,8 28 32,8 13,7<br />

Sociologie (2) 28,9 32,7 34,1 44 47,9 34,9<br />

(2) / (1) 1.9 2.3 2.5 1.6 1.5 2.6<br />

Source : MEN-DEP, Effectifs étudiants inscrits<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

La seule surreprésentation statistique <strong>des</strong> femmes en psychologie ne saurait toutefois<br />

suffire à la définir comme une discipline "féminine". Les stéréotypes qui alimentent les<br />

représentations de la profession y contribuent aussi. La psychologie apparaît en effet comme<br />

une discipline permettant la mise en œuvre de qualités « typiquement féminines »<br />

d’accompagnement, d’écoute, d’aide, d’empathie etc. Le public tend ainsi à placer le travail<br />

du psychologue dans le prolongement de la fonction nourricière et réparatrice de la mère,<br />

conformément à l’image "clinique" de la profession qui prédomine en France. Une rapide<br />

comparaison avec les Etats-Unis – où l’expertise scientifique du psychologue est davantage<br />

mise en avant que ses capacités relationnelles ou "empathiques" – montre une plus<br />

grande mixité professionnelle : en 1996, la part de femmes sortant du niveau bachelor<br />

(équivalent à notre premier cycle), master (second cycle) et PhD (troisième cycle) était<br />

respectivement de 72,9 %, 69,6 % et 63,1 % soit une féminisation bien moindre qu’en France.<br />

Si une partie de ces différences doivent être rapportées au statut social du psychologue, plus<br />

valorisé aux Etats-Unis qu’en France, elles ne sont pas non plus sans lien avec l’image de la<br />

profession qui domine dans l’esprit du public en France. La sociologie apparaît à l’inverse<br />

comme une discipline plutôt masculine, se situant du côté de l’objectivation <strong>des</strong> phénomènes<br />

plus que de leur subjectivation, du politique plus que du domestique.<br />

Le sociologue ne saurait toutefois se satisfaire du constat que la psychologie est une<br />

profession "typiquement féminine", ce qui reviendrait simplement à naturaliser le phénomène.<br />

Les étu<strong>des</strong> de genre (Arborio, Angeloff, 2002) ont en effet montré qu’il était plus pertinent de<br />

s’interroger sur les mécanismes de reproduction de la différence de genre au sein même de<br />

ces professions féminines ou masculines plutôt que d’aborder la question de manière statique.<br />

Une étude fine de la psychologie révèle ainsi que les segments qui la composent sont investis<br />

de façon différenciée par les hommes et les femmes : si la psychologie clinique ou la<br />

psychologie scolaire sont <strong>des</strong> bastions féminins (88 % de femmes), la psychologie du travail<br />

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