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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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de ces psychologues professionnels appelés à poursuivre <strong>des</strong> recherches mais aussi – tout au<br />

moins l’espère-t-on – à appliquer cette nouvelle science dans différents cadres sociaux.<br />

a) Les certificats de psychologie de l’université<br />

En 1920, la psychologie est quasi absente de l’université française. Elle n’est<br />

enseignée que dans le cadre de la licence de philosophie <strong>des</strong> facultés de lettres, dont elle<br />

constitue l’un <strong>des</strong> cinq certificats 50 . La psychologie universitaire est donc entièrement placée<br />

sous la tutelle de la philosophie et les enseignements n’ont que peu de rapport avec la<br />

psychologie de laboratoire qui s’était développée en France dans la lignée de Ribot et Binet.<br />

Paul Fraisse note en 1957 ce profond décalage entre la recherche en psychologie<br />

expérimentale et la psychologie philosophique <strong>des</strong> facultés de lettres :<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

« [En 1920], la psychologie est encore – et seulement – un aspect de la philosophie ;<br />

ce sont, en général, <strong>des</strong> philosophes authentiques qui l’enseignent. Suivant les<br />

Facultés, suivant les hommes, on enseigne surtout <strong>des</strong> doctrines psychologiques.<br />

C’est ici, de l’éclectisme, là du bergsonisme ; ici on cherche à faire triompher les<br />

points de vue empiriques, là <strong>des</strong> points de vue idéalistes. Cette psychologie reste<br />

coupée <strong>des</strong> révolutions de la seconde moitié du XIX e siècle qui ont transformé la<br />

psychologie, faisant d’une discipline philosophique une discipline scientifique »<br />

(Fraisse, 1957, p 212).<br />

Cette emprise de la philosophie sur la psychologie perdura pendant de nombreuses<br />

années, jusqu’à ce qu’une licence (1947) puis une maîtrise de psychologie (1966) fûssent<br />

créées. Aussi, pendant toute la période de l’entre-deux-guerres, un certain nombre de<br />

« psychologues-philosophes » furent-ils formés dans le cadre de la licence de philosophie. En<br />

1934, une quinzaine d’universités à Paris et en Province préparaient au certificat de<br />

psychologie (voir tableau II-1, annexe 2). Un « groupe d’étu<strong>des</strong> psychologiques » fut même<br />

créé à la Sorbonne en 1927, sur l’initiative de Pierre-Henri Delacroix, le fils d’un professeur<br />

de psychologie de la Sorbonne. Les effectifs toutefois, demeuraient très mo<strong>des</strong>tes, et l’on<br />

évalue à quelques centaines le nombre d’étudiants formés en psychologie dans le cadre <strong>des</strong><br />

facultés de lettres dans l’entre deux guerres (Frétigny, 1935).<br />

b) L’Institut de psychologie<br />

Une brèche avait toutefois été ouverte en 1920 dans l’hégémonie de la philosophie<br />

sur la psychologie, puisqu’au mois de juillet de cette même année, un décret de réorganisation<br />

<strong>des</strong> universités est publié donnant la possibilité de créer <strong>des</strong> « Instituts d’Université » à partir<br />

de ressources apportées par différents établissements scientifiques. Henri Piéron voit dans ce<br />

50 Aux côté du certificat de morale et sociologie, de philosophie générale et logique, d’histoire générale de la<br />

philosophie et d’étu<strong>des</strong> littéraires classiques.<br />

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