Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

s’opposent en partie. J’aimerais imaginer un modèle explicatif de leurs interactions.
Je suppose qu’il serait très complexe » (Léonard, 1992 [1983], p. 243)
Figure 1 – Relations savoirs/professions/besoin social
Profession
Savoirs
tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
Besoin
Social
L’approche relativiste des savoirs telle qu’elle apparaît dans la sociologie
interactionniste ou dans la sociologie du travail française ne nous semble pas non plus
totalement adaptée à notre questionnement, compte tenu du niveau d’analyse auquel nous
nous plaçons. En effet, nous examinons simultanément l’évolution d’une profession et d’une
discipline, car comme nous le verrons dans les chapitres II et III, les transformations internes
de la profession ne peuvent être comprises indépendamment de l’évolution du corpus de
savoirs qui guident et orientent la pratique. Il sera donc nécessaire de disposer d’outils
d’analyse de l’un comme de l’autre. L’une des caractéristiques de la profession de
psychologue est précisément de se définir comme un savoir appliqué. Elle s’est développée
en prise directe avec une discipline académique qui lui a apporté sa légitimité, même s’il elle
s’en est progressivement détachée 51 . De ce point de vue, le cadre d’analyse le plus pertinent
pour notre objet est bien la sociologie des professions anglo-saxonne puisqu’elle s’intéresse
aux liens qui unissent un « savoir sanctionné » (certified knowledge) et un groupe
professionnel. Laissons provisoirement en suspens la difficile question de savoir si dans leur
pratique quotidienne les savoirs mobilisés par les professions sont d’une nature différente de
ceux mobilisés par les autres travailleurs. Le fait que la profession de psychologue soit
51 A la différence de la sociologie, étudiée par PIRIOU (1999), le segment praticien de la psychologie est bien plus
important que son segment « scientifique ».
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