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t. II (PL 64)

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1417 BOET<strong>II</strong> VIT^ ET OPP. DESCRIPTIO GALLICE ADORNATA. 1418court i former un hfiros chretien : une naissance ^.illustre, de (2) grandes alliances, un g6nie sup6-rieur, des connaissanoes sublimes, une Sruditionprofonde, une prudence consommfie, une parfaiteint^gritfe dans les emplois les plus brillants et lesplus difficiles. Sage magistrat, ministre 6clair6, pr6-voyant et fidele, protecteur des lois, le pfere du peuple,le dSfeuseur des opprimes et le conservateur desa patrie ;philosophe, thfiologien, orateur et po6te,humble chritien au milieu du faste, solitaire dansle lumulte du monde et de la cour, eunemi du mensongeet de 1'erreur, le soutien de rEglise, un modfelede fermelfi et de patieoce dans les plus grandesadversitfis, enfin un gi5nfireux martyr de J6su8-Christ :c'e3t ce qu'a 6t6 Boece, connu dans rantiquitS sousles noms d'Anicius Manlius Torquatus SeverinusBoeiius.<strong>II</strong> naquit k Home I'an de Notre Seigneur 470 (a).L'empire d'Occident se (3) trouvait alors dans un6tat diplorable. Les barbares s'6taieDt jet6s sur sesgplus belles proviDces, et les avaient partag^es, aprfesavoir reuvers6 les plus anciens mouumeuts de lapuissance romaine : partout ils avaient laiss6 destraoes de leur avarice et de leur cruaut6. Les Hunset les Vandales avaient commeoc^, les Gimbres et lesAlains coutinu^rent ; enfin les H^rules, les Visigotset les Goths avaient mis le comble a ses malheursen se rendant maitres de Rome et de touteritalie.On ne peut s'imaginer quel changement ces irruptionsdes barbares fireut chez les Romaius : nonBeulement la religion en soutfrit, mais leurs mceursen furent aUSr^os. Chacun ^taut occup6 de ses calamit6set gfimissant dnns Tesclavage, les beau.x-artsfurent n6glig6s, la justice opprim6e, rSmulationcessa dans le barreau ;peu h peu Rome devint barbare.L'ariani8me, dont les Goths faisaient profcssion,et qui 6tait presque eteint (4) dans ritalie, y reprit pde nouvellos forces, et comme la religion du princeest ordinairement la plus suivie, on n'eut plus tantd'horreur de I'h6r6sie. Si on ne rembrassait pas ouvertement,des vues d'int6r6t et de politique faisaientqu'on la favorisait toujonrs.Dieu fit naltre Boiice dans ce temps-li et le donnak son Eglise pour en fitre un des plus fermes appuis.D6a soD enfance on reconnut en lui d'heureusesdispositions pour les sciences et pour la vertu. Amesure qu'il avancait en flge, les dons pr6cieii.\ dela nature et de la grace se developpaient. FlaviusBoece, sou p6re, n'omit rien de oe qui pouvait lesfaire croitre dans sou Bls. Ayant pass6 lui-mSme parles premiferes charges de la r^publique, et se voyantcomble de richesses, il n'avait rien h dSsirer que delaisser un digue h^ritier de ses hiens et de ses vertus.Ce d6sir surmonta en lui la tendresse paternelle quile pressait de le retenir auprSs de sa personne: mais nvoyant bien que Rome, dans l'6tat ou elle fetait rfeduite,n'6tait plus uu lieu propre a le former, aprfesavoir pris conseil du pape Siniplice, il Tenvoya kAthfenes, quoiqu'il n'e\lt encore que dix ans.(5) On 8'aper5ut bieDt6t de r^tendue et de Tel^vationde son esprit ; sa vivaciti5, sa pSa^tration ^taientsurpreuantes. Une heureuae imagination, propre aconcevoir les choses les plus abstraites, 6tait accompagn&ed'une grdce et d'uce facilit^ admirable a s'exprimeren grec et en latin. Ce genie sup6rieur se fitparticuliferement remarquer dans ees itudes de philosophieet de mathSmaliques.La beaute interieure de son kme se dScouvraitencore davantage. Ce zfele de la justice dont il donnadans la suite des preuves si ^clalantes le distinguaitdSjk parmi les jeunes gens de son kge. <strong>II</strong> soutenaitloujours le parti de rinnocent, louait !a vertu, condamnaitle vice. Peu touch^ des injures qui n'attaquaientque sa personne, il ne tfimoignait de ressentimentque de celles qu'il voyait faire a Dieu ou auprorhaiu.Quoique Athfenes eftt toujours 6l& 1'^oole de la sagesseet le sejour des beaux-arts, Boece la trouvabien d^chue de sou ancieune rSputalion. Aprfes unan ou deux, il lui en prit uu si graud d^goit, qu'ilPaurait quitt^e s'il avait suivi sou incliuation. Lerespect pour son p6re Vy retint, il se fit (6) violence,et, passant d'une science a une autre, dix-huit ann6ess'6eoul6reut sans que les agremenls ni tous lesavantages qu'il pouvait se promettre k Rome fussentcapables de Ty rappeler.Ce long cours d'6tudes pourra surprendre, mais sion le met en parallfele avec le progrfes qii'il fit danstoutes les scienees, on n'y trouvera pas eucore deproportiou : car il appril par rfegles et par principestoutes celles qui ne s'acqui6reDt que par de continuellesrfillexions et par un long esercice (Cassiod.l. 1, ep. 45). <strong>II</strong> rassembla en lui seul ce qu'on avait leplus admire dans tous les maitres de la Grfece.Ce n'6tait pas pour lui seul qu'il amassait tous cestresors, c'itait pour en enrichir Rome et toutes lesnations qui parlaient sa langue ; il leur appropria pardes traductioDs 6lfigantes et fidfeles les meilleursouvrages des Grecs, la musique de Pythagore, I'astronomiede Ptolem^e, rarithm^tique de Nicomaque, lageometrie d'EucIide, la thi5oIogie de Platon, la logiqued'Aristote, et les m^oaniques d'Archim6de : et cestraductions, au sentioient de Thdodoric etde Cassiodore(Theod. apud Cass. l. i, ep. 45), 6taient si parfaites,qu'elles surpassaient les originaux, et leursauraient k\,& pr6f6r6es (7) par leurs auteurs memes,8'ils avaient su !e latin comme le grec. <strong>II</strong> y ajoutaplusieurs traitSs de son propre fonds sur ces diff^rentesmatiferes, et ce qui nous en reste justifie parfaitementle l^moignage de Theodoric et de Gassiodore.Ges m^mes ouvrages prouveut encore qu'il Stait bonpofete, excellent orateur, subtil philosophe, profocdthfiologien. Son style est pur, elev6 bien au-dessus dela barbarie de son sifecle. Scaliger [Hyfjer. l. yi) comparesa prose h celle de GicSroD, ses vers k ceux deVirgile ;quelques savants, nSanmoins, pr^tendentqu'il excelle plus dans la poSsie que dans la prosemais s'il se fait admirer dans celle-Ia par r^levationde sou esprit et par la richesse des pens^es qui frappent,qui surprennent, il persuade dans Fautre avecune douceur admirable. De li vieut qu'uc habile critiquedu dernier sifecle (Ant. Sabel. ^neacl. 8, 1. u)n'a pu decider si Boece avait kih le dernier des auteursqui eiit parl6 la laugue latine dans toute sapurete, ou le premier de ceux qui avaient travailI6 klui rendre son ancienne beaut^.La r^putation de Boece vola d'Ath6ne3 k Rome ;on y sut bient6t de quelle manifere il y brillait parmiles savants, (8) et ce fut uu graud sujet de consolationpour sa famille lorsqu'elle perdit Flavius Boece :une mort trop prompe 1'avait enlevS dfes Tan 490, peude temps aprfes son dernier consulat, qui finit en487.<strong>II</strong> n'y avait point d'6tat dans la ville qui ne se promitde grands avantages de son retour. Le s6nat leregardait comme un homme qui devait faire soaprincipal ornemeDt ; les magistrats inf^rieurs commeun secours envoyfi du ciel pour maiutenir la ju3tice(n) Martianus Rota s'est tromp^ quand il a dit queBofice 6lait n6 peu d'anD6es aprfes la prise de Romepar Alaric. Cet fevenemeut, du conseutemeot de tousles historiens, etant arriv6 Tan 409 de Ji^jus-Cbrist,Boece, daus cette supposition, aurait v6cu prfes dePatrol. LXIV.six-vingts ans. D'ailleurs, il eat certain qu'il n'avaitque cinquante-cinq ans tout au plus quand Thfiodoricle fit mourir, en 525. Voyez la dissertation surVannfie de sa mort dans la seconde peHie.

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