11.07.2015 Views

t. II (PL 64)

t. II (PL 64)

t. II (PL 64)

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

1485 BOET<strong>II</strong> VITiE ET OPP. DESGRIPTIO GALLICE ADORNATA.de son priace, comme le plus ferme appui de sacouronne, redoute de ses ennemis, qui semblaientaprfes lant de tentatives inutiles n'oser plus l'attaquer;honorfi et respectfi de tous les geus de biencomme le protecteur de 1'inuoceDce, aimfe de tout lemonde comme le pfere de la palrie, soutenu par lesvoeux et par les priferes que toutes les Eglises ne cessaientd'offrir a Dieu pour la cocservatiou d'un protecteursi cher, son coeur cependaat ne s'61eva pointdans cette haute fortune, il ne fut point touch^ decette grandeur mondaine, et elle ne fut point capablede renfler. On trouva en sa personne ce que lesPferes ont loujours regard^ comme un prodige desplus rares, une humilitS profonde au milieu des honneurset des (24.0) applaudissements. <strong>II</strong> senible q\iesaint Augustin ait fait par avance le portrait de BoScequand il nous a dounS Tid^e d'un magistrat vraimentohr6tien.Deux geures d'hommes, dit ce Pfere {Aug. in Psalm.51, /. 8), se trouvent m616s dans le monde. L'un occup6des choBes du ciel, l'autre de celles de la terreie coeur de coux-ci est enseveli dans les soins de laterre, celui des premiers esl uni aux esprits bienheureuxdans le ciel ; ceux-ci mettent toute leur esp6-rance dans les Ir^sors, dans les grandeurs mondaines,inconstanles et perissables ; les aulres porlent leursdfesirs vers les biens cfilestes, qui ue peuvent manquer.Mais comme il n'est paj possible que ceux quipar leur office sont chargSs de la dispensation deschoses divines ne laissent pencher quelquefois leurcoeur vers la terre, quoiqu'ils prScbent tous les joursdes v^rites toutes cfelesles; il arrive aussi souveut queceux qui se trouvent engag^s dans l'administrationdes affaires temporelles ne laissent pas de tenir leurscoeur» 61ev6s vers le ciel ; el Tou peut voir un citoyende la J6rusalem celeste couvert de la pourpre, unconsul (241) charge de la conduite de la rfepublique,n'avoir que du m6pris pour la grandeur qui Taccompagne,et soupirer sans cesse aprfes la bienheureuse6ternit6.En effet toutes les marques superbes de sa dignit^lui 6taient a charge ; 11 ne les souffrait qu^avec peine,et les quittait le plus t6t qu'il pouvait : c'est ainsique v^ritablement il pouvait dire avec Esther : Voussavez, Seigneur, que je hais la gloire des impies, etgue je diteste toute leur pompe. Si je parais certainsjours en pubtic dnns 1'eciat el dans la magnificenc!,ce n'est point finciination de mon cc.ur qui >n'y porte,mais Vengagement indispensable oii je me trouve parmon itut. Ma propre gloire est un poids qui iu'uccable,et je ne soupire qu'opres les jours oii je pourrai vousgotiter dans la retraite et dans le silence [Estli. c. 15).En effet Boece, dans les moments qu'il pouvait sed^rober de la cour, fuyait aussitot dans la solitude.Le d6sert de Sublac (a), 41oigo6 d'une (242) journ6ede Rome, ou le grand patriarche saint BenoltB'6tait retirS, avait pour lui des charmes qui ne peuvent8'exprimer {Murm. in vit. Boet.), et rhommeadmirable qui rhabitait en avait encoro davanlage :ils avaient lie ensemble une amiti^ trfes ^troite (Joan.Tritem. in Cul. Script. Eccl.). Un autre sSnateurnomm6 Tertule, qu'on croit avoir 6t6 le p6re de saintPlacide, Vy accompagnait ordinairement. La, oubliantce qu'ils 6taienl selon le monde, ils se faisaientun plaisir de se mdler avec ces humbles solitaires,de s'exercer avec eux dans les jeunes et dans lesveilles, dans Toraison et dans le chant des psaumes.Joyeux de paraltre comme les plus petits de cettetroupe d'anges terrestres, ils auraient voulu y passerle reste de leurs jours; mais ce n'etait pas rordrede Dieu sur eux. Aprfes avoir pris de nouvellesforces dans la contemplation des choses c61estes,saint Benott les renvoyait, pleius d'ardeur etde z61e pour la gloire du Seigneur, contiuuer lesXfonctions de leurs charges. Cest sous sa conduite queBoece (245) fit ces merveilleux progrfes dans la vertu,qui le rendireot supSrieur k toutes les pers6cutionsqu'on lui prfiparait; qu'il se revelit de cette force etde cecourage que rien ne put^branler: c'est lA qu'ilapprit ce parfait mepris qu'un chrfetien doit faire detoutes les choses qui passent, et i faire le cas qu'ildevait du bouheur qu'il y a a tout risquer, a tout perdre,et k douuer mfime sa vie pour souteuir les iutfirfitsde Dieu.<strong>II</strong> avait besoin de ce secours, car le temps de cesrudes epreuves approchait, ou il eut «i combattre contrece que la nature, la chair et le sang ont de plusflatteur et de plus capable de s6duire : il allait setrouver dans ces occasions delicates o>i le chrfitien,pour donner a Dleu des marques de sa fid61it6, doittout perdre pour ne pas se perdre lui-meme.Comme les auciens 6crivains de la vie de Boece ontrSpandu la confusion sur cetto partie de son histoireT> qui est la plus importante, en m61ant comme ils ontfait le sacr6 et le profane, les interfits de TEtat aveoceux de rEglise, la gloire de mourir pour sa patrieavec celle de donner sa vie (244) pour la foi, nousBommes dans robligation d'6claircir toutes les circonstancesqui accompagnerent sa pers^cution, et d'entaire voir rorigine.<strong>II</strong> y avait d6ja plus de trente ans que Th^odoric r&-gnait en Ilalie avec autant d'6quite que de bonheur.Quoiqu'engag6 dans rh^resie, il avait toujours affect^de traiter les catholiques avec beaucoup de mod^ration.Jusqu'alor3 il n'avait rien paru dans sa conduitede la ferocite naturelle a sa uation, au contraireil avait aboli certains usages barbares queles Romains avaient retenus encore du paganisme{Apud Cass. l. 5, ep. 42). Car on trouve parmi seslettres celles qu'il 6crivit au consul Maxime pourTengager d'abolir ces spectacles cruels qu'ou donnaitau peuple, oii on se jouait pour ainsi dire de la viep des hommes en les faisant combattre contre les^ bfites. Depnis peu 11 avait m6me donu6 des marquesde sa pi6t6 en faisant pr^sent i r^glise de Saint-Pierre de Rome de deux chandeliers d'argent dupoids de soixante-dix livres {Baron. 16). On ue crutpas dSshonorer la majestfi de Dieu en les recevaut, nien faisant servir dans (245) son saint temple lesprSsents d'un prince arien, h qui on croyait fitre redevablede la tibert6 et de la paix dont 1'Eglise jouissaitsous son rfegue. En effet, bien loin d'avoir jamaisinterrompu les assemblfies eccl^siastiques, uidiminu6 les privilfeges de TEglise ul du clerg^, 11 lesavait augment^s, et mainteuu par sou autorit^ toutesles rfeglea qui y avaient 6t6 faites pour les moeurs etpour la discipline. Enfin les Eglises qui avaient Tavantaged'fitre sous la dominatiou des princes catholiquesn'etaieQt pas plus tranquilles que celles d'Italiesous Theodoric. <strong>II</strong> est vrai que Boece avait beaucoupconlribu6 h le rendre si traitable, et que, pen-_ dant qu'il tut maltre de son esprit, et que ce prince" voulut bien se laisser conduire par la sagesse de seaconseils, son rfegDe fut heureux et rEglise paisible.Mais, soit que les p6ch6s des Romains les eussentrendus indignes de jouir plus longlemps de ce bonheur,soit que Dleu connut que ce calme 6tait funeslea la pi6t6 des fldSles qui se ralentissait tous les jours,et que la persficution r^veillerait leur ferveur, il permitque Th^odoric changeSt tout (246) d'un coup enrabandonnant k lui-mfime. Voici quelle fut roccasionde ce chaugement si subit.Le pape Hormisdas AkckAk peu de mois aprSs queBoece eut flni rexercice du consulat de ses fils,Jean, diacre de rEglise de Rome, fut k\\\ en sa placepar le consentement unanime du clerg^, aprfes quele saiut-si^ge eut vaqu6 sept jours. <strong>II</strong> etalt sorti d'uneillustre famille de Toscane ; c'est celui-la mfime(o) <strong>II</strong> s'appelle aujourd'hui Sollagoa ; ce n'6tait pasle iVlont-Cassinj comme Tont cru quelques fecrivainsde la vie de Boeee, puisque ce fameux monast^re nefutfonde qu'eu 529, quatre ans aprfes sa mort.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!