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t. II (PL 64)

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1483 APPENDIX AD BOETIUM. 1484Paulin, qui avait §te consul en 498, ou selon Cas- A.siodore, en 499, bomme distingu(i par sa vertu etpar sa noblesse, respectable par son tge, se trouvadans sa vieillesse en proie k l'avarice de ces loupsaffamfes : c'est ainsi que Boece les appelle. Ils s'etaieutempares des bieus de cet homme consulaire,et commeugaient (233) de les partager enlre eux.Ils le devoraient avec d'autaiit plus d'as3urance queson extrfime vieillesse le mettait dans rimpuissancede 3'y oppoaer ; mais Boece oe l'eClt pas plutfit apprisque, sans 6gard, sans mSnagement pour le cr&-dit que ces pestes publiques avaient a la cour, il futtrouver Th^odoric, et lui dSpeignit avec des couleurssi vives Tabus que ces courtisans faisaient dela protection qu'ils leur accordait, ct le tort que celalui faisait a lui-mSme dans Tesprit de ses sujets, kqui une conduite si tyranuique le rendait odieux,qu'enfin le roi ful oblig^ de faire cesser ces brigandages,et que le patrice Paulin fut riStabli dans tousses biens (Lib. i de Cons. p. i). La loi de la charitfiget le z6le de la justice furenl les seuls motifs qui purentfaireagir Boece dans cette occasion ; car on nevoit point que Paulio eut avec lui aucune liaisonparticulifere. Au coutraire, rhistoire nous apprendqu'il avait eu de grands diff^rends avec Festus etSymmaque, les beaux-pferes de Boece, qui ne purentse terminer que par des commissaires que Theodorioleur donna {Cassiod., l. i, ep. 23), et c'est ce quireleve inflniment (231) cette circonstance de sa vie.Les mSchants frfimissaient de rage dans leur cceur,et d^chiraient secrfetement par les calomnies les plusatroces la rSputation de ce saint homme ; mais il savaitque le premier devoir d'un magistrat chrStien6tait de retirer de Toppression tous ceux qui g§-missent bous la tyrannie des puissances de ce monde :Tami comme rindiffSrent, rstranger comme le citoyen; et qu'il se reud indigne d'un nom si respectableet d'uu rang si elev^ quand il apprehende lesressentiments des hommes, lorsqu'il s'agit de faire /ttriompher la justice et la vSritii!. Cest pourquoi ilmepriaait leurs efforts, et, resseutant rinjure faitea chaque particulier comme si elle avait k\.& faite klui-mSme, il sacrifiait aveo joie ses int^rets les pluschers et sa vie mfeme eu s'opposaut partout i riniquitA.Quelques anciens historiens qui ont parl6 deBoece ont cru que dans cette occasion il fut SloigmSde la cour comme uu homme incommode qui fatiguaitle prince par ses remontrances continuelleset trop libres, ou comme un homme soupgonneuxqui croyait trop Ifigferement trouver des concussionsse plaint lui-mfime (Lib. i de Cons. Phil., p. 4) dequelque chose d'injuste que le senat avait fait oontrelui, et qui aurait dCi le d^tacher de ses intferfits s'ilavait eu moius de zfele pour sa gloire. U dit m^meavoir ecrit rhistoire de cette premiSre persfcution,et tout ce qu'il eut alors a souffrir de rinjustice deshommes; et il y a lieu de croire que c'est de cepremier exil qu'il veut parler. Mais, comme cet terita 6te perdu, ainsi que beaucoup d'autres des siens,nous sommes privSs de la connaissance de ce qui sepassa dans cette intrigue. Quelques ^crivains ont crudevoir rejeter comme peu certaiue une circonstance(236) si importante de la vie de BoSce, fond^s surcette rMexion que la charge de prSfet du prStoire donton prfitend qu'il fut honor^ par Thfiodoric aprfes sonretour, 6tait nne charge militaire qui ne convenaitpoint a un magistrat occup6 toute sa vie des fonctionsciviles. Mais ceux qui raisonnent aiusi ne font pasvoir qu'ils soient beaucoup versSs dans rhisloirecar la charge de pr^fet du pr6toire dans son originen'6tait pas moins civile que militaire, et quandmeme ou leur accorderait qa'elle aurait 6t6 eeulementmilitaire, il est certain que d6s le r^gne dugrand Constantin elle devint une magistrature civileet la premifere dignitfe de rEmpire. Ce princeen crfia une autre pour la guer/e, qu'il donna k unofflcier mihtaire qui fut appelfi comes belli, comte dela guerre, ce qu'6tait a peu prfes autrefoia en Francele connStable mais le prefet du prfitoire ne laissait;pas d'avoir la puissance du glaive, et de dScider endernier ressort des affaires les plus importautes.On lui rendait les honneurs dus k la souverainetA, etil en avait mfime toutes les marques, comme on peutle voir dans le (237) Code (a) de Jnstinien. AinsiBoece a pu fitre pr^fet du pretoire sans jamais avoireu le eommandement des armees ni avoir exercS aucunecharge miUtaire, Et Palmerius (b) dit expressfimentdans sa Chronique qu'ayant k\,k presque aussitotrappeI6 d'exil par ThSodoric, il fut honor^ decette charge. Cela est d'autant plus croyable queBoece nous apprend lui-mfime, aprfes avoir parl6 despremiferes charges qu'il avait exercSes, que Th6odoriclui en douna une autre qu'il eut beaucoup depeine d'accepter. Une des raisons qui Ten ^loignaienldavantage 6tait d'avoir pour assesseur (c) dans cettecbarge un certain Decoratus (d) qu'il connaissail pour(238) un fourbe et pour rennemi de tous les gensde bien, et Taccusateur du sfenat. Cette circonstancedonne beaucoup de poids au sentiment de Palmerius,car il n'y a aucune apparence que BoSce ait eupour asseaseur un si m^chaot homme dans la chargede mattre du palais, ni dans celle de maitre des offices.il n'6tait point alors question de sa fidfelit^ nide celle du senat, aucun courtisans n'avait (239)encore os6 le rendre suspect i Thfeodoric, et Boficen'avait pas sujet en ce temps-Ia de craindre de trouverun d^nonciateur dans le magistrat qui devait(235) et de rinjustice oix il n'y en avait pas. Ilsajoutent (Palm. Florent. C/iron. Marius Ho. in vit.Boel.) que Thfiodoric fut sfiduit par les artiflces deses ennemis et par la jalousie mfiine de quelquess^nateurs qui ne voyaient pas sans envie la grande616vation et rautoritci presque souveraine que BoSteet Symmaque avaient dans Rome ; mais que Thtodoric,ayant reconnu rinjustice de ses favoris et i^ Taider dans les fonctions de ces charges.Toppression qu'ils faisaient souffrir a Paulin, Tavait Quoi qu'il en soit, Boece ^tait parvenu au plusrappel6 peu de temps aprfes, et ensuite honorfi de la haut degr^ d'6I6vation ou pouvait aspirer un partioulierdans Tempire. Tout pliait sous lui : charge de prSfet du prfetoire. <strong>II</strong> est vrai que Boeceregardfi(a) Livre i du Code, Tit. 26.(6) Boetius fam pridem exsiiio revocatus, et prsetorioprsfectus, etc. Matt. Palm. Flor. in Ghron.(c) Tu quoque n. m. tandem tot pericuHs adduci potuisti,ut cum Decorato magislralum gerer-i puiarescum in eo mentem nequissimi scurrse delatoris respiceres.Cons. Phil. p. 4, 1. 3.(d) Ce D6coratu3 a surv^cu longtemps h. Boece. <strong>II</strong>parait qu'il a Ste le flls de Dficorat, questeur frfereatnfi d'Honorat, dont il est parl6 chez Gassiodore(Ep. 3 et 4, /. v) et dans les notes du p6re Sirmondsur la dix-septifeme Lettre du quatrifeme livred'Ennode, qui est adressi5e k DScorat Talnfi. <strong>II</strong> y aun rescrit de Th(5odoric parmi les lettres de Gassiodore,adress6 k ce D6corat, vicaire ou adjuteur, oilil est appeI6 homme dfivot, vir devotus, mais il n'enStait pas plus homme de bien ; ce n'6tait qu'untitre d'honneur attribufi particuliferement k ces magistratsinffirieurs dont roffice 6lait d'assister auxjugements que le prfifet du prfitoire rendail, de ikdigerles actes, et en son absence de prononcermSme et de rendre la justice. Cest ce qui se voitdans une ancienne souscription d'un acte, rapportfiepar Cujas, ou Flavius Thfiodorus, qui avait une chargesemblable, est appelfe homme dSvot, vir devotus,memorialis sacri crinii epistotarum exadjutor. Cesten ce sens-Ia que ce DSoorat, accusateur de BoSce,est appeI6 V. D., c'est-i-dire vir devotus, et devotiotua (Epistola 31, apud Cassiod. l. y).

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