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t. II (PL 64)

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142:3 APPENDIX AD BOETIUM. 1424natlon, escort^ d'une nombreu8e cavalerie fort lesteet bien montee.Les Rocnains n'§taient pliis en 6tat de 8'opposer htant de forces, et s'ils en avaient eu le pouvoir, lesesprits Staient divis^s. La plupart, rebutSs du gouvernenientfaible et laoguissant des empereurs de Gonstantinople,le soubaitaient ; la aagesse et la modSrationqu'il avait fait paraltre depuis qu'il avait 6t6proclam6 roi d'Italie leur faisaient espferer un rfegneplus heureux. On prit douc le parti de le recevoiravec toutes lea marques d^bonneur. La jeunesse eutordre de se meltre sous les armes comme pour unjour de triomphe. Le s^nat fut fort loin k sa rencontre{Procop. ibid.). Boiice, comme le plus feloquent deasfinateurs, porta la parole ; et ce fui avec tant de dignitfe,Dieu, dont la aagesse infinie dispose de tous lesqu'il plut ^galement k Tbfiodoric, auxGotbs et 6v6nement8 pour sagloire et pour le bien de ses felus,aux Romains {Bail. ^it. B.)se servit avantageusement de l'entr6e triomphanle deLe prince fut conduit au Capitole au bruit des fanfaresTbfiodoric dans Rome pour en conduire deux, paret des trompettes, et au milieu des acclamationa deux difi^reuts chemins, k la plus ^minente saintetfidu peuple , ce fut 14 encore que Boece proDonga en B {Baron. ad an. 500) : Boece, en le meltanl dans lesaa prfesence cet excellent (23) pan^gyrique qui le fit premiferes charges de l'Etat pour le rendre Tappui deadmirer dea deux nations. <strong>II</strong> parla avec tant de aagessela yinl& et de la religiou ; Fulgence, pour en faireet de menagement, que, sans d6plaire au prince, une des plus brillantes lumiferes de son Eglise, en luiil sut maintenir la dignite du s6nat ; et que donnant inspirant un g^ufireux mfipria du monde (Vit.& TbSodoric les justes louanges qu'il m^ritait, sanstomber dans une basse flatterie, il eut Tadresse derelever la libertS de sa patrie et Tancienne majest^ deRome, lors mfime qu'elle n'en avait plus que Tombreet l'appareace.Au sortir du Gapitole, Tti6odoric entra dana le e6-nat. Li, avec beaucoup d'adre3se, il donna i chaquesfiaateur les louanges qui pouvaient lui couvenir, ilapplaudit au z61e que tout le corpa en g6n6ral avaitpour la justice, Tassura de sa protection, promit aveoserment de conserver a Rome tous ses anciens privilcges,et de la gouverner en bon prince ou plutdtea p6re de la patrie ; en mfime temps il fit au peuplede grandes largesses, il assigna & la ville des revenusconsid^rables pour Tentretien des murs et des Adificespublics ; et comme il apprit que la disetle y 6tait extr^me,il fit acbeler de tous c6t6s une si grande quantit6de bl6s, qu'elle se vit inconlinent dans Tabondance(Cass. Chron.).(24) Quelque pompeux que fflt ce triomphe, ilmanquait quelque chose a sa gloire. C'6tait une anciennecoutume (Mart. Rot. in T it. B.) chez les Romainsde faire au peuple et i toute Tarm^e un magnifiquefestin lorsqu'on en dScernait les honneursaux conquferauts et aux empereurs. Cest oe qu'il8appelaient Iriomphaie convivium. Soit que Th6od(iricn'eiit pas klk informS de eet usage, soit qu'en entrantdans Rome il eut affectfe pav un esprit de modSrationde ne pas prendre le titre de conqu6rant, il n'avaitdonn6 aucun ordre pour traiter le peuple ni sestroupes. Boece s'eu apergut, et suivant le penchantde son coeur gfiu^reux, sans faire attention que ladfipense surpassail les forees d'un particulier, quelqueriche qu'il piitStre, il fit 4 rinstant dresser partoutdes tables oii la somptuositS et rabondance,jointes a la delicatesse des mets, surprirent agreablebleoient.Romeadmira la pr6voyanoe et la magnificencede son magistrat ; mais les gens de uien admirferentencore plus aa modestie. Pour en laisser toutela gloire au s^nat, comme s'il n'y avait eu aucunepart, il engagea les consula ordinaires d'en faire les^ honneurs, se oontentant de les suiTre (25) partout oisa pr^sence ^tait nfecessaire.Thdodoric s^apergut que c'etait a Boeoe qu'on en^fcait redevable, et comme il avait beauooup de p6-nStration d'esprit, il connut tout d'un coup la vaate^tendue de son gSuie. Dans ce moment il prit la r6-solution de le gagner : peu de temps apres il lui donnaplace dans son conseil et le fit maltre du palais etdes offices (a). Cea (26) deux charges ^taient des plusconsidferables a la cour, celles qui donnaient le pluade crfidit et d'autorit4 dans rEtat, et le plus d'acc6sauprfes du prince. Cest ainsi que Bofice trouva son616vation dans le plus grand abaissement de sa patrie.Fulg.)Gordien, son aieul, Fun des premiers sfinateura deCarthage et des plus anciennes maisona de rAfrique,avait 6te chass6 de aa patrie par les Vandales, aprfesavoir 6t6 dfepouillfi de ses biens. Mais Fulgenoe, devenusup^rieur a la (27) mauvaise fortune de ses p6-res, se flattait de la rfitablir bient6t dans sa premifiresplendeur. A Tdge de vingt-deux ans il se voyait dfejiintendant de la province Byzacfene, et receveur g6-n6ral des domaines de Gombaud, successeur d'Huneric,roi des Vandales. Au milieu de ses emploia ilne perdit pas les sentiments de pi6t6 que Marie-Annesa mfere avait eu soin de graver dana son coeur dfes saplus tondre jeunesse. La S(5v6rit6 dont il ne pouvait(] s'emp^cher (l'user quelquefois pour eiiger les tributsne s'accordait pas toujours avec la bont6 et la douceurdeson naturei, et la difficulti qu'il trouvait d'allierles maximes de TEvangile avec celles du monde,rhumilitS de J6sua-Christ avec la grandeur du sifecle,tout cela avait commenc6 de lui donuer de rinquiStudeet quelque d^goilt de sa profession. Ses affairesparticuli^res le conduisirent h Rome dans le tempsque Thiodoric y faisait son entrfie. <strong>II</strong> le vit dans toutr^clat de la majest6 royale. Spectateur dcs honneurspresque divins qu'on lui randait, et indignS de lamoUesse et du luxe des Romains, de la bassesae aveclaquelle (28) ils rampaient en prfiseuce d'un homme, ilne put s'emp6cher d'en gfimir dans le fond de soncoeur ; et venani a comparer Rome avec elle-m6me,ce qu'elle 6tait alors avec ce qu^eUe avait klk autrefois,il jeta de profonds soupirs, el se dit oe qu'uasage Romain dans une occasion presque semblables'6tait dit longtemps auparavant & lui-mSme :" Ce n'est plus cette Rome et si sainte et si pureSes plus chastes dSsirs outragent la nature;Et cette 3,pre vertu si cbfere a nos aieux,Si ffeconde en hfiros, est un monstre a ses yeui.{Luca, liv. i).Telles furent les pensi5es de Fulgence dans ce moment,si ce ne furent pas ses propres paroles. Enfiu,(n) ThSodoric, deveuu roi d'lt.alie, ne changea presquerieu daos la police extirieure de TEtat. 11 conservales mfemes dignitfea et les mfimes titres qu'iltrouva (jtablis par les empereurs. Boece exeiQa lacharge de maitre des offices pendant plusieurs annfiee,mais il est certain qu'il cessa de Texercer quelquesanufees avaut sa mort, car il est qualifi^ dans detres anoiens maniisorits et daus plusieurs adresseaJtixmagisl. O/f., c'est-4-dire anoien mattre des offices.<strong>II</strong> cessa peut-6tre d6s qu'il fut nommfi consul, paroeque le mattre des offices 6tant le juge de tous les officiersdu roi et des gens du palais et de la suite dela oour, il ne pouvait pas s'en Sloigner. <strong>II</strong> avait encorerinspection sur les intendants prSposSs i la fabriqaedes armes, recevait les plaintes qui venaientde toutes les provinces, et en rendait compte au roi.L'obligation dans laquelle Bo6ce se trouva par eaoharge de rendre justice a ceux qui se trouvaientopprimfis, lui attira rinimitife de plusieurs perBonnespuissantes, comme on le verra dans la suite.

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