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t. II (PL 64)

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1427 APPENDIX AD BOETIUM. 1428Christ : mais, craiguant qu'ou n'abus&t de cette distinctionpour diviser Jfous-Christ meme, et de sesdeux natures en faire deux personues, comme avaitfait Nestorius, on cherchait des termes propres etnon equivoques pour exprimer runion des nalures,sans crainte de tomber dans la division de la personue.On eut de la peine d'en trouver, et on en prit d'abordquelques-uns ^ui firent croire qu'on donnaitdans Tunion et dans la confusion des deux naturesen Jesus-Christ. Telle etait cette expression doutsaint Cyrille d'Alexandrie et la plupart des evfiquesd'Egypse se servaient (Cyril. in 12 Capitul.) : Unenature incarnSe (36) en Jfesus-Christ ; car en disantune nature, comme Ta fort bien remarquS saint Isidorede Damiette (Ep. ad Cyril.), il semble qu'onlc futChrist deux natures subsistantea dans une seule per- i^ concile de ChalcSdoine, composS de plus dc eix-. ,,„,:__, ^__.soune; on enaelgnait dans TEglise que ,_la,:..:„;. i„, Uivinite el ceuts fivfiques, et plus nombreui qui jamais,l'humanit6 etaient effectivement distinguSes en J6sus- fit enfin triompher la verit^, en pronongant anslhemecontre tous ceux qui diraient que Jesus-Christ aprfesrincarnalion n'etait pas composfe de deux naturesr^ellement distinctes et eubsistantes dans une seulepersonne.Mais lorsqu'on eut envoyi a Rome les actes duconcile, et qu'on eut trouvfe cette proposition d'Eutychfes,Jisus-Christ est de deux natures, mais il nesubsiste pas en deux nalures, expressSment condamnSe,il se forma de grandes difficultSs, et les espritsen Occident s'6chauff6rent presque autant sur cetteexpression qu'ils avaient fajt en Orient sur le fondde Taffaire. Les uus assuraient (39) que la pfopositionetait vSritable, les autres disaient qu'elle fetait fausse,la plupart pr^teadaient que c'etaient des termes synonymes,et qu'il n'y avait aucune difffireuce entre cesdeux propositions, itre compose en deux natures, etexclut qu'il y en ait deux, et qu'on n'en reconnaisse B subsister en deux natures.qu une.Ces disputes duraient encore quelques annfies aprfesiEn effet, Eutychfes, qui vint quelque temps aprfes,ayant fait attention aax expressions dont se servaientles catholiques sur cette matifere, et voyant d'ailleursque tout leur but avait kik de condamner les sentimentsde Nestorius, qui avait fait deux personnosdes deux natures de JSsus-Christ, se persuada que lanalure divine et la nature humaine 6taient si bienconfuses en lui, que des deux natures il ne s'en ^taitfait qu'une, et qu'au moment de rincarnatiou duVerbe, la nature humaine s'etait tellement mfilfie avecla divine, qu'elle en fetait comme absorbee, a peuprfes comme une goutte de vin qui serait tombSe dansi'0c6an.On avait beau lui dire : J^sus-Christ n'est dono pasDieu et homme tout ensemble ? <strong>II</strong> est Tun et Tautre,r6pondait-il. Mais comment peut-il fitre Dieu et homme,s'il n'e8t pas compos^ de la nnture Je rhommeet lorsque Boece etait i la cour de Thiodoric, lam6me question s'agitait avec beaucoup de chaleur ;elle 6tait la matifere ordinaire dei entretiens des compagnies,tout le monde y prenait part, parce quechacun y croyait sa foi intiressSe.Quelques evfiques d'0rient ^crivirent alors au papeSymmaque pour riuformer des dSsordres qae leseutychiens faisaient dans leurs diocfeses. Ges hfer^tiques,disaient-ils, pr^tendent couvrir leurs erreurs,et (51ader par de nouveaux artifices les dicisions duooncile de Cbalcfidoine : en asouaot que J^aus-Christest de deux natures, ils nient qn';l subsiste en deuinaluras. Ils priaient le pape de leur sugairer ce qu'ilsdevaient leur r^pondre. Symmaque (40) assembla les^vfiques (o) qui etaient alors a Rome, les priucipauxde son clergiS et ce qu'il y avait de personnes dansle sSnat et parmi le peuple qui faisaient profession(37) et de celle de Dieu ? <strong>II</strong> est de deux natures, di- C de pi6t6 et d'6rudition, pour leur communiquer lasait-il, mais il ne subsiste pas en deux natures : ipeu pres comme deux parties de cire qu'on feraitfondre et qu'on rfiduirait a une seule ; elles ne pourraientplus se dislinguer, et, quoique compos^es dedeux parties, elles ne subsisteraient plus que dansune seule. Le raisounement d'Eatych6s ne se portaitpas plus loin, et c'est tout ce qu'on put tirer, apres quer leurs pensees par signes ni par gestes. La lettrehien des disputes, de ce vieillard impudent et opini&tre,comme rappelle saint L^on (Ep. 25 ad Jul.de Cos.) ; car il avait d6ja plus de soixante-dix aus,et 6tait fort attachS a ses sentiments.On sait les troubles que son her6sie causa dansrOrient, combien d'6vfiques et de moines prirent sonparti, sous pretexte de d^fendre rhonneur de saiutAthanase et de saiot Gyrille: car ils leur attribuaientfaussement cette opinion erronee, quoiqu'elle fi!ltprecisfimeot celle des apollinaristes, dont ces deuxsaints doeteurs etaient fort ^loignSs.le jeune, prince d'ailleurs religieux et zk\k pour lagloire de Dieu, penchait lui-m^me (38) du c6t6d'Eutychfe3 avec toute sa cour. Ce mSchant moineavait su lui en imposer par un grand extfirieur depi6t6. Soutenu d'un si puissaot parti, il trouva lemoyen de faire approuver sa doctrine par une assemblSed'ev6qae3 connue commun6ment sous le nom debrigandage d'Eph6se : et ce ne fut que sous Tempirede Marcien, successeur de Thfiodose, que leOn tenait souveut dans Rome de ces conf^rences(a)publiques, et tou'es les fois qn'il s'elevait quelquenouvelle difficallfe dans TEglise, ou qu'ou voulaitrendre publics de nouveaux ouvrages sar les matiferesde religion, on les y proposait : c'e8t ainsi que ceuxd'Arator furent presentfes au pape Vigile dans lepresbytftre, devaut la oonfession de saiut Pierre, enprfisence de plusieurs fevfiques et du clerge. On eulut une partie, et comme on allait remettre r^critdans les archives, tous les gens de lettres se levferentlettre des 4v6ques d'Orient, et savoir leurs sentiments.Boece et Symmaque, son beau-pere, (41), toujoursz6!6s pour la foi catholique, se trouv^rent a la conference; mais ils Ataient si 61oign6s Tun de Tautre,qu'ils ne pouvaient se parler ni meme se communi-lue, il se leva tout d'un coup un bruit confus dansrassemblfee. Ce n'est pas une question, la diff^rencee»t sensible, se disait-on Tun a l'autre ; et par la,comme remarque BoSce, ces gens faisaient bien connaltreleur ignorauce, et qu'ils n'avaient pas seulementcompris de quoi il s'agissait (Boet. tract. deduab. Nat.) Bo8ce en g§mit dans le fond de son cceur,et oe croyaut pas devoir se commettre dans ce tumulte,il prit le parti de garder le silence et d'eiamineravec soin la proposilion des eutychieus.Jean, archidiacre de Rome, qui succfeda au papePlusieurs conciles se tinrent sur ce sujet. ThSodose D Hormisdas sous le nom de Jean I»'', n'6tait pas feloign^de Boece a la conffirence. Gomme il etait de ses amis,Boece Tarreta en sortant, et le pria de le venir voirle lendemain pour Texaminer avec lui. Jean promitde s'y rendre ; mais des affaires imprSvues ne le luiayaut pas permis, Boece, aprfes ravoir attendu longtemps,et ayant lui-m6me des affaires importantes(42) qui devaient Toccuper tout entier le lendemain,crut devoir ficrire ^ Tarchidiacre ses sentiments.Aprfts avoir fait de milres r^flexions sur les deuiet suppliferent Sa Saintet^ de leur en faire donner lalecture tout eiitifere, L'6glife de Saint-Pierre-aux-Liens fut indiqa^e pour I'asfembl6e ; ce qu*il y avaitde gens distingu6s dans Rome s'y tronva, et Aratorlui-raeme lut ou dfeclama en leur pr^sence ses deuilivres eu sept s^ances, lenues en diffirents jours,parce qu'il fut oblige de riSpfiter plusieurs fois quelquesendroits qui avaient plu davantage a Tassemb!6e,qui Ten pria (Jac. Sirmond. in not. ed Ennod.)

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