11.07.2015 Views

t. II (PL 64)

t. II (PL 64)

t. II (PL 64)

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

1439 APPENDIX AD BOETIUM. 1440pendant guetre ant une exemption di toutes sortes j^ et tdchet, si cela se peut, de loutenir le dogme par led'imp6ts. Je m'en rijouis, Seigneur (r^pondit Bo6ceavec beaucoup de modestie) meis la guerre n'est pas(77) encore finie, soit qu'il fut inspir^ d'en liaut, soitque par sa p^nStratiou il corntit bien qu'elle seraitfatale a Th6cdoric. L'6v6nement confirma sa pr6dictiou,et le prince ne fut pas longtemps sans se repentirde n'avoir pas suivi le conseil de son Bdfel»ministre. Ses troupes, quoique rafralchies souventpar une multitude de Goths et do Gepides, furent toujoursbattues depuis par celles de Glovis ; et les Fran-Qais demeurfercnt paisibles possesseurs des provinceadont ils avaient chassS Alaric. Th6odoric fut contraintde retirer son armfee et de se contenter dela petite portion que tenait Gisselic dans les Gaules.Aprts lui avoir 6t6 la vie, il la rSunit h son royaumed'ItaUe avec ce qu'Amalaric son petit-fils poss^daiten Espagne, en attendant qu'il itl en &ge de lesgouverner par lui-mfime.raisonnement, cfin gve la foi et la raison se prilantun mutuet secours, la terite s'affermisse davantage,Rien ne marque mieux la haute estime que Bo6ce avaitde la vertu et de la capacitfe de rarcbidiacre Jean, puisqu'ils'abandonne entiferement h son jugement et le rendTarbitre de sa foi ; ni en mfimo temps la profonde humilit^de ce grand homme, et qu'il n'6crivait ni nedisputait jamais pour avoir l'honneur de vaincre seaadversaires, mais uniquement pour ^claircir les matiferes,et faire triompher la v^ritfi.(81) Giibert a fait encore de longs commentairessur cette lettre, mais i son ordinaire, c'est-S,-direavec des obscuritfes et dos abstractions qui dfisolentle lecteur, et robligent a lire plusieurs fois la mfimechose sans la coraprendre. On ne B'est point ce queJeau r^pondit a BoSce, mais cet archidiacre s'6tanttrouv6 embarrass^, k peu prfes dans ce temps-li, surune question qu'un certain philosophe manichfeen luiPendant cette expSdition, qui oocupait beaucoup g avait proposSe, il s'adressa b. Boece, et le pria deThiodoric, Boece s'exergait dans d'autres combats lui en donner la Bolution.Le manichfeen demandait comment il se pouvaitplus uiiles k TEgUse. Les hSrSsies d'Ariu8, de Nestoriuset d'Eutych6s ayant raffinfe lea esprits, on avaitpou8s6 le raisonnement jusqu'4 sa dernifere p6riode.Comme le dogme catholique (78) 6tait tr6s-6iev6, onavail besoin de toule la subtilit6 de la logique et desabstractions de la m^taphysique pour y comprendrequelque chose. On s'exerQait tous les joura k chercherde nouveaui termes et de nouvelles maniferesde s'exprimer, pour rapprocher notre foi des id^esordinaires et de la port^e commune des hommes.Mais k force de raisonner et de subtiliser les matiferes,on en vint jusqu'a soutenir cette proposilion,que daus la sainte TrinitS le Pfere, le Fils et leSaiot-Esprit pouvaient etre affirmfes Bubstantiellementde la Oiviuiti5. Cest-a-dire que la Divinit^ 6taitBubstantiellement le Pere, qu'elle 6tait le Fils, qu'elle6tait le Saint-Esprit. Bogce ne putla goiiter, il en pe-mystfere de rincarnation, ces autrea propositions :La nature divine est la nature humaine ; La divimtia souffert ; La diviniti est fhumaniti : qu'il faut toulesrejeter comme fausses et dangereuses (79) parce;que, dit ce saint docteur, les natures demeurant distincteseu Jfesus-Christ, leurs proprjfetSa peuventbien convenir k 8'attribuer k la personne qui est une,mais non pas indifferemment k ses deux naturesfaire que tout fitre fut bon, et que la bont6, qui n'estpoint un ^tre substantiel, pilt convenir aux substancesen vertu de leur fitre. Le but du manicbfeen §taitde tirer de la rfiponse de Tarcbidiacre quelque preuvepour rStablir son erreur touchant les deux premiersprincipes qu'il admettait, Tun du bien, 1'autre du mal.Bo6ce 8'en aperQut, et, pour confondre 1'orgueil dumaDichien en lui rSpondant, il le fit d'une manifereBi subtile et si felevee, qu'il n'y a, comme il le ditlui-mfime, que les savants enliferement consacris ar^tude (82) de la sagesse, qui peuvent !'entendre.<strong>II</strong> eu use alnsi pour ne pas exposer k la raillerie desprofanes et des ignorants les pr^cieux trSsors de lasagesse, et pour ne pas aveugler tout k fait des yeuimalades par le brillant d'une lumifere toute divine.Etfectivement rien n'est plus subtil ni plus abstraitnStra aussit6t la fausseti et la malignitS, et prit la Q que sa r6ponse. On se trouve arr4t6 & l'ouverture durisolution de la combaltre.livre. Le litre d'Hebdomades qu'il lui donne est inconnnaux grammairiens les plus habiles, car il neCe fut ainsi que dans la suite des temps, au rapportdu Docteur ang^lique, on avan^a, en traitant dule prend pas dans le sens que Tite-Live prend seaDecades, pour un ouvrage partag6 par semaines, oupour un recueil fait dans le coura de plusieurs semaines,mais pour les conceptions les plus Slev^esde Tesprit. Cest Tid^e que Boece attache k ce motgrec "ESSoiJ.aSEi;, bieu difl'6rentes des autres conceptionsplus simples que les anciens Grecs appelaient°Ev6u[i-f|[iaT0(. <strong>II</strong> 6tablit d'abord neuf rfegles g^nferales,qu'il prfetend 6tre aulant d'axiomes regns des philosophes.(S. Tliom. 3 p., quxst. 16, a 5j.La premifcre, que ce qui est diffSrendCest sur ce principe que saint Jean Damascfene remarquede V^tre : c'est-i-dire que ressence n'e8t pas rexis-fort bien que, pour parler exactement de la tence.DivinitS, il ne faut pas en affirmer ni lui attribuer La seconde, qu'il y a bien de la (83) diffirence entrece qui est propre k rhumaniti {Damasc. t. iii de Fide itre quelgue chose ei ^tre guelque chose dans ce guiOrtho., cap. 11). Ainsi il faut bien se donner de est : c'est-a-dire entre la substance et raccident.garde, dit-il, d'assurer que la Divinitfe est passible, La troisifeme. gue ce gui est peut participer, maisque la nature du Verbe a souffert, que la chair est n non pas 1'ilre : c'est-a-dire qu'il faut exister pourles principes qu'il pose pour prouver qu'aucune despersonnes divines ne peut 4tre affirm^e substantiellement de la Divinitfi. <strong>II</strong> le fit par le petit traitSadressfe a ce mfime Jean, arcbidiaore de Rome, sous cetitre : Si le Pere, le Fils et le Saini-Esprit peuventitre affirmis substantiellement de la Divinite. Ce n'estproprement qu'uDe lettre assez (80) courte, maisqui contient de grandes difficuItSs. On en trouveraTanalyse et les ^claircisseuients dans la derniferepartie de cet ouvrage. <strong>II</strong> le finit en priant Tarcbidiacrede lui faire savoir sou sentiment sur cette question.Quoigu'it me semble, lui dit-il, n'avoir rienavance gui ne soit de foi, ou gui ne suive nicessairementdes principes de la foi, cependant je m'en rapporte(i votre jugement. Instruisez-moi donc, apprenez-moice qu» je dois croire pour ilre bon catholique.incr^fee. Ces expressions et semblables sont contrai- participer a quelque chose, et que Fessence d'elleresk la puret^ de la foi.mfime est capable de rien recevoir.Cest sur ces m^mes fondements que BoSce ^tablit La quatrifeme, que ce qui est peut avoir autre choseque l'4lre, mais 1'itre n'a rien que soi : c'est-i-direque l'essence d'elle-m6me et si simple, qu'elle neBouffre point de composition, mais ce qui existepeut etre compos6 au moins d'es8ence et d'exi8-tence.Les cinq autres rfegles roulent sur cellea-ci, et ensont comme des cons^quences nfecessaires. Ces principesainsi 6tablis, il vient k Texameu de la proposition,et pour mettre la difBcult6 daus tout sou jour,voici comme il fait raisonner le manichfien. Si toutce qui a T^tre est bon, il ne peut fitre bon que dedeux maniferes, ou par essence, ou par participation,puisqu'on ne peut imaginer que ces deux sortes debontfis. Or, ce qui n'est bon (84) que par participationn'est pas bon en soi, parce qu'il regoit cettebont^ d'un autre : de mfime qu'une chose qui n'est

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!