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t. II (PL 64)

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1481 BOET<strong>II</strong> VIT^ ET OPP. DESCRIPTIO GALLICE ADORNATA. 1482La croix Je Jesua-Christ brillait donc partout el ^TEglise, jouissant d'une paix assez profonde, remporlaittous les jours de nouveaux (226) avautages.Dieu, oette mfime anuee, la fit enoore triorapLierd'uue maniire qui ne fut pas moins surprenante derimpie Douiioas, dit le fleau des cliretienSj qui lespersficutait depuis longtemps;on crut qu'elle en futredevable aux prieres de Boece, Douuoas etait Juifde nation;je ne sais par quelle aveolure il etait par-Yenu k la couronue d'Hemaire. Ciitail une provincede TArabie Heureuse, dont les habilauts etaient appel6sHom^rites par les Grecs, et par nous Sabi5eus (a).Dans le quatrifeme sifecle et sous rempereur Constance,iU avaient regu la lumiere de TEvaugile parles soins d'un homme apostolique nomm6 Th^ophile,qui leur avait kti envoj6. lUais Dounoas, deux ceiitsaus aprSs, s'6tant mia a la tfite d'une troupe d'Arabeset de Juifs, fit irruptioa dans leur pays et les contraignitde se soumettre. 11 leur avait promis de leurlaisser le libre exercice de leur religion (PAt/. lib. iii,gP. 477). Sit6t qu'il se sentit affermi, il (227) se moquade loutes connaftre lases promesses, et leur fithaine qu'il portait au nom chr^tieu par la manifereinhumaine dont il Iraita tout ceux qui refus6rent d'yrenoncer. On ereusait par ses ordres des fosses profondes,et on y allumait de grands feux oii on jelaitsans exception tous ceux qui ne voulaient pas embrasserle judaisme : c'est de li que le surnom d'Auteurdes Fosses lui fut donn^.NSgra, que quelques gSographes nomment Nagerauou Nagran, une des principales villes des SabSens,indignfee du traitement que ce tyran faisait kses nouveaux sujets, refusa de se soumettre. Le fameuxAr6las, un des grands capitaines de ce tempsea6tait gouverneur. Dounoas Tassiigea, et, voyant\k,que la grande rSsistauce de ces g6n6reux chretiensrendait ses efforts inutiles, d6sesp6rant de remporterpar la force, t&cha de l'avoir par aitifice. Ou capitula ;le tyran conSrma tout ce qu'il avuit promis [lar les nsermeots les plus horribles ; mais des qu'il y futentrfi, il n'6pargna rien pour engager ces habitautsd'embrasser le judaisme (Baron. ibid. p. 93; Baill.nd 24 Oct.). Les caresses, les avautages temporelsne (228) pouvant rien sur les coeurs de ces chnJlieusfidfeles, 11 fit ficlater sa cruautfe sur eux de la maniirela plus horrible. Persuadd que les eccl6siastiques etles moines fetaieut les auteurs de cette admirableoonstance, qu'il regardait comme une opiniatret6insupportable, 11 fit dresser un biicher au milieu dela place, et ayanl rassembl6 tous les prfilres, lesmoiues et les vierges cousacres a Dieu qui 6taientdaas la ville et aux eavirons, il les fit briller tous eusemble.Ce coup, bien loin d'6branler la fermet6 deschretieus, ne fit qu'augmenter leur courage : c'6taitk qui courait le plus vite au martyre. Trois ceutquarante des priucipaux habitauts de la ville eurentla tete coup^e avec !eur gouverneur AriStas (A).La rage du tyrau u'6taut pas eucore satisfaite, sans t^distinction de sexe ni d'Sge, il fit de m^me massacrerla plupart des habitants, et voulut qme ceux qui restaientet qui avaient ^chappe a sa cruautfi fussentvendus et r^duits en servitude. Si dans cette occasionon vit des excfes (229j inouis de cruauti!;, ou ne vitpas moins de prodiges de la grftce de Jesus-Ghrislni du courage invincible de ces chretiens. Les enfantscouraient au martyre avec leurs pfires et leurs mferes,et prfifiiraient le feu et les tourments aux caressesdu tyran.La noQvelle de tant d'exc6s fut biectfit r^pandue :on commenga a redouter la puissance du cruel Dounoas; on crut a Rome que la fin du monde n'6taitpas 6loignee, et que ce tyran pouvait bien fitre TAn-techrist. En effet, 11" avait presque tous les caractJresauxquels celui-ci est designS par les prophfetes.Mais, pendant que chacun en raisonnait selon sesidees, et marquait son trouble et son appr§hensionBoSce 6tait traLquille, et, souveot prosternfe auxpieds des autels, il demandait a Dieu avec larmesde vouloir mettre fin a cette sanglaute pers6cution,ou de le retirer de celte vie pour lui ^pargner ladouleur de voir son Eglise traitiSe avec tant d'indiguit6,et ses vferitables adorateurs devenir le jouetet la proie des ennemis de son saint nom.Ce ne sons pas l&, Seigneur, lui disait-il, les promessesque vous nous (230) avez faites, ni ce que vosprop/ietes ont pridit des Juifs perfides, qu'ils seraientdisperses par toute la terre, traiiis comme des esclaves,sans roi, sans Etats, sans pr^lres, sans autels, en punitionde Chorrible diicide quHls ont commis. Lesvoici mailres d'un royaume d'une vaste itendue, ils ontun roi de leur nation, assis sur le Irdne, arm4 de pouvoiret menagant de ditruire bientdt Vempire de votreFils Jisus-Chrisi.Aprfes avoir ainsi continu6 quelque temps sesprieres, il se releva plein de coufiance, qu'on verraitbienldt la fin de ces maux. Soit que Dieu lui eilt r6-v6l6 ce qui devait arriver dans peu k Timpie Dounoas,soit que par ses lumiferes naturelles, qui etaientfort per^antes, il eflt pSnfetrfe dans Tavenir, 11 consolaitses amis deconcert^s par des 6v6nements si tragiques,en les assurant qu'on connaitrail bientfitcombien Dieu est fldfele et immuable dans ses promesses.En effet, Tann^e du consulat qu'il exergait n'6taitpas expirSe qu'ou apprit qu^Elesbaon, (c) roi d'Auxumeen (23i) Ethiopie, chr6tien fort zi\i et aDcienennemi de Dounoas, excit6 par les priferes de l'empereurJustia, soutenu des forces d'Egypte et d'0-rient, fetait venu attaquer le tyran, Tavait enfin vaincu,fait prisonnier dans le combat, et lui avait 6tfila vie. Les ficrivains arabes raconlent la chose d'unemanifere nn peu diffi5rente (T/iioph. an. 5. Just. ibid.,Baron. ibid.)l[s, pri5tendent que Dounoas, se trouvantpressS par les Abyssins, poussa son cheval avec tantde vitesse qu'il no put le retenir ni Tempficher dese pr^cipiter daas la mer, dont il etait vroehe. Toutela famille du tyran eprouva la juste sfeverite duvainqueur; il veagea sur elle les excfes qu'il avaitcomniis contre les chr^tiens, se rendit maltre de toutson pays et y relablit le christianisme. G'est ainsique Dieu, aprfes s'6tre servi des impies pour punirles p6ch6s de son peuple ou pour ^prouver sa foi,jette au feu les instrumenls dont 11 s'est servi pourle chatier, et rend dans leur dfifaite son Eglise ainsipurifiee par la persfecution plus glorieuse et plustriomphanle qu'elle n'6tait auparavaut.Depuis ce moment on ne vit plus Bo6ce agir enbomme. Eleve par sa (232) foi au-dessus des faibleslumiferes de la raison, inflniment 61oign6 de toutesces vues basses-et terrestres selon lesquelles se meaurela sagesse humaine, 11 n'eut plus que Dieu pourobjet dans toutes ses entreprises, et contre toute espfirance11 en attendait de lui seul le succfes. Ayantsurpassfi tous les autres consuls dans son consulat,on peut dire que dans rexercice de celui de ses fils11 se Burpassa lui-mSme. Jamais on ne vit dans unhomme plus de desint^ressement, plus de grandeurd'ame, plus de z6le pour la relgion, plus d'amourpour le biea publio.Les courtisans de Thiodoric, toujours insatiableset prfets 4 ravir les biens de ceux qui n'6taient pasen 6tat de leur resisler (Boet. l. i, de Cons. p. 4),lui donnferent encore plus d'une fois ooi asion de lefaire paraltre dans toute son ^tendue. Le patrice(a) Oa tient que la reine de Saba leur avait fait embrasserle judaisme ;qu'il8 rabandonnferent dans lasuite et devinrent paiens, et le furent jusqu'au tempsde Tempereur Constance.Patrol. LXIV.(6) L'Eglise Thonore d'ua culte public comme martyrle 24 octobre.(c) <strong>II</strong> se dSmil de ses Etats sur la Ud de ses jourspour embrasser la vie monastique.47

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