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Jb63APPENDIX AD BOETIUM.grand, et du Fils plus petit, innomine Potris maforis, f^et Filii minoris.Cest particuliferement vers le comtnencement dusi.iifeme sifecle que les ariens ont employe ce» parolessacrileges dans la forme du bapleme, pour se dijtinguerdes catholiques. Et comme ce lemps est celuiou vivait Gondebaut, roi de Bourgogne, il aura 616baptisfe de la manifere que les ariens baptisaient lalors,et le baplSme qu'il aura recu chez eux ayant ete nul,il est hors (190| de doute que, voulant embrasser lafoi orthodoxe aprfes toutes les instructions de saintAvit, il lui aura demandfi le baptfime, et se sera exprimfipar le nom de chrfime en le demandant, pourmarquer que c'etait le bapleme de rEglise catholiqnequ'il demandait, diiferent de celui des ariens par laciiriSmonie de ronction faile avec le chrfme sur lesommet de la I6te du baptisS, qui n'6lait point enusage chez eux.Ces raisons sont assurSment tr6s spicieuses, et jene vcis pas ai6me lieu d'expliquer les passages des nP6res que ces thiologiens allfeguent pour appuyerleur seutiment, en les restreignant aux seula ariensqui avaient corrompu la forme du baptgme. Car, aprfesavoir eonfrontd les autorilSs qu'ils allfeguent avec cequi prccfede et ce qui suit, on trouve que ces PSresont rfefule par avance rexplication qu'on voudraitleur donner, comme 6')ls eussent pi'6vu que dans lasuite des sifecles on aurait pu se persuader que c'6taitdans ce sens qu'ils avaient avanc6 cette doctrine. IIfaut donc tomber d'accord effectivement que cessaints docteurs out cru que le bapteme des h^riStiquesdont Terreur attaquait (19!) le mystfere de la sainteTrinit^ etait nul, et qu'ils ont pers6vi5r6 dans cetteopinion jusqu'& la mort. Mais ou ne peut pas direqu'elle ait 616 une erreur crimiuelle en eux, puisquel'Eglise u'avait point encore d6termin6 dans un concileg6c6ral, comme elle 1 a fait dans la suite, que lebaptSme dea eriens 6tait bon. lls suivaient la praliquede leur Eglise particuli6re ;c'6taient des restes de celte pquerelle ancienne que saint Cyprien avait eue nutrefoisavec le pape saiut Etienue touchant la r6it6rationdu bapt6me des her6liques. Tout ce qn'on peut direde saiut Athanase, de saint Basile, de saint Cyrillede J6rusnlem et des aulres qui ont 6t6 dans les m6-mes seutiments, c'est qu'il est a pr6sumer de leurpi6t6, ainsi que saint AugustiL. Ta dit de saint Cyprien,quMls se seraient soumis aux d6cisions de TEglise,s'ils avaient v6cu jusqu'au temps qu'elle s'estassembl6e pour d6cider cette grande queslion : Cui elipse sihe duhio cederet, sijam illo tempore qvssstionishujus veritas eliquata et dectarntn per plenarium concitiumsoHdartur {Aug. ep. iS). Mais comme toulel'Eglise a reconuu d6s la fln du quatri6me si6cle, dansle sepli6me canoa du premier concile de Constautinople,(192) que le bapl6me des ariens dann6 au nom duP6re, du Fils, et du Saint-Esprit, 6tait bon, et que cem6me coucile distingue les h6retiques qu'il faut rebaptiserlorsqu'il3 demandent d'6tre rcgus dans TE- ngliso, d'avec ceux dont on demandera seulement laproiession de foi, et qu'il met les ariens, les macedoniens,les novatiens et les apollinaristes au rang deceux-ci, et les eunom6ens, les montanistes, et les sabelliensau rang des autres, je m'6tonne que des th6ologiensoathoUques osent encore r6voquer en dontela validit6 du uapl6me des ariens, et que, le supposantnul, ils veuillent que Gondebaut ait demand6 ieaiut Avit de le baptiser une seconde fois.Ils pourront objecter que les canons du premierconcile de Constantiuople n'ont pas 6t6 rcgus de TOccident,et sont rejet6s par saint L6on, par le pape G6-lase, et par saint Gr6goire m6me ; mais on leur r6-pondra qu'ils sont ius6r63 a pr6sent parmi lea canonsutiiversellement regus de rEglise;que ce concile a616 appiouv6 ensuite par lelui de Chak6doine; queles Oecidentaux n'ont point rejet6 les d6cisions quele concile de Constantinople avait faites touchant(193) la foi. Si ces papes et les 6v6que3 d'Occidentn'ont pas voulu recevoir celles qui regardaient ladiscipline, ce u'a 6t6 que par rapport au cinquiemecanou, qui donne au palriarche de Constanlinople lepremier rang apres r6v6que de Rome, contre les r6-glements faits dans les prec6dents conciles. II paraltsi certain que rOccident avait recu la d6cision ducoDcile de Gonstantinople touchant la validil6 dubapteme des ariens, que le pape Sirico, successeur deDamase, qui Tavait convoqu6, en parle comme d'unecbose enti6rement d6cidee et dont il n'est plus permisde douter. Voici comment il s'explique {Siric. ep. adHimer. Tarracon., cnp. i) avec un 6v6que qui Tavaitcon3ult6 sur cette matifere : « Vous me maudez queplusieurs personncs qui oat 616 baptis6es par lcsariens s'empressent de se r6unir a rEglise catholiquo,et que quelques-uns de nos fr6re3 veulent lcs rebnpliser.Je vous d6clare que cela n'esl pas permis,puisque TApdtre le d6fead aussi bien que les canonsdu concile g6neral dont mon pr6d6cesseur a envoy6des copies authentiques dans toules les provinces.Nou3-m6aies ob6issons a ce qui a 6t6 ordonue danscetle assembl6e, et (lfi4) lorsque quelque arien ouquelque uovatien demande d'6tre regu dans ruuit6 derEglise calholique, nous nous conteutous de lui imposerles Diains, et d'invoquer sur lui le Saint-Esprit,ce qui se pratique dans tout rOrient et dans toutrOccident, « quod etiam totus Oriens, Odcidensquecustodit. » Et si vous refusez de vous souuieltre acette ordonuance, je vous d6clare que nous seronsoblig63 de vous excommunier dans un concile.Saint Gr6goire, qui paraissait le plus oppos6 a ccluide ConstHUtinople, choqu6 de rinfraclion qu'il avaitfdite aux ancieus staluts dans son cinqui6me cauon,par complaisance pour le patriarcbe de cette ville,recevait n6amoins ses ordonnances touchant la validit6du bapleme des ariens, et dit express6ment aux6v6que3 d'Hibernie que tous ceux qui avaient 6t6baptis6s dans rh6r6sie au nom de la sainte Triuitedevaient 6tre regus dans rEglise par rimposition desmains, ou par la profession de foi, ou par ronctiondu chr6me {Greg. t. ix, ep. 61, ad Quir.). El saint J6-r6me {Diol. cont. Lucif.) assure que tout TOccidentr6conciliait les ariens par la seule imposition desmains, sans r6it6rer le bapt6me,(195) Dans le concile de Capoue, tenu en 390 pourterminer le diff6rend qui 6tait entre Flavien et Evagre,successeur de Paulin dans le Ei6ge d'Antioche,la question de la reit6ration du bapt6me a I'6gard desher6tiques fut encore agit6e, et le concile la d6fenditsous des peines tr6s gri6ves, aussi bien que la i'6ordination.Le troisi6me concile de Carthage assemblfi sept ouhuit ans apr6?, adopta cette definition. Nous avonsremontr6, dit-il, ce qui a d6ja 616 ordonn6 dans leconcile g6n6ral de Capoue, qu'il n'6tait pas pcrmis derebaptiser, ni de r6ordonner {Canon 48 in Cod. Conc.Eccl. Afr., lome IJ, Conc, p. 1702). II est vrai qu'il nenomme aucun h6r6tique en particulier ;mais comuierarianisme 6tait alors dans toute sa force, les P6rcsn'auraient jamais manque de nommer les ariens express6ment,s'il y avait eu quelque exception ci fairei leur 6gard. II est m6me fort probable qu'ils n'avaientpoint en vue d'autres h6r6sies que rarianisme,comme nous voyons que sous le nom d'h6r6tiques onn'ent3ndait ordinairement que les luth6riens et lescalvinistes, dans le si6cle ou leurs erreurs etaicnt leplus en vogue et comme dominantes.(196) S. Augustin {Tom. IX, de Bap. conl. Donnt.),quelque temps apr6s ayant encore agit6 la question,d6clare pr6cis6ment que le bapteme, en tant qu'il estsncrement, est toujours valable, par qui que ce soitqu'il soit donn6, h6r6tique ou catholique, pourvuqu'il soit donn6 au nom du P6re, du Fils, etduSainl-Esprit, et que ce bapt6me ne doit poiut 6tre r6il6r6,parce que la foi ni la saiutel6 du ministre ne contribuentpoint a la validit6 du sacrement. Conime cen'est point le ministre, mais Dieu seul qui donne le