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t. II (PL 64)

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1S31APPENDIX AD BOETIUM.1S32les qiiitlant les brise par leur chute : ne sont autant A. lorpqu'ils en reQoivent la juste punitioD, parce"''' 'lors leur malheur est diminu^ par la participation dede tyrans sous une mfime tfite qui leur coaimaaiieutciiacun a leur tour, et qui les empfichent de jamais quelque bieu qui leur arrive. Or quand la punitionsuit le crime, et que la justice en tire la vengeancequ'il mSrite, a raison de la lustice qui accompagnefaire ce qu'ils di5sirenfcNon facit quod optat.Ipse dominus pressus iniquis.Cest ce que Jesus-Christ avait admirablement diten deux mots, que tout ficheur se rend Vesclave du(78) Voyez-Tous dans quel gouffre affreux le orimejette l'hoinme ? De quelle gloire au contraire il brille,de quelle lumifere il est environnfi par la vertu ! Celaseul suflirait pour prouver que les bons ne sont jamaissans r^compense, ni les criminels sans supplice.Gar la chose qu'oa se propose comme la fiu de sonaction est la rScompense de l'action m^me : parexemple, le prix proposiS dans une course est la fin(79) <strong>II</strong> arrive tout le contraire a T^gard des mtehants ;comme ils s'6loignent du bien, ils s'6loignent ausside la li^atitude, plus ils s'en ^loignent, plus ils cessentd'6tre ce qu'ils fetaient auparavant, et en se d6-gradant de leur condition par le crime, quoiqu'ils retienneutla figure extfirieure de rhomme, ils sontchang^s en la nature des bStes. En effet ne peut-onalors le orlme dans la punition qu'elle en lire, le crimiuelparticipe en quelque chose a la justice, et parconsSquent devient moins malheureux qu'il n'6taitavant que d'fetre puni. D'ou vient que le criminelqui demeure impuni a une double misfere, la misfereinsSparable de son crime. et eelle de son impunit^.Ces maximes ^tablies, Bo6ce demande a la Sagessesi la justice ayant puni dans ce monde les crimes desmichanls, ou ayant diff^rS de les punir, ils n'out plusrien a craindre aprfes leur mort, et si les ^mes desdSfunts sont exemptes de toute sorte de supplices?Non, r^pond la Sagesse, il en reste de trfes-grands,dont les uns sont exerc^s par une s6v6rit6 pSnale,d'autre3 par une cl^mence purgative. Deux (82) sor-et la rficompense de celui qui a couru. Comme donc lesouverain bien ou la bSatilude (c'est In mfime chose)sont robjet et la fin des actions de Thomme vertueux, g tes de tourments sont reservfees dans Tautre mondepour expier la peine due au pech6 : Tune est la peineils Bont aussi la recompense de son actiou, et ila enBont insfeparables tant qu'il demeure vertueux. Les toute pure du p6ch6 sans misSricorde, TButre estmfchants ont beau s'elever contre lui et altaquer sa celle qui expie le p6ch6, et qui purifie en mfimeverlu, rhomme sage ne perdra pas sa r^compense ;temps le pgcheur ; et cette justice, toute sfevfere qu'ellesa couronne ne flfitrira jamais, parce qu'une malice paralt, dit la Sagesse, est pleine de cl^mence et de6trang6re ne ternira jamais la gloire qui est propre bontfi ; mais ce n'esl pas ici le lieu de nous fetendrek la vertu. La vertu chauge, pour ainsi dire, la substancesur ces diff^rentes peines. Nullane animarum supplirantde rhomme eu la sienne propre, en lui assnciapost defunctum morte corpus relinquis ? Et magnala possession du souverain bien ; car en Ty faisantquidem, quorum alia pcenaliu acerbitate, alia veroparticiper par la bontS, il se divinise en quelque purgatoria clemenlia exerceri puto (Lib. iv de Cons.fa^on, et se transforme en Dieu par sa possession. pr. 4).pas dire que cet avare toujours attentif k ravir le bien pd'autrui, prfit a Tenlever avec violence, est plut6t unloup qu'un homme ? Que celui-li, qui se laisse allerk remportement, dont la langue est accoutumie auxcontestations, aux invectives, aux iujures et auxquerelles, est un chien qui aboie et qui jappe continuellement7 Que cet aulre qui trompe adroitement,ce fourbe qui sait si bieu se diiguiser pour surprendreson prochain, est ua veritable renard ? Ne croyezvouspas voir un lion daus cet homme qui se laisseemporter a la fureur et a la colere ? Dans ce timidequi craint oii il n'y a point de danger, toujours prfitk fuir, ne trouvez-vous pas Timage du cerf ? CeI^ehe, ce paresseux, ce stupide, ne tient-il pas de lanature de r&ne? Ce volage (80) toujours inconstantqui change a chaque momeot de dessein, est semblableaux oiseaux ; ce voluptueux, plong6 dans lesplaisirs iufdmes, vit comme le pourceau, qui se plattdaas la boue et qui se vautre daus la fange. G'estElle prouve ensuite que celui qui fait Tinjure estbeaucoup plus malheureux que celui qui la souffre,puisque rhomtne ne devient vfiritablement malheureuxque par le p6ch6 ; d'ou elle conclut que rhommesage ne se laisse jamais aller a la haine, et ne peuthair personne. Car il ne hait pas les bons, puisqu'iln'y & qu'un fou qui les puisse halr, et il n'a pas nonplus sujet de hair les mechants, parce qu'il sait quela malice est rSme ce que la maladie est au corps.iGomme donc on ne hait point un malade, qu'on letrouve au contraire digne de compassion, bien (83)loin de hair le pecbeur, qn doit Stre touch^ de compassionde sa mis^re, et d'autant plus que le p6ch6qui le presse est une maladie plus dangereuse et plusredoutable a TAme qu'aucune maladie dont il puisseStre afQige daus sou corps. Elle finit son raisonnementpar une seutence v^ritablement digne de laSagesse. Voulez-vous rendre avec une exacte justicei chacun ce que vous lui devez selon son mSrite ?Dilige jure bonos et miseresce malis : Aimez par justiceles gens de biec, et ayez compassion des m&-chants.Boece revient k la question qu'il avait proposfied'abord. Quoi que vous puissiez all^guer, il ne laissepas de se trouver, dit-il, quelque chose de bon ou demauvais dans ce que le peuple appelle fortune ; carainsi quj rhomme qui pouvait par la vertu aoquSrir j^ dans la v6rit6 il n'y a aucune personne sage qui pr4-de la resseroblance avec Dieu et se transformer en " Urkt rignominie k la gloire, la pauvretS aux richesses.lui, en s'6cartant de la vertu se trouve malheureusementreduit h la condition des bfites.La Sagesse pousse plus loin son raisonnement, etprilitend mfime que si Dieu empechait les mechaintsd'effectuer leur niauvais dSsirs, il les puuirait moinsqu'en leur permettant de les accomplir ; et, quoiqu'ilparaisse incroyable que les mSchants deviennent plusmalheureux en accomplissant leur mauvaise volont^que lorsqu'il3 ne peuvent pas Taccomplir, cependantcela flst aiusi daus la v^rite. Car si e'est une grandemisfere, dit-elle, de vouloir le mal, c'en est une encoreplus grande de le commettre. La misSre du m6-chant est augmentSe par trois circonstances ins6parablesde sa mauvaise action : c'est un mal de vouloircommettre le crime, c'en est un autre de (81) le pouvoir,et un plus grand de le faire.Elle ajoute que les mSchants sont meme plus malheurlorsque leurs crimes demeurent impunis queTexil au plaisir de paraitre dans sa patrie avec distinction; et c'est par cette pr6f6renee mSme que laSagesse se fait connaltre plus particuliferement etqu'elle reussit mieux dans le gouvernement des peuples.Car la prison, les tortures, les supplices ordonnds(84) par les loi?, et les loia memes, ne sont 6tabliesque contre les mauvais citoyens, et non pascontre les bons. D'oii vient donc que nous voyonsarriver si souvent tout le coatraire dans Tordre de laprovidence de Dieu, qu'on trouve les gens de bienexposfis aux supplices ordonnfis pour les criminels, etles mauvais ravir le prix qui n'est destinS qu'a lavertu ? Une confusion si injuste me jette dans T^tonnement,je vous prie de vouloir bien m'en dficouvrirla cause. J'en serais moins 6tonn6 si je pouvais me ';persuader que tout ce qui arrive ici-bas est Teffet duhasard, mais je ne peux revenir de mou etonnementsachant que c'e8t Dieu qui rfegle toutes choses, et qui

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