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t. II (PL 64)

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1519 APPENDIX AD BOETIUM. 1S20et ses lois 3'6tendent gi5n6ralement & tous les hommes;que la foi de cetle Eulise e?t de reconnatlreet d'adorer un P6re Dieu, un fils Dieu et un Saint-Esprit Dieu, et qii'ellc en tire cette consi^quence, biendiiT^reute de celle qu'en tiraieut les ariens : Dono lePere, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, etnon pas trois Dieux.Cest la preuve de celte coiiclusion catholique quifait toute la matifere de son traile. <strong>II</strong> la prouve parcette raison, qu'il ne peut y avoir de diversitS dansla nature diviue, parce qu'on y trouve ni genre,ni espfeoe, ni accident, qui sont les seules sourcesde la diversitS, et aussitdt il retorque coutre lesariens la consSquence qu'ils tiraient de la propositioncatholique, et leur fait voir qu'elle les regardeuniquement. Ce sont les ariens, dit-il, qui admetteotdes degr^s etde la diversite dans la Trinit^, k quion peut impuler d'adorer trois (35) Dieux. Car attrihuantdes m^rites et des perfections au P6re q'j'il9disent ne pas convenir au Fils, il faut par une suitenficessaire que le FiU soit autre chose que le Pt;re ;ets'il est autre those, voili de la diversitft et dela pluralitfe en Dieu. Donc les ariens adorent plusieursDieux. S'ils attribuent la nature divine auVerbe, ou s'il3 en font seulement uue tris -parfaitecrfeature, ils ne peuvent se d^fendre d'adorer plusieursDieux, ou d'adorer un monstre. S'ils lui attribuentla nature divine, il est Dieu, mais un Dieudi£F6rentdu Pfere, puisqn'il est moins parfait que lui,selon eux ;ainsi voili de la diversit^ et de la pluralit6: comme deux hommes, qui ne laissent pas d'6-tre plusieurs, quoique unis dans une mSme nature, kcause des diffirentes qualitSs qui les distingucnt. Si,au contraire, ils font uue crfiature du Verbe, le Dieuqu'ils adorent est un monstre. Car il est certainqu'il y a une piusgrande diffirence entre Dieu et lacreature, qu'l u'y en a entre un homme et une bfile.Gomme doQC rhomme dont le verbe ou rentendementserait un oheval, par exemple, serait un monstrehorrible (36) dans la nature humaine, c'en seraitaussi ua pareil, et mfime un bien plus granddans la Divinitfe, si Dieu avait un Verbe qui fClt crfiature.Les catholiques ne tombent poiut dans cet abime,dit-il, parce qu'ils n'admeltent aucune qualitfi dans lePfere qui ne soit dans le Fils et dans le Saint-Espritet il ne peut y avoir de diversitfi ni de pluralitfi oiil ne 66 trouve aucune diffference de qualitS. Dan3les trois personues divines il ne peut y avoir de diftSrenceni gSnferique, ni sp^cifique, ni uum^ral ;parcuns6quent elles conservent enlre elles une parfaiteunit6 et une entifere 6galit(5.<strong>II</strong> remarque fort a propos que ce qui rend cemystfere si incomprShensible, c'est que notre imaginationn'y trouve aucuue prise, parce que, n'y ayantdans la nature divine ni matiire, ni mouvemeot, maisune forme trfes-simple, elle ne peut envoyer d'image3h notre imagioation. L'eutendement seul pourrait,dit-il, agir sur cet objet ;mais comme, dansT^tat dela vie pr^sente, toutes ses connaissances dSpendentde rimagination et des sens, quand ceux-ci ne peuventlui (37) donner aucun secours, il faut par nScessitSqu'il demeure dans rinaction, et c'est ce qui fait sonsmpuissaQce.<strong>II</strong> entre aprfis cela dans le fond du mystfere, et d'abordil^tablit ce que c'est que Dieu. <strong>II</strong> n'en trouvepoint d'id6e plus •v^ritable ni plus parfaite que celleque Dieu a donn^e de luimfime lorsqu'il a dit : Jesuis csbii qui est. Pur lii, ajoute ce savaut theologieo,Dieu nous fait comprendre qu'il est une formetrfes-simple sans aucune partie, et par cons^quentqu'il est iudivisible, parce qu'il n'y a que la formequi donne rfitre. Une statue, par exemple, n'estDpoint statue par le bronze, ou par la pierre dontelle est faite, mais par laforme et la figure empreinlesur cette matifere. De plus, si la matifere ne peutdonner TStre, il faut par une suite nScessaire queDieu n'ait point de matifere, mais qu'il soit un pur esprit,pu)tqu'il est tout 6tre.U n'en est pas ainsi des crSatures, <strong>II</strong> n'y en a aucunequi aoit ce qu'elle est, parce qu-'elle est tellepar les parties qui la composent, et non pa3 par ellemfime; et ces parties qui la composent, unies ensemble,sont proprement (38) ce qu'elle est. Le corpset Vktue unis font Thomme, et Thomme n'est ni soncorps ni son tme.Cest de cette forme spirituelle sans parties [et sansmatiSre que decouleot toutes les pr^rogatives de laDivinitS. De \h son indfipendance, pui8qu'elle subsislepar elle-mfime. De li sa force invincible, ou, sivous voulez, sa toute-puissance, puisqu'elle n'e9tappuy^e sur quoi que ce soit diff^rent d'eUe-m6me.B De \k son unitfe indivisible, puisqu'elle n'a point departies qui puissent fitre les membres de la division,et donner lieu k la pluralit6. De li i'impossibilil6 derecevoir aucune forme accidentelle, conime toutesles crfeatures ea reQoivent, parce qu'eUe n'a point desujet ou de matifere qui la puisse recevoir. Car toutesles formes accidentelles sout rcQues daus la matifere(rt), et c'est \k la source de rimmutabiliti (39j de Dieuet par consequent de 3on 6ternit6.IMais si Dieu est un indivisible, comme nousvenons de le prouver, s'il ne peut y avoir en lui uinombre ni pluralitft, comme nous le disons, ponrquoidonc rSpStons-nous trois fois le nom de Dieuen disant, le P6re est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dien ? car Tunit^ rfepel^e plusieurs fois faitun nombre, et par cons6quent pluralitfi. <strong>II</strong> rdponda cette objection, que runitS numSrale rfep^t^e troisfois fait vSritablement nombre, mais non pas l'unit6numi5rante, comme partent les philosophes. Cest-idireque pour faire nombre il ne suffit pas de mul-'-'tiplier ruuit§ qui compte, mais il faut encore multi.plier runit^ de la chose qui est comptie. Par exemple,quand je dirais trois fois soleil, soleil, soleil,cela ne fait pas trois soleils, c'est seulement une r6-pfetition de la mfime chose ; ainsi, quand je dis le,P6re Dieu, le Fils Dieu, le Sainl-Esprit Dieu, cela nefait pas pour celatrois Dieux, mais c'est une r6p6titionde la mgme divinitfe attribu6e au Pfere, au Fils,et au Saiut-Esprit.(40) <strong>II</strong> ne s'ensuit pas nSanmoins que le P6re, laFils, et le Saint-Esprit, soient des termes synonymes,comme sont les ternies d'fip6e, de glaive et dacoutelas, et la raison est que TSp^e, le glaive et lecoutelas, soot non-seulement une m^me chose, maisTun est encore Tautre ; au lieu que dans Dieu, quoiquele P6re, le fils et le Saint-Esprit soient unelufime chose, Tun n'est pourtaut pas Tautre, parceque dans les termes relatifs, quoique Tun ne puisseU fitre sans Fautre, il est impossible cependant que l'unsoit Tautre : <strong>II</strong> n'y a point de p6re sans fils, maia ilest impossible que le p6re soit !e fils, ou que le filsBoit lep6re,11 s'6tend beaucoup ensuite k faire Toir la distinctiondes personnes dans runitS de la nature divine, etcomme tous les attributs de cette nature conviennent^galement aux trois personnes, bont6, sagesse, puissance,justice, misfericorde, qui ne sont que des accidentsdaas les crSatures, mais qui dans Dieu sont Dieamfime et sa propre nature.On ne peut pas dire que Dieu ait commenc6 d'6trep6re, continue-t-il, parce que la production de sonfils (4iJ 6mane de sa substance, et que l^aUribut oula qualil(5 de pfere u'est qu'une qualitfi puremenl(a) Quand il dit que toutes les formes accidentelles dents corporels sont regus dans la matifere corpo-,sont reeues daos la mati6re, cela doit s'eutendre pe>' relle, et les aocideuts spirituels dans la matifere m&-distributionem auommodam, c'esL-i-dire que les acci- taphysique, appel^e autrement potentialit^.

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