01.07.2013 Views

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

74 CHAP. III. — LES DOGMES ASTROLOGIQUES<br />

étaient sensibles à un argument dont, grâce à une équivoque<br />

habilement entretenue, l'aslrologie s'attribnait tout le bénéfice.<br />

Le Soleil n'était-il pas, de l'aveu de tous, le régulateur de la vie<br />

végétale et animale? La Lune, à laquelle l'antiquité attribuait une<br />

quantité d'influences particulières en dehors du mouvement des<br />

marées *, n'agissait-elle pas sur tout être et toute chose ter-<br />

restre ? Et pourquoi ce qui était incontestable pour le Soleil et la<br />

Lune ne serait-il pas vrai aussi, toutes proportions gardées, des<br />

étoiles, fixes ou errantes? Les planètes n'étaient après tout que<br />

des soleils plus petits ou des lunes plus éloignées ^ Les étoiles<br />

fixes indiquaient parleurs levers et couchers héliaques les étapes<br />

de l'année solaire : elles accompagnaient de leur présence les<br />

vicissitudes des saisons, les chaleurs, froidures, vents et pluies,<br />

et, qu'elles fussent pour les théoriciens le signe seulement ou la<br />

cause de ces phénomènes ^, le résultat pratique était le même.<br />

Aussi, même avant d'avoir soupçonné les mystères de l'astrologie<br />

chaldéenne, les Grecs avaient spontanément ébauché une science<br />

des régions supérieures ou Météorologie, qui devait les mettre à<br />

même de prévoir les variations et accidents atmosphériques.<br />

Dans cette science, dite aussi des « Pronostics », fondée sur les<br />

observations des laboureurs et des marins, Aristote avait fait<br />

entrer tout récemment les pronostics hasardeux à tirer de l'appa-<br />

rition des comètes *. La météorologie <strong>grecque</strong> s'acheminait ainsi<br />

1. Aristote attribuait le phénomène des marées à la pression des vents<br />

excités par le Soleil : Pythéas de Marseille pensait que la Lune en croissance<br />

provoque le flux, et en décroissance le reflux ; Séleucus « le Chaldéen », partisan<br />

de la rotation de la Terre, invoquait la compression de Tatmosphère<br />

causée par le mouvement contraire de la Terre et de la Lune ; Posidonius<br />

reprenait l'explication d'Aristote, en substituant la Lune au Soleil (cf. Diels,<br />

Doxographi graeci, pp. 382-383).<br />

2. Cette idée existe, pour ainsi dire à l'état latent, dans la mythologie chal-<br />

déenne, où les dieux planétaires sont pour la plupart d'anciens dieux solaires<br />

déchus et rapetisses (cf. ci-après, ch. iv, les affinités entre le Soleil et<br />

Saturne).<br />

3. Geminus {Isagog., 14) consacre tout un chapitre à réfuter l'idée que les<br />

constellations notées dans les calendriers influent sur terre; que le Chien, par<br />

exemple, soit cause de la chaleur « caniculaire ». Quelle que soit, dit-il, la<br />

nature de ces astres, ignée ou éthérée, otj8£[A(av auixTiiOetav ïyji itpoi; ta sitl ttiî<br />

piî Yivô[jiïva. 'H yàp aû[j.ira(Ta -ff^ xévTpou 'XÔYOV tyji npoî x-^v tûv dtitXavûv dcpaîpav,<br />

xatoùSsixîa dtTrocpopà oùBk àTtô|5^oia8u)cvEr'uat àirô twv d';r>.avwv àaxipwv iizi tV yfiv.<br />

Mais lui-même admet, quoique fort atténuée, 1' àizô^^oioL des planètes, dtp' wv<br />

xal SuvatiiEi; tizl T^iv yfiv tzItlxouiji. On voit combien était répandue et vivace<br />

l'opinion qu'il combat.<br />

4. Voy. ci-après (ch. xi), comètes, Prognostica, Aioa-rijieîa, etc.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!