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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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INCERTITUDE DES CONCLUSIONS 623<br />

Il pense avoir ruiné l'astrologie en tant que science humaine, et<br />

voilà qu'il la restaure comme révélation démoniaque, avec un<br />

certificat de véracité au moins intermittente, revivifiant du même<br />

coup son dogme fondamental, car, si les démons lisent l'avenir<br />

dans les astres, c'est qu'il y est écrit. C'était la recommander aux<br />

païens, pour qui les démons de S. Augustin étaient des dieux,<br />

sans intimider les chrétiens qui faisaient la part moins large aux<br />

démons ou qui, en mettant des patriarches dans le Zodiaque et<br />

des anges dans les planètes % pensaient avoir convenablement<br />

exorcisé l'outillage astrologique jadis manié par les païens.<br />

En fin de compte, la polémique chrétienne contre l'astrologie<br />

n'aboutit pas plus qu'autrefois celle des sceptiques. Les chrétiens<br />

qui ne croyaient pas aux horoscopes redoutaient, comme tout le<br />

monde, les éclipses et les comètes à cause des malheurs qu'elles<br />

annonçaient ^ et il ne fut jamais entendu, une fois pour toutes,<br />

que l'on ne pouvait être chrétien sans abhorrer l'astrologie. L'au-<br />

teur chrétien du dialogue intitulé Bermippus fait valoir, au con-<br />

traire, l'excellence et la valeur morale d'une science qui élève<br />

ments de raison (celui des naissances simultanées d'esclaves et de futurs<br />

maîtres et celui des jumeaux) pour convaincre son ami Firminus : il ne songeait<br />

qu'à bafouer les astrologues — ruminando, ne quis eorumdem delirorum<br />

qui talem quaeslum sequerentur, quos jam jamqiie invadere atque irrisos refel-<br />

lere cupiebam, mihi ita resisteret, etc. (VII, 6). Maintenant que le diable inter-<br />

vient et dit souvent la vérité, ces charlatans ne sont plus si ridicules. S. Pau-<br />

lin de Noie, un ami de S. Augustin, s'essayant aussi au sarcasme, s'égaie<br />

d'une façon bien imprudente aux dépens des Chaldéens qui voyaient leurs<br />

calculs dérangés par les miracles {Epist., 38). Il rit de leur désarroi le jour où<br />

le Soleil recula sur l'ordre du prophète rassurant Ézéchias (il aurait pu ajou-<br />

ter : et le jour où il s'arrôta sur l'ordre de Josué), et il leur demande ce<br />

qu'ils faisaient alors. Si sa foi avait été accessible au doute, il eût craint la<br />

réponse des Chaldéens. Ceux-ci pouvaient dire : « Nous observions le ciel,<br />

comme de coutume, et nous n'avons rien vu de ce qu'il vous plaît de croire ».<br />

1. S. Augustin visait surtout les Priscillianistes (Cf. ^d07-oswm, contra Pris-<br />

cillianistas et Origenislas, liber unus), qui accommodaient ainsi l'astrologie.<br />

Dans les livres magiques du moyen âge, on trouve, par exemple : I) Oriphiel,<br />

^ Jophiel, (^ Samuel, Q Michael, Ç Anael, ^ Raphaël, Q Gabriel, etc.<br />

(Arbatel, De magia velerum).<br />

2. Cf. Tertull., Ad Scapulam, 3. S. Augustin dit que nombre de chrétiens<br />

redoutaient les « jours Égyptiaques » (ci-dessus, p. 486, 1). De même S. Am-<br />

broise constate qu'une foule de gens vai'ios cursus lunae obeundis negotiis<br />

commendare vel cavere quosdam dies, quemadmodum plerique posteras dies<br />

(les dies atri du calendrier romain) vel Aegyptiacos declinare consiieverunt<br />

(Ambres., Epist., I, 23, ann. 383). A plus forte raison, un païen bigot comme<br />

Proclus (Marin., Vit. Procl., 19). Les chrétiens qui redoutent le vendredi ou<br />

le 13 sont encore légion au xix» siècle.

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