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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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618 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

trouvaient, et plus d'un, qui leur défendaient d'admettre que la<br />

terre fût une sphère et leur imposait de croire qu'il y avait au<br />

haut du firmament des réservoirs d'eaux célestes. Ils étalaient<br />

ainsi à nu leur naïveté, déjà tournée en intolérance, et se<br />

mettaient sur les bras des querelles inutiles, ou utiles seulement<br />

aux astrologues. Ceux-ci, en effet, gardaient le prestige de la<br />

science <strong>grecque</strong>, et ils auraient aussi bien trouvé leur compte au<br />

triomphe de la cosmographie orthodoxe, qui était celle des<br />

anciens Ghaldéens K<br />

La lutte, ainsi élargie, dévoyée, dispersée, fut reprise et comme<br />

concentrée en une dernière bataille livrée par le plus grand tac-<br />

ticien, le plus impérieux et le plus écouté des docteurs de l'Église,<br />

S. Augustin. Celui-là est d'une autre trempe que les origénistes<br />

de l'Église d'Orient. Il dédaigne les précautions de langage, les<br />

arguments de moralistes, comme le souci du libre arbitre humain,<br />

qu'il écrase sous la doctrine de la grâce et de la prédestination ;<br />

et, s'il emploie la raison raisonnante, c'est comme arme légère,<br />

1. Cf. le mémoire de Letronne, Des opinions cosmographiqiies des Pères de<br />

l'Église, 1835 (Œuvres choisies, I, pp. 382-414). Tandis que, du côté païen,<br />

des esprits aussi médiocres que Macrobe, par exemple, admettent la sphéricité<br />

de la Terre et l'existence des antipodes, Lactance n'a pas assez de railleries<br />

pour cette doctrine à son gré inepte, absurde {Inst. Div., III, 24) : Diodore de<br />

Tarse la réfute et S. Augustin défend qu'on y croie. L'opinion générale des<br />

Pères est que le ciel est un hémisphère creux posant sur la Terre, attendu que<br />

Dieu statuit caelum quasi fornicem et extendit ipsum quasi tabernaculum<br />

(Psalm., cm, 3). Au centre du disque terrestre est 1' ôfxtpaXôî xf.î yf,!;, non<br />

plus Delphes, maife Jérusalem, ou, plus exactement le Golgotha, Dieu ayant<br />

dit par le prophète : Ista est Jérusalem : in medio gentium posui eam, et in<br />

circuitu ejus terras (Ezech., v, 5). Au-dessus de la voûte céleste, peut-être<br />

sur un fond horizontal, les eaux ou « cataractes du ciel » [Gen., i, 6-7. vu,<br />

11 ; Psalm., lxxvii, 23. cni, 3. cxLvni, 5). S. Augustin coupe court à toute dis-<br />

cussion, en disant : quoquo modo autem et qualeslibel aquae ibi sint, esse eas<br />

minime dubitemus : major est quippe Scripturae auctoritas quam omnis<br />

humani ingenii capacitas (Augustin., In Gènes., II, 9), ce qui est raisonner<br />

franchement en théologien. Seulement, il accorderait volontiers que ce sont<br />

des « eaux spirituelles » {Conf., XIII, 32. Retract., II, 6). S. Augustin constate<br />

du reste, comme les Pères du m" siècle, que les chrétiens passaient aux yeux<br />

des païens pour des simples d'esprit et des gens sans culture : adhuc audent<br />

ipsi pauci gui remanserunt... Qhristianos tanquam imperilissimos irridere. Ils<br />

parlent de Vimperilia et stultitia Christianorum, à quoi S. Augustin répond<br />

que le nombre des chrétiens augmente et celui des païens diminue (Augustin.,<br />

De divin, daemon.., § 14). Un païen pessimiste n'eût pas tiré du même<br />

arguuient la même conclusion. En revanche, les chrétiens subissaient le pres-<br />

tige de la science païenne, de la divination diabolique, contre laquelle écrit<br />

S. Augustin — adversus praesiunptionem et tanquam miram et magnam scien-<br />

tiam Paganorum (ibid., § 1).

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