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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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68 CHAP. II. — l'astrologie chaldéenne<br />

d'attribuer à chacun de ces dieux la propriété ou le patronage<br />

d'une planète. Cependant, l'identification de la divinité et de<br />

l'astre ne fut jamais assez complète pour faire tomber en désué-<br />

tude les expressions correctes : « astre de Kronos », « astre de<br />

Zeus » etc. *. La mythologie nationale résistait à l'attraction de<br />

l'astrolâtrie chaldéenne, même accommodée à la <strong>grecque</strong> par<br />

l'auteur du Timée.<br />

S'il y a lieu de supposer que l'attribution de la planète Mercure<br />

à ce dieu (Hermès), attribution déjà connue de Platon, est due<br />

à l'influx des idées chaldéennes — fussent-elles venueë par<br />

l'Egypte, — à plus forte raison, l'association d'Ares, Zeus et<br />

Kronos aux trois planètes supérieures. Ares n'a jamais été un<br />

dieu populaire, et Kronos passait pour être retiré du monde des<br />

vivants. Ce sont des savants qui, fouillant la mythologie <strong>grecque</strong><br />

pour y trouver des types assimilables à des modèles exotiques,<br />

ont fait les comparaisons et pesé les analogies. Rappelons ici que<br />

personne n'a déployé dans l'exégèse allégorique autant de virtuo-<br />

sité que les Stoïciens, lesquels, Asiatiques pour la plupart, ont<br />

été, en outre, les premiers disciples et collaborateurs de Bérose.<br />

Nous admettrons donc, sans insister davantage, que l'attribution<br />

des planètes à des divinités choisies comme équivalents approxi-<br />

matifs des divinités chaldéennes a été sinon faite par les Stoïciens,<br />

du moins justifiée par eux, soudée à la physique et à la mythologie,<br />

en un mot, adaptée aux exigences de l'astrologie savante ^<br />

1. Eh fait, les astrologues grecs pratiquent ridentification, car, comme nous<br />

le verrons, l'influence des planètes est absolument conforme au caractère des<br />

divinités qui y sont logées. Il ne reste que la distinction platonicienne entre<br />

l'âme divine et le corps igné, distinction qui paraît même dans la conception<br />

stoïcienne. Aussi voit-on Juvénal (X, 313) attribuer l'adultère de l'Arès homé-<br />

rique astro Martis, et S. Augustin s'égayer sur le compte des dieux catasté-<br />

risés, en demandant pourquoi Jupiter est moins brillant que Vénus ou plus<br />

bas que Saturne. Cependant, même dans ce passage, l'auteur de la Cité de Dieu<br />

(VII, 15) emploie plus souvent l'expression slella Jovis, Veneris, que Jupiter,<br />

Venus. 11 dit : quare Janus non accepit aliquam slellam? ce qui indique bien<br />

la distinction. Cf. le langage parfaitement correct de Cicéron : ea quae Saturni<br />

Stella dicitur aivwv que a Graecis nominatur, etc. (Cic, Nat. Deor., II, 20).<br />

Du même, à des siècles de distance, Probus (in Georg., I, 336).<br />

2. La liste, incomplète au temps de Platon (ci-dessus, p. 21), est complète<br />

dans Aristote, qui connaît les « astres » toû Kpôvou [Metaph. XI, 8, 7), -loû<br />

Atôî [ibid. et Meteor., ch. vi), toO "Apeoî {De caelo, II, 12) — si toutefois ces<br />

passages n'ont subi aucune retouche de la part des éditeurs antiques. Assimilations<br />

concurrentes dans le Ps. -Aristote {De mimdo, § 23-27) : c^ = Ares ou<br />

Héraklès ;$ = Aphrodite ou Hêra; ^ = Hermès ou Apollon; surabondance<br />

due aux hypothèses stoïciennes (voy. ci-après, ch. ly).

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