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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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92 CHAP. IV. LES PLANÈTES ET LES TYPES PLANÉTAIRES<br />

étroites avec le principe humide *. Il ne restait pins qu à démon-<br />

trer la nature humide de la Lune, et les arguments se présentaient<br />

en foule. La fraîcheur humide des nuits ; l'action de la Lune sur<br />

les eaux non seulement de la mer, mais des fleuves, qui, au dire<br />

de Ptolémée, croissent et décroissent avec la Lune; enfin, la<br />

pourriture humide engendrée, croyait-on, par l'influence de la<br />

Lune, surtout à son décours ^ étaient des preuves d'autant plus<br />

fortes qu'on ne songeait pas à les discuter.<br />

Néanmoins, la Lune ne représente pas le féminin en soi. Dans<br />

le symbolisme hellénique, les divinités lunaires ont bien le sexe<br />

féminin, mais stérilisé par la virginité, une virginité même un<br />

peu farouche et qui comporte des goûts presque virils. La femme<br />

ne s'achève que dans la mère, et la Mère par excellence, ce n'est<br />

pas la Lune, mais la Terre. La Lune est encore pour Platon un<br />

androgyne, qui « participe de la terre et du soleil " ». Ptolémée<br />

ne fait guère que transposer ces idées quand il dit que la Lune<br />

tire son humidité de la Terre et reçoit du Soleil une parcelle de<br />

vertu calorifique *. Seulement^_le_sexe astrologique de la Lune<br />

njest plus^décis : elle est( à, la tête,Mes planètes féminines.<br />

1. 11 n'y a qu'une voix discordante, celle de Parménide, qui se fondait sur<br />

la menstruation pour prétendre que les femmes, ayant plus de sang, avaient<br />

plus de chaleur que les hommes. Aussi supposait-il que, à l'origine, le sexe<br />

masculin s'était formé dans le Nord, le féminin dans le Midi (Aristot., Part,<br />

anim., II, 2. Plut., Plac. Phil., V, 7, 2, etc.). Le caractère masculin du feu,<br />

l'assimilation du sperme à une étincelle (cf. la conception de Cœculus par<br />

une desiliens scintilla [Serv. Aen., VII, 678]), de la vie à une flamme, etc.,<br />

sont des lieux communs aussi littéraires et philosophiques qu'astrologiques.<br />

En astrologie, les deux « luminaires » sont le Père et la Mère universels.<br />

2. Ptol., Tetrab., I, 4 (xà aa>ij:axa Trciratvouaa xal ôiaffÛTîouua xà T.'ksZsxT.). Cf.<br />

Macrob., Sat., VII, 16, 13-34. Les astrologues ont pris le contre-pied de l'opinion<br />

actuelle, d'après laquelle la Lune est un astre privé d'eau.<br />

3. Ci-dessus, p. 25, 2. Le musicien pythagorisant Aristides Quintilianus trouve<br />

en efl'et la — x6 ixTixpoî xal yf,î ovopia<br />

auvGsîffi • où yàp •{r\ yuvatxa, w? slirs nXâxiov, àX/\k yuvT\ yrjv [ispLÎiXTixat (Philo,<br />

De opif. mundi, § 45).<br />

4. Ptol., Tetrab., I, 4. Les astrologues raffinaient là-dessus, disant que les<br />

quatre phases de la lune correspondent exactement aux phases solaires ou<br />

saisons et font prédominer tour à tour l'humide (printemps), le chaud (été),<br />

le sec (automne) et le froid (hiver). On distinguait aussi huit phases, c'est-à-<br />

dire six en dehors des syzygies (Porphyr., JsaQ., pp. 181-182; Proclus in Anal.,<br />

V, 2, p. 168 Pitra. Cf. Macr., S. Scip., 1, 6, 55). Quant à l'action fécondante<br />

de la lune, qui répand sur la terre les germes solaires, etc. (cf. Plut., De Is.<br />

et Osir., 43), les astrologues n'avaient que l'embarras du choix entre les<br />

théories philosophiques. On trouve même des syncrétistes à outrance, qui Vé-<br />

nèrent esse etiam Lunam volunt (August., Civ. Dei, VII, 15. Cf. Macr., III, 8, 3).

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