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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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564 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

ou almanachs, était censé avoir été retrouvé dans les archives<br />

hiératiques de l'Egypte. En réalité, il avait dû être fabriqué à<br />

Alexandrie, comme tant d'autres apocryphes, par des faussaires<br />

qui voulaient profiter de la vogue croissante des cultes et tradi-<br />

tions venus des bords du Nil pour confisquer au profit de l'Egypte<br />

le renom de la science dite jusque-là chaldéenne. Qu'il ait été<br />

publié vers le temps de Sylla ou un siècle plus tard *, toujours<br />

est-il que depuis lors l'astrologie, considérée comme l'héritage<br />

des deux plus antiques civilisations orientales, eut une garantie<br />

de plus et s'enrichit d'une branche nouvelle, l'iatromathématique<br />

ou astrologie appliquée à la médecine. Toute doctrine, science ou<br />

religion, qui peut se convertir en art médical va au succès par<br />

la voie la plus courte. A peine connues, les recettes du « roi Né-<br />

chepso » procurèrent une belle fortune au médecin Crinas de<br />

Marseille, qui « en réglant l'alimentation de ses clients sur les<br />

« mouvements des astres, d'après une éphéméride mathématique,<br />

« et en observant les heures, laissa tout dernièrement dix mil-<br />

« lions de sesterces, après avoir dépensé presque autant à bâtir<br />

« des remparts en sa ville natale et à d'autres constructions » ^<br />

Pline, qui n'aime ni les médecins, ni les astrologues, atteste, en<br />

le déplorant, l'engouement de ses contemporains pour l'astrologie,<br />

devenue la religion de ceux qui n'en ont plus d'autre. D'un bout<br />

du monde à l'autre, dit-il, on invoque à tout moment la Fortune.<br />

« Mais une partie de l'humanité la bafoue, elle aussi, et fonde<br />

i. Voy. la Bibliographie. Néchepso est un nom emprunté aux listes de<br />

Manéthon (XXVI» dynastie) et Pétosiris un nom très commun, qui figure déjà<br />

dans Aristophane (ap. Athen., III, p. 114 C) et se retrouve, porté par des indi-<br />

vidus quelconques, dans les papyrus [Pap. of the Brit. Mus., I, pp. 46, 154).<br />

E. Riess est persuadé que le soi-disant Néchepso ou Pétosiris était connu de<br />

Nigidius Figulus, inconnu de Posidonius, et place, en conséquence, l'apparition<br />

du livre vers 80 a. Chr. Fr. Boll, op. cit., le conteste. En fait, Pline est le premier<br />

qui cite Pétosiris, et, avant Manilius, qui invoque l'autorité des rois des nations<br />

Quas secat Euphrates, in quas et Nilus inundat (Manil., 1, 44), il n'est question<br />

nulle part — sauf d'une façon très générale dans Cic, Divin., 1, 1 — de ces<br />

« Égyptiens » qui font plus tard une concurrence victorieuse aux « Chal-<br />

déens ». Les monnaies alexandrines avec signes astrologiques frappées sous<br />

Antonin-le-Pieux (cf. ci-dessus, p. 191, 2), au renouvellement de la période<br />

sothiaque, et surtout les papyrus astrologiques (voy. Bibliographie) témoignent<br />

de la vogue dont jouit l'astrologie en Egypte au temps des Antonins.<br />

2. Plin., XXIX, § 9. Cependant, Ptolémée présente l'astrologie comme une<br />

science désintéressée et a soin de dire qu'elle ne mène ni à la richesse ni<br />

à la réputation : sî 5â \i.\ irpôî tiXoCtov fj SôÇav f, -rà xotaO-ca aiivEpysî, irpo^"-<br />

pi^ffst irspl iraTTi; çiTiOuo'f ia; xo aùxô toûto çâaxeiv {Tetrab., I, 3). 11 faut distin-<br />

guer, en etfet, dans toute science, ceux qui la cultivent et ceux qui l'exploi-<br />

tent. Cf. Firmic, II, 30, 2 Kroll (ci-après, p. 568, 1).

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