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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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AUTORITÉ DES ORACLES CHALDAÏQUES 599<br />

« Julien le Chaldéen » ou « le Théurge » * fit avec ces prétendus<br />

« oracles envers » (Aô^ta ot' stiwv] un pot-pourri de toute espèce<br />

de superstitions orientales, un mélange de magie, de théurgie,<br />

de métaphysique délirante, qui séduisit même des esprits rebelles<br />

à l'astrologie et relégua au second plan, dans le rôle de com-<br />

parses, les dieux grecs et leurs oracles '^. Ce livre devint le<br />

bréviaire des néo-platoniciens en quête d'une Bible à opposer à<br />

celle des Juifs et des chrétiens; ils le plaçaient, comme résumé<br />

de sagesse divine, au dessus même du Timée de Platon, œuvre<br />

excellente de la sagesse humaine ^.<br />

L'école néo-platonicienne, issue de la tradition pythagoricienne<br />

et se développant dans un pareil milieu, ne pouvait être hostile<br />

à l'astrologie. Seulement, pour assurer l'unité de son système<br />

métaphysique, elle devait retirer aux astres la qualité de causes<br />

premières, efficientes, que leur reconnaissait l'astrologie systé-<br />

matisée par les Stoïciens, à plus forte raison l'astrologie poly-<br />

1. Il y eut, dit-on, trois Julien, le XaXSaïoî cptXôdotpoî, tzolv^p xoG y.lrfiéwzoi<br />

STEOupYoû 'louXiavoO (Suidas, s. v.) ; le Théurge, dit aussi Chaldéen, et un<br />

troisième, Julien de Laodicée, l'astrologue, sous le nom duquel on cite un<br />

traité d'astrologie appliquée à l'art militaire.<br />

2. Voy. Lobeck, Aglaophamus, pp. 98-111 et 224-226; les textes réunis<br />

— après Opsopœus (Paris, 1599) et Cory, Ancient fraçiments, London, 1832 —<br />

par G. Wolll', Porphyrii de philosophia ex oraculis haurienda. Berolin., 1886 ;<br />

l'extrait IlpéxXou èx Tfiî yaASaïxïjî cptXoaocpCaî (in Analecla Sacra de<br />

Pitra, V, 2 [Roraae, 1888], pp. 192-195, publié à nouveau comme inédit et<br />

commenté par A. Jahn, Hal. Sax., 1891); G. KroU, De oraculis chaldaicis<br />

(Bresl. Philol. Abhandl., Vil, 1 [1894], pp. 1-76). Le livre de Julien, commenté<br />

par Porphyre, l'avait été encore par lamblique, qui écrivit vingt-huit livres<br />

au moins sur la XaX5a'ix->) zz'k£io'zixr\ SrsoXoyEa, et plus tard (commentaire en<br />

280 feuilles, fruit de cinq ans de travail) par Proclus, qui cite souvent, comme<br />

recours ultime, les « oracles divins » ou « le Théurge » dans son commentaire<br />

sur le Timée. Le nom de « théurges » (ol èiii Mâpxou Sreo-jpyof. Procl., In<br />

Cralyl., 11, 1) n'apparaît pas avant Porphyre, qui l'a peut-être créé (KroU,<br />

op. cit.). Les « Chaldéens » mettaient sur le compte d'Apollon — et c'était un<br />

coup de maître — des oracles à la louange des Chaldéens et des Juifs (cf.<br />

Porphyr. ap. Euseb., Praep. Ev., VIII, 10 : MoOvoi XaXSaîot aocptav My^ov,<br />

T.S'âp Eepatot X. T. X.). Par contre, certains de ces oracles, appartenant ou<br />

non au recueil de Julien, discréditaient toute divination provenant d'autre<br />

source, y compris même l'astrologie (cf. Psellus, 1128'' ap. KroU, p. 64).<br />

3. Proclus aurait volontiers réduit tout le bagage de l'esprit humain aux<br />

oracles chaldéens et au Timée. 11 était fidèle en cela à la tradition platoni-<br />

cienne, habituée à chercher la sagesse chez les Barbares (cf. ci-dessus, p. 35, 1).<br />

On n'entend plus parler que de ol XaXSaîot, ol 'Aaaûp tôt, ol pip6apot,<br />

et de EreoirapiSoTo; aoçfa ou [ludxaYWYta. Le monde gréco-romain ne veut<br />

plus de sa propre civilisation : vieilli, il ne vit plus que d'idées qu'il croit<br />

plus vieUles que lui.

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