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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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544 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

pour infranchissable la ligne de démarcation tracée par Aristote<br />

entre l'agitation du monde sublunaire et la paix divine des<br />

sphères supérieures.<br />

Dans les écoles philosophiques, l'astrologie avait rencontré,<br />

partout ailleurs que chez les Stoïciens, un accueil assez dédai-<br />

gneux. Les Épicuriens l'écartaient par une fin de non-recevoir<br />

pure et simple; les Péripatéticiens avaient divisé la science de la<br />

Nature en une série de compartiments autonomes soustraits à la<br />

tyrannie des nombres pythagoriciens, aux exigences de l'harmonie<br />

et de la solidarité universelles, postulats indispensables de<br />

l'astrologie à prétentions scientifiques; la Nouvelle Académie,<br />

répudiant en bloc tout le mysticisme pythagoricien dont s'amu-<br />

sait la fantaisie de Platon, n'avait gardé de l'héritage du maître<br />

que le goût de l'éristique et criblait d'objections toutes les doc-<br />

trines, connues ou possibles, qui donnaient leurs conclusions<br />

comme certaines, à plus forte raison, comme infaillibles. L'astro-<br />

logie aurait été éliminée du monde où l'on raisonne et réduite à<br />

la clientèle des âmes simples, d'ailleurs incapables de la com-<br />

prendre, si elle n'avait rencontré dans les Stoïciens des alliés et<br />

des collaborateurs infatigables, rompus à toutes les finesses de la<br />

dialectique, qui avaient lié leur cause à la sienne et l'approvi-<br />

sionnaient au fur et à mesure d'arguments, de réponses, de dis-<br />

tinctions, d'échappatoires. Cette alliance s'était conclue dès<br />

l'origine, au moment où Bérose importait en Grèce les dogmes<br />

chaldéens et où Zenon fondait l'école du Portique. Depuis lors,<br />

les Stoïciens, dogmatiques par nature et attachés à leur ortho-<br />

doxie particulière, ne voulaient ni ne pouvaient renier l'astro-<br />

logie systématisée, qui était faite en grande partie de leurs<br />

doctrines. Panétius seul se sépara sur ce point de ses maîtres et<br />

de ses disciples*. D'autres, reculant devant un schisme, cher-<br />

chaient des transactions. Diogène de Séleucie sur le Tigre, dit<br />

« le Babylonien », disciple de Chrysippe, réduisait l'astrologie au<br />

rôle de la physiognomonie, c'est-à-dire à discerner les aptitudes<br />

naturelles de chacun ^ Évidemment, Diogène avait été intimidé<br />

1. PanaetiUs, qui unus e Stoicis astrologorum praedicta rejecit (Cic, Divin.,<br />

II, 42). Il n'avait guère plus de confiance aux autres modes de divination.<br />

2. Quitus [astrologis) etiam Diogenes Sloicus concedit aliquid, ut praedicere<br />

possint dumtaxat qualis quisque natura et ad quam quisqiie maxume rem<br />

aptus futurus sit; cetera quae profiteantur negat ullo modo passe scii'i (Gic,<br />

Divin., II, 43). Ce que Diogène conservait de Tastrologie suffisait amplement<br />

à régénérer le reste. On remarquera que presque tous les Stoïciens sont des<br />

Asiatiques, plus accessibles par là même à l'influx des idées orientales. Zenon

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