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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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620 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

logie bénéficia pourtant du goût qu'il s'était senti pour elle et de<br />

l'étude qu'il en avait faite *. Ce n'était pas là un de ces pièges vul-<br />

gaires tendus par le démon aux âmes simples, mais l'extension<br />

abusive, orgueilleuse, athée, d'une science qui était à certains<br />

égards le chef-d'oeuvre de l'esprit humain ^ Si l'astrologie n'était<br />

pas athée, si les « mathématiciens >> consentaient à ne voir dans<br />

les astres que des signes, et non plus des causes, S. Augustin<br />

hésiterait à condamner unç opinion partagée par des gens très<br />

doctes ^. Mais, telle qu'elle est et que la comprennent la plupart<br />

de ses partisans, elle a la prétention de substituer la fatalité<br />

naturelle, mécanique, à la volonté de Dieu ; elle est donc dans la<br />

voie du mensonge, et le champion du Tout-Puissant s'attaque,<br />

avec sa fougue ordinaire, à ces « divagations impies » *.<br />

Les armes théologiques étant depuis longtemps émoussées,<br />

c'est à la dialectique qu'il a recours. Il reprend tous les arguments<br />

mis en ligne depuis Carnéade, mais il n'y ajoute guère que<br />

sa véhémence, des sarcasmes et un peu de sophistique. La fasti-<br />

dieuse querelle élevée à propos des jumeaux — avec variante<br />

pour les jumeaux de sexe différent — n'est pas plus tranchée<br />

1. Augustin., Conf., IV, 3.<br />

2. C'est de l'astronoiTiie que S. Augustin dit : [Ratio humana] aslrologiam<br />

genuit, magnum religiosis argumenlum, tormentumque curiosis (Augustin., De<br />

ordine, II, 42).<br />

3. Quod si dicunlur stellae significare polius ista quam facere, ut quasi<br />

loculio quaednm sit illa positio praedicens futura, non agens {non enim mediocri/er<br />

doctorum hominum fuit ista sententia) : non quidem ita soient mathematici,<br />

ut v. g. dicant : « Mars ita positus homicidam sigîiificat », sed : « homicidam<br />

facit » (Augustin., Civ. Dei, V, 1. Cf. Conf., IV, 3). Il accepterait au<br />

besoin l'action, mais purement physique, des astres sur les corps : Cum<br />

igitur<br />

non usquequaque absurde dici possel ad solas corporum differentius adflatus<br />

quosdam valere sidereos, à l'instar de ce que produisent les positions du Soleil<br />

et les phases de la Lune. Seulement, il retire à moitié cette concession en fai-<br />

sant remarquer aussitôt que l'action postulée ne va pas jusqu'à unifier le<br />

sexe des jumeaux {Civ. Dei, V, 6).<br />

4. Jam etiam mathematicorum fallaces divinationes et impia deliramenla<br />

rejeceram (Augustin., Conf., VII, 6). Ses connaissances en astronomie lui<br />

avaient rendu un immense service, en lui permettant de constater l'ignorance<br />

de l'évêque manichéen Faustus, ce qui ébranla sa foi dans la doctrine prêchée<br />

par le dit Faustus {Conf., V, 5). C'était précisément le caractère scientifique,<br />

neutre, de l'astrologie qui autrefois l'avait attiré. Ideoque illos pianos [on a lu<br />

aussi planetarios], quos mathematicos vacant, plane considère non desislebam,<br />

quod quasi nullum eis esset sacrificium et nullae preces ad aliquem spi-<br />

ritutn ob divinationem dirigerentur (Aug., Conf., IV, 3). Depuis, il considère<br />

l'astrologie comme une fornicatio animae (Augustin., 0pp., III, p. 63 a), épithète<br />

qui lui est familière et qu'il applique à tout ce qui éloigne l'homme de<br />

Dieu, croyance ou science.

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