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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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28 CHAP. I. LES PRÉCURSEURS<br />

Il n'y a pas lieu de s'arrêter à la physique épicurienne, qui<br />

n'est autre que l'atomisme rétréci à la mesure socratique, c'est-à-<br />

dire vu du côté qui intéresse l'homme et la morale. Notons seulement<br />

que les épicuriens, qui, par souci du libre arbitre, rejetaient<br />

toute espèce de divination, n'ont jamais voulu pactiser avec l'as-<br />

trologie. Son fatalisme ne leur disait rien qui vaille ;<br />

d'autre part,<br />

ils n'entendaient rien à l'astronomie, et leur esprit était absolument<br />

fermé aux mathématiques pythagoriciennes *. Nous voici<br />

au seuil de l'école, socratique aussi et moraliste à outrance, qui,<br />

précisément pour cette raison, a cru trouver dans l'astrologie<br />

toute la somme d'utilité que peut contenir la science des mouvements<br />

célestes, l'école stoïcienne.<br />

Les fondateurs de cette école, Zenon et Chrysippe, en quête<br />

d'une physique susceptible d'être convertie en morale, choisirent<br />

celle d'Heraclite, rajeunie par quelques retouches empruntées à<br />

celle d'Aristote ^. Ils eurent soin de n'y pas laisser entrer les<br />

abstractions pythagoriciennes ou les essences spirituelles que<br />

Platon associait, qu'Aristote combinait avec les corps. Ils répé-<br />

taient à tout propos, comme leurs confrères cyniques ou épicu-<br />

riens, que tout ce qui existe est corporel et nous est connu par<br />

contact avec les organes des sens, chacun des sens étant ébranlé<br />

par les particules semblables à celles dont il est lui-même com-<br />

posé. Ils arrivaient ainsi par le chemin le plus court au rendezvous<br />

de toutes les philosophies socratiques, à la théorie de<br />

l'homme microcosme, image et abrégé du monde, car nous ne<br />

connaîtrions pas le monde si nous n'étions pas faits comme lui.<br />

Pour eux aussi, l'homme est la mesure de toutes choses. Si<br />

l'homme est semblable au monde, le monde est semblable à<br />

l'homme. C'est donc un être vivant, doué de sensibilité et de<br />

raison, sensibilité et raison infusées dans la masse de son être<br />

1. <strong>L'astrologie</strong> n'avait pas prise sur des gens qui disaient acervum stella-<br />

rtim sine causa e*se(Serv., Georg., I, 232). Épicure passait pour avoir été<br />

d'une ignorance crasse en astronomie (voy. Cleomed., Cycl. tlieor., II, 1 et<br />

ci-dessus, p. 10, 2) ; il était surtout indifférent, acceptant toutes les explications<br />

comme possibles, et traitant de charlatans ceux qui prétendaient connaître<br />

la vraie (Diog. L., X, 113-114).<br />

2. Ils admettaient une stratification mécanique des quatre (ou cinq) éléments<br />

par ordre de densité, puis une accommodation de l'œuvre de la cpûacî par la<br />

Trpovoia, qui, par exemple, avait bossue la Terre pour la mettre en contact<br />

avec l'air, en faisant entrer l'eau dans ses cavités. Cf. A. Hâbler, Zur Cosmo-<br />

gonie der Stoiker [Jahrbb. f. Pftilol., 1893, pp. 298-300). On sait à quel point<br />

les stoïciens étaient préoccupés du « but » dans tout le détail du v.6a\ioi : la<br />

téléologie stoïcienne est une des plus naïves qui soit.

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