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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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—• 18 CHAP. I. LES PRÉCURSEURS<br />

la divinité les dirige. Il pensait que ces secrets sont impéné-<br />

trables aux hommes, et qu'on déplairait aux dieux en voulant<br />

sonder les mystères qu'ils n'ont pas voulu nous révéler. Il disait<br />

qu'on courait le risque de déraisonner en s'enfonçant dans ces<br />

spéculations, comme déraisonnait Anaxagore avec ses grands<br />

raisonnements pour expliquer les procédés des dieux * ». C'est<br />

le cri de tous les moralistes de tradition socratique. Ils pré-<br />

tendent isoler l'homme de la Nature, et on dirait que, de toute<br />

les sciences, l'astronomie leur paraît la plus orgueilleuse et<br />

la plus inutile. Horace demandant de quoi a servi à Archytas<br />

« d'avoir parcouru le ciel, puisqu'il devait mourir^ », n'est pas<br />

moins pressant là-dessus que Bossuet s'écriant : « Mortels<br />

misérables et audacieux, nous mesurons le cours des astres... et,<br />

après tant de recherches laborieuses, nous sommes étrangers<br />

chez nous-mêmes ^ ! » ou que Malebranche écrivant : « Qu'avons-<br />

nous tant à faire de savoir si Saturne est environné d'un<br />

anneau ou d'un grand nombre de petites lunes, et pourquoi<br />

prendre parti là-dessus *? » Socrate bornait l'utilité de l'astronomie<br />

à la confection du calendrier : pour le surplus, il se<br />

moquait de gens qui, même s'ils parvenaient à savoir ce qui se<br />

passe là-haut, ne pourraient jamais « faire à leur gré le vent et la<br />

pluie ^ ». Quel accueil eût-il fait à l'astrologie, qui avait la pré-<br />

1. Xenoph., Mem., TV, 7, 6. Et Socrate cite comme preuve de la déraison<br />

d'Anaxagore le fait d'avoir cru que le Soleil était du feu ou une pierre en feu.<br />

Comment n'avait-il pas songé, dit Socrate, qu'on peut regarder le feu, et non<br />

pas le soleil; que le soleil fait pousser les plantes et que le feu les détruit, etc.?<br />

Socrate était plus brouillé qu'il ne pensait avec la « physique ». 11 n'a eu<br />

pour vrais disciples que les Cyniques et les Cyrénaïques. Les autres l'excu-<br />

sent ou le réfutent. Quidni quaerat [caelestia] ? Scit illa ad se pertinere<br />

(Senec, Q. Nat., Praef. lO;. L'homme, partie de la Nature, ne peut pas se connaître<br />

lui-même, s'il ne connaît pas le tout : oùx strxi yàp 5vsu xf,; twv SXuv<br />

oùaîaî stSévat xà (ispTi (Clem. Alex., Strom., I, 60). Manilius réfute directement<br />

Socrate en disant que ce sont les dieux eux-mêmes qui ont enseigné aux<br />

hommes la science des astres : Quis caelum possit nisi caeli munere nosse, etc. ?<br />

(II, 115 et I, 25-52) ; Quisputet esse nefas nosci quod cernere fas est ? (IV, 922).<br />

2. Hor., Od., I, 28.<br />

3. Sermon sur la loi de Dieu. On pense bien que Bossuet ne cite pas Socrate,<br />

mais VEcclésiaste : Quid necesse est homini majora se quaerere? eic. (vu, 1).<br />

C'est surtout l'indifférence pour la science inutile que Théodoret loue dans<br />

Socrate [Gr.affect. cur., IV, p. 799). Socrate pensait caelestia vel procul esse<br />

a nostra cognitione, vel, si maxime cor/nita essent, nihil tamen ad bene vivendiim<br />

(Cic. Acad., I, 4, lo).<br />

4. Recherche de la vérité, IV, 7.<br />

5. Xenoph., Mem., I, 1. Cf. IV, 7. En revanche, l'auteur de VEpinomis<br />

(p. 990 A) dédaigne l'astronomie qui se borne à régler le calendrier, au lieu de

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