01.07.2013 Views

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LES RÉFUTATIONS SCIENTIFIQUES 575<br />

mencent. On avait beau retrancher aux chiffres fabuleux invoqués<br />

par les Chaldéens, il en restait toujours assez pour constituer<br />

une tradition respectable. Cicéron le sent si bien qu'il s'abrite<br />

derrière Panétius pour attaquer : « Quand on vient dire », écrit-il,<br />

« que les Babyloniens ont employé quatre cent soixante-dix mille<br />

« ans à faire des essais et des expériences sur les enfants qui<br />

« venaient de naître, c'est une duperie : car si on avait pris l'habi-<br />

« tude de le faire, on n'aurait pas cessé ; or nous n'avons aucun<br />

« garant qui dise que cela se fait ou sache que cela se soit fait » *.<br />

L'argumentation est assez molle : il n'est pas nécessaire qu'un<br />

usage se continue pour qu'il ait été pratiqué dans le passé; et,<br />

quant à ce passé, les astrologues ne se faisaient pas faute de sou-<br />

tenir que les documents chaldéens existaient et qu'il ne suffît pas<br />

d'ignorer une tradition pour la supprimer ^<br />

Ils étaient plus à l'aise encore avec les mystiques, qui déri-<br />

vaient de la révélation divine tout ce que les hommes n'avaient<br />

pu inventer eux-mêmes. Il y avait sur ce point des traditions de<br />

toute sorte, d'autant plus confuses qu'on ne distinguait pas entre<br />

astrologie et astronomie. Une idée chère aux Grecs était que, la<br />

prévision de l'avenir ayant pour but, avoué ou non, de déranger<br />

Tordre prévu, la divination avait été enseignée aux hommes par<br />

les dieux détrônés et révoltés ^ : par Atlas, fils d'Ouranos ou du<br />

1. Cic, Divin., II, 46. Cf. I, 19. Cicéron ajoute : Videsne me non ea dicere,<br />

quae Carneades, sed ea quae princeps Sloicorum Panaetius dixerit?<br />

2. On citait les affirmations de Bérose et de ses disciples immédiats, Épi-<br />

gène et Critodèuie : Epiç/enes apiid Babylonios dccxx M annorum observaliones<br />

siderum coctilibus laterculis inscriptas docet, rjravis auctor in primis ; qui minimum,<br />

Berosus et Critodemus, cccxc M, ex quo adpareret aeternus litlerarum<br />

usus (Plin., VII, g 193 : cf. ci-dessus, pp. 37, 2 et 39, 1). Suivant Diodore<br />

(II, 31), les Chaldéens assuraient avoir commencé à observer les astres<br />

473,000 ans avant Alexandre. Panétius ne pouvait prouver qu'une chose, c'est<br />

qu'il n'y croyait pas. De même Favorinus protestant disciplinam istam Chaldaeorum<br />

tantae vetiistalis non esse quantae videri volant, et criant au charlatanisme<br />

(ap. Gell. XIV, 1,2. Cf. 1, 17). Si on comptait les voix, les sceptiques<br />

avaient le dessous. Firmicus vise à la fois l'expérience et la révélation :<br />

nobis fidem suam astvologia responsionum apofelesmatumque divinis ac mani-<br />

festissimis auctoritatibus comprobavit (I, 3, 1 Kroll). Au v siècle de notre ère,<br />

Palchos (ap. Fr. Cumont, op. cit., p. 6) est convaincu que les astrologues ont<br />

observé « dans tous les climats et presque jour par jour » : èv ôitoiw xXi-<br />

fiati, xal àTii-fçi'ifOL'no -zb lîOiT.xtxôv "cf,; èvEpYsiaî «ùtûv (jyéSov itpài; Tiji-épav.<br />

Pour qui le croit sur parole, l'argument est irrésistible!<br />

3. Manilius aime mieux croire que l'astrologie a été révélée par les dieux<br />

régnants : quis enim, nolentibus illis, \ Cepisset furto mundum quo cuncta<br />

reguntur? (I, 26 sqq.). Au fond de cette tradition, commune à bien des peuples<br />

et qui se perpétue dans le christianisme attribuant l'invention de l'astrologie

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!