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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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572 CHAP. XVI. L ASTROLOGIE DANS LE MONDE ROMAIN<br />

la liberté humaine du fatalisme astrologique. <strong>L'astrologie</strong> <strong>grecque</strong><br />

n'est ni plus ni moins fataliste que la philosophie stoïcienne dont<br />

elle a emprunté les théories, et, contre les moralistes, elle peut<br />

s'abriter derrière des moralistes de haute réputation.<br />

Ce sont les Stoïciens qui ont mis pour ainsi dire hors d'atteinte<br />

le principe même, la raison première et dernière de la foi astro-<br />

logique. La solidarité de toutes les parties de l'univers, la ressemblance<br />

de la fraction au tout, la parenté de l'homme avec le<br />

monde, du feu intelligent qui l'anime avec les astres d'où est<br />

descendue pour lui l'étincelle de vie, les affinités du corps humain<br />

avec les éléments dans lesquels il plonge et qui subissent l'in-<br />

fluence des grands régulateurs célestes, la théorie du microcosme,<br />

enfin, fournissait une réserve inépuisable de réponses à des<br />

attaques hésitantes. Mais, entre le principe et les conséquences,<br />

il y avait place pour bien des objections. <strong>L'astrologie</strong> chaldéenne<br />

avait vécu sur un fonds d'idées naïves; elle datait du temps où le<br />

ciel n'était que le couvercle de la terre, où tous les astres étaient<br />

rangés à petite distance sur cette voûte, et où les planètes se<br />

promenaient au milieu des étoiles comme des bergers inspectant<br />

leurs troupeaux. La science <strong>grecque</strong> ayant dilaté le monde,<br />

l'influence des astres reculés à d'énormes distances n'était plus<br />

un postulat de sens commun. Les planètes sont trop loin, disait<br />

Cicéron, au moins les planètes supérieures, et les fixes sont<br />

encore au-delà *. Les astrologues répondaient que la Lune et le<br />

Soleil sont loin aussi, et que pourtant ils soulèvent les marées ^<br />

Sans doute, les Chaldéens ne savaient pas le monde si grand;<br />

mais les planètes, qu'ils croyaient plus petites, étaient reconnues<br />

infiniment plus grosses, et il y avait compensation. Il suffisait,<br />

pour maintenir le dogme astrologique, d'identifier l'action sidé-<br />

rale à la lumière : là où arrive la lumière pénètre aussi l'action ^.<br />

i. Cic, Divin., 11, 43.<br />

2. Cet argument se retrouve partout, et Ptolémée {Teh'ab., I, 2) n"a garde<br />

de le négliger. Son exemple, du reste, prouve victorieusement qu'on pouvait<br />

allier la foi en l'astrologie avec une conception scientifique de l'univers. Voy.<br />

ci-dessus le eh. m, et notamment (p. 74, 3) les concessions que fait le savant<br />

Géminus. Du reste, les astrologues pouvaient opposer à Géminus une fin de<br />

non-recevoir — quod gratis affirmatuVy gratis negatur — et le renvoyer aux<br />

Stoïciens.<br />

3. C'est la proposition à laquelle se rallie le docte Ciruelo [Astrol. chrii-<br />

tiana, fol. A), jugeant inutile d'admettre une autre propriété active quain<br />

vacant influentiatn, ad ipenetrandum, ut aiunt, multa quae lux sua virtute non<br />

potest penetrare. Il aime mieux supposer nullum esse corpus a luce intransibile<br />

(ceci écrit près de quatre siècles avant la découverte des rayons X et d'autres

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