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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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16 CHAP. I. LES PKÉCLHSEURS<br />

gore et le feu intelligent d'Heraclite, l'intervention de cet esprit<br />

ou âme du monde fut considérée comme un démenti donné à la<br />

théorie de l'univers construit par le jeu automatique des forces<br />

naturelles : ce fut pour la « physique » ionienne un coup qui faillit<br />

être mortel. Il fut avéré que cette physique si vantée, qui croyait<br />

avoir découvert la raison ultime des choses, n'avait pas réussi à<br />

en percer le mystère. Son mécanisme ne se suffisait pas à luimême<br />

s'il fallait chercher la cause du mouvement ailleurs que<br />

dans les propriétés de la substance inconsciente, c'est-à-dire dans<br />

le domaine des forces spirituelles ou volontés, domaine interdit<br />

à la science et accessible seulement à la foi. Les esprits ailés,<br />

ceux qui franchissent cette ligne de démarcation sans même<br />

l'apercevoir \ allaient s'élancer dans la carrière ainsi déblayée<br />

et construire à leur tour le monde en s'improvisant confidents et<br />

interprètes du plan divin. La place était prête pour le Démiurge,<br />

les dieux planétaires et les Génies de Platon.<br />

Ainsi, en moins de deux siècles, la science hellénique semblait<br />

avoir achevé son cycle : elle revenait vers son point de départ, la<br />

foi religieuse. Pour employer un mot qui n'était pas encore à la<br />

mode, on l'accusait de banqueroute. Ses efforts mal coordonnés<br />

avaient porté à la fois sur tous les domaines de la connaissance;<br />

elle était partie en guerre contre « l'opinion » et avait discrédité<br />

le sens commun sans mettre à la place autre chose que des<br />

affirmations sans preuves, qui se détruisaient mutuellement,<br />

d'un système à l'autre, par leur discordance même. Les sophistes<br />

en conclurent que rien ne restait debout, et que chacun était<br />

libre de nier ou d'affirmer à son gré, sur quelque sujet que ce<br />

fût. A quoi bon chercher le vrai, le réel, puisque, comme les<br />

Éléates et Heraclite l'avaient démontré par des méthodes con-<br />

traires, nous ne percevons que des apparences trompeuses et<br />

que le témoignage même de nos sens est ce dont nous devons le<br />

plus nous défier? « L'homme est la mesure de toutes choses »,<br />

disait Prolagoras : chacun se façonne une vérité à son usage,<br />

autrement dit, conforme à ses intérêts, et celui-là est passé<br />

1. Cette ligne de démarcation est oblitérée et comme eflacée depuis plus de<br />

vingt siècles par les efforts de logique faits en vue de concilier la notion de<br />

lois naturelles, nécessaires et immuables, — postulat initial de la science ~<br />

avec la volonté divine, libre par définition. Il faut la maintenir, comme le seul<br />

moyen de faire vivre en paix, dans leurs domaines respectifs, la science et la<br />

foi, en restituant à la foi les spéculations métaphysiques sur le pourquoi ini-<br />

tial ou final des choses, c'est-à-dire ce que Thomme peut croire, mais non pas<br />

savoir.

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