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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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LA LUNE 91<br />

exercée rimagination des ignorants — et même des savants —<br />

surexcitée par les continuelles métamorphoses de notre satellite.<br />

Toute la vie terrestre, végétale et animale, les mouvements des<br />

eaux et de Fatmosphère, la formation même de certaines substances<br />

minérales, comme le sel « ammoniaque * », tout, aux yeux<br />

des anciens, était comme suspendu aux phases de la Lune et<br />

suivait le rythme de sa marche. On ferait un livre, et un gros<br />

livre, avec les traditions cosmopolites concernant la Lune, même<br />

sans y comprendre les personnifications mythologiques, les invo-<br />

cations des poètes ou les fantaisies des gens qui s'amusaient à dis-<br />

serter sur la figure et les mœurs des Sélénites. Quelques faits,<br />

réels ou probables, disséminés dans cet agrégat de superstitions,<br />

servaient à accréditer le reste ^<br />

La Lune est aussi le protagoniste de l'astrologie même savante\<br />

Pour des raisons mythologiques, qu'ils n'avouaient pas, et des<br />

raisons dites scientifiques, les unes empruntées à la gynécologie<br />

(menstruation), les autres à la physique générale, les astrologues<br />

grecs abandonnèrent le type chaldéen et masculin de l'astre pour<br />

la conception <strong>grecque</strong>, qui faisait de Séléné ou Mené la sœur ou<br />

la fille d'Hélios. C'était une opinion commune chez tous les<br />

« physiciens » que l'énergie masculine était analogue à, celle de<br />

la chaleur, tandis que la fonction féminine avait des affinités<br />

1. Plin., XXXI, § 78. Cf. les CTU[xcpe(vovxôî xat auvayçoûvxsî XiOo-. tivs? (Anon.,<br />

In Tetrab., pp. 2-3), superstition très répandue autrefois, et la pierre dite glos-<br />

sopetra, selenomantiae necessaria,. qui tombait du ciel lors des éclipses de<br />

lune (Plin., XXXVII, §164).<br />

2. Un Index de Pline au mot Luna fournit déjà un aperçu du sujet. L'opus-<br />

cule de Plutarque De facie in orbe lunae résume les opinions philosophiques,<br />

résumé à compléter à l'aide de l'Index de Diels, Doxogr. graeci, au mot 2ïXt,vt|.<br />

Au point de vue astrologique, cf. Ptolem., Tetrab., I, 3; Firmic, IV, 1 à 16;<br />

Anon., Hermipp., II, 8-10, etc. Pascal parle encore « de la commune erreur<br />

qui est parmi le monde, que la Lune est cause de tout » {Pensées, VI, 17 et<br />

17 bis Havet). Il y aurait un chapitre à consacrer à l'explication populaire et<br />

poétique des éclipses, attribuées aux charmes magiques, lesquels font descendre<br />

la lune du ciel en terre, où les magiciens l'exploitent et la métamorphosent<br />

de toutes façons {-oXkol aèv XÉyouai Ti,v ct£Xt,vt,v xaxÉpysaOai xal stç Çwov<br />

IxE-caSâX^e j6at. Euseb. Alex., p. 19 Thilo). <strong>L'astrologie</strong> paraît presque raisonnable<br />

il côté de ces extravagances.<br />

3. Etenim cum, ut ipsi dicunt, ortus nascentiiim luna moderelur, eaque<br />

animadvertant et notent sidéra natalicia Chaldaei quaecumque lunae juncta<br />

videantur, etc. (Cic. Divin., II, 43, § 91. Cf. Nat. Deor., II, 46, § 119). Les symbolistes<br />

invoquent surtout la « sympathie » qu'il y a entre les êtres vivant<br />

sur terre et la Lune, celle-ci étant malade et mourant comme eux, par<br />

décroissance et éclipse (Anon., Hermipp., II, 10). Cf. Plin., II, §55. La lune est<br />

comme la femme, « l'éternelle malade » de Michelet.

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