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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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VOGUE LITTÉRAIRE DE l'ASTROLOGIE 553<br />

la bonne société, la science des astres trouvait des clients et<br />

même des disciples, Germanicus employait ses loisirs à traduire<br />

en vers — comme lavait fait avant lui Cicéron — les Phénomènes<br />

d'Aratus, ou même à corriger son modèle ; et c'était sans nul<br />

doute pour les plus hauts cénacles que Manilius écrivait son<br />

poème des Astronomiques, mélange singulier de foi enthousiaste<br />

et de science douteuse, qui mérite de survivre, comme œuvre<br />

littéraire, au discrédit des doctrines apprises à la hâte par cet<br />

astrologue de rencontre. Nous ignorons, du reste, si le poète<br />

avait pris là le meilleur moyen de faire sa cour à Auguste ou à<br />

l'héritier présomptif d'Auguste % et si la plume ne lui fut pas<br />

destiliiisse vins: | Lucifer in toto nulli comparait orbe, | Et venit stella non prae-<br />

eunte die (v. 403-408). Vénus, l'astre des Césars, était en deuil. Comme stoï-<br />

cien, Sénèque croyait à l'astrologie : Fata nos ducunt, et quantum cuique res-<br />

tet, prima nascentium hora disposait (Sen., De Provid., 5). Ex horum [quinque<br />

siderum] levissimis motibus fortunae populorum dépendent, etc. (Senec, Consol.<br />

ad Marc, 18). Ses tragédies sont infestées de tirades où, sous forme de<br />

descriptions, invocations, explications de toute sorte, le ciel est constamment<br />

pris à partie. Dans le Thyeste (844-866), le chœur, décrivant le monde<br />

qui se détraque et le Soleil qui rebrousse chemin, énumère les Xll signes du<br />

Zodiaque depuis le Bélier jusqu'aux ultima sidéra Pisces. L'Hercules Oetaeiis<br />

(v. 61 sqq.) signale les catastérismes opérés par Junon. V Hercules furens<br />

(v, 945 sqq.) croit voir le ciel s'obscurcir et le Lion céleste secouer sa crinière.<br />

Revenu de son égarement, il demande où il est, siib ortu Solis an<br />

sub cardine glacialis Ursae {v. 1139). Puis il s'imagine que, à cause de lui,<br />

astra transversos agunt \<br />

Obliqua cursus (v. 1332-1333). Lucain n'a garde<br />

d'éviter ce genre de pédantisme. Son César se dit constamment occupé d'as-<br />

tronomie — média inter proelia semper \<br />

Stellarum caelique plagis Superisque<br />

vacavi [Phars., X, 185), et le sage Achoreus le régale d'une dissertation sur les<br />

sources du Nil qui commence par des aperçus plus ou moins orthodoxes sur<br />

les propriétés spécifiques des planètes. En revanche, l'auteur des Suasoriae<br />

(Sénèque le père?) met dans la bouche d'Alexandre une boutade contre les<br />

astrologues et leurs observations sur chacune des sept planètes, ce qui est<br />

encore une façon de parler d'eux et de montrer qu'on connaît leur métier<br />

(Senec, Suasor., 4. Cf. ci-dessus, p. 284, 4). Perse, imitant Horace, énumère<br />

les affinités astrologiques qui le lient àCornutus, cite la Balance, les Gémeaux,<br />

Saturne, Jupiter, et conclut : Nescio quod est, certeest, quod me tibi tempérât,<br />

aslrum (Pers., Sat., V, 45-51). Aussi Quintilien veut que ses élèves apprennent<br />

l'astronomie pour comprendre les poètes, qui {ut alia omitlam) toliens ortu<br />

occasuque signorum in declarandis temporibus utuntur (Quintil., Inst., I, 4, 4).<br />

<strong>L'astrologie</strong> est sans doute visée dans la prétention : ut alia omittam. Cf. les<br />

statistiques de Fr. Harder [Astrognostische Bemerkungen zu den rœm. Dich-<br />

tern. Progr., Berlin, 1893), qui trouve, dans les poètes latins, de Plaute à<br />

Claudien (sans compter les Aratea, ni les Fastes d'Ovide, ni Manilius), les<br />

Ourses mentionnées dans 270 passages; le Chien, 63 fois; Vénus, 132 fois, etc.<br />

1. Les quatre premiers livres du poème ont été composés sous Auguste;<br />

le cinquième,— qui ne devait pas être le dernier (cf. V, 1 sqq.),— sous Tibère.

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