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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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626 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

ne forcent pas sa volonté, opinion qui implique une adhésion<br />

formelle au principe générateur de l'astrologie.<br />

Ce qui a tué l'astrologie, ce ne sont pas les arguments de<br />

toute sorte, philosophiques et théologiques, dirigés contre elle<br />

au cours des siècles. La philosophie, elle l'avait eue pour auxi-<br />

liaire; les dogmes, elle les avait forcés à composer avec elles K<br />

Elle renaissait, plus hardie que jamais, à l'aurore des temps<br />

modernes, lorsqu'elle reçut le coup mortel, un coup qui n'était<br />

pas dirigé contre elle et qui la frappa de côté, par une incidence<br />

imprévue. Tant que la science astronomique s'était contentée de<br />

dilater l'univers en laissant à la Terre sa position centrale, les<br />

idées naïves qui avaient engendré l'astrologie et s'étaient soudées<br />

en un tout compact dans la théorie du microcosme conservaient<br />

la force persuasive d'une tradition à la fois intelligible et mystérieuse,<br />

clef de l'inconnu, dépositaire des secrets de l'avenir. La<br />

géométrie astrologique continuait à asseoir ses constructions sur<br />

leur base originelle, amoindrie sans doute, mais demeurée au<br />

point de convergence de tous les influx célestes. Une fois la Terre<br />

réduite à l'état de planète et lancée dans l'espace, la base se<br />

dérobant, tout l'échafaudage croula du même coup. Il n'y a d'in-<br />

compatible avec l'astrologie que le système proposé jadis par<br />

Aristarque de Samos, repris et démontré depuis par Copernic.<br />

L'incompatibilité est telle qu'elle n'a pas besoin d'être mise en<br />

forme logique. Elle se sent mieux encore qu'elle ne se comprend.<br />

Le mouvement de la Terre a rompu comme fils d'araignée tous<br />

les liens imaginaires qui la rattachaient aux astres, — des astres<br />

tout occupés d'elle, — et ce qui en reste, le concept général de<br />

l'attraction, ne suffirait pas au sophiste le plus intrépide pour les<br />

renouer.<br />

1. L'inutilité de tant d'efforts fournissait un argument de plus. Firmicus<br />

disait déjà qu'il en est de l'astrologie comme de la religion : neque enim esset<br />

ejus vera substaniia, nisi contra eam tantis argumentorum viribus niterentur<br />

(1, 1, 3 KroU). Tout ce qui dure a une raison de durer, mais cette raison peut<br />

n'avoir rien de commun avec l'amour et surtout la possession de la vérité.<br />

Quant aux théologiens, réconciliés avec l'astrologie, il leur fut plus difficile<br />

de s'entendre avec l'astronomie nouvelle. Déjà liés par les opinions des Pères<br />

(ci-dessus, p. 618, 1), ils ne pouvaient passer outre au texte du Psalmistc : Qui<br />

fundasti terram super stabilitatem suam : non inclinabitur in saeculum saeculi<br />

(Psalm., cm, 5). De même autrefois, le stoïcien Cléanthe avait voulu faire<br />

condamner Aristarque de Samos pour impiété envers la vénérable Ilestia ou<br />

foyer du monde (Plut., De facie in orbe lunae, 6). Aristote, l'oracle humain,<br />

était aussi du côté des théologiens. Pascal lui-même, intimidé surtout par<br />

S. Augustin, écrira dans ses Pensées (xxiv, 17 bis Havet) : « Je trouve bon<br />

qu'on n'approfondisse pas l'opinion de Copernic ».

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