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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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36 CHAP. II. — l'astrologie chaldéenne<br />

siècle plus tôt, à persuader à Hérodote que la civilisation <strong>grecque</strong><br />

était une greffe égyptienne. Il leur avait suffi de faire miroiter<br />

devant ses yeux les centaines de siècles dont le prêtre Manéthon<br />

dressa plus tard le compte, en vue d'instruire les Alexandrins et<br />

de les inviter à la modestie.<br />

Ce que Manéthon faisait pour l'Egypte, au début du m* siècle<br />

avant notre ère, le prêtre chaldéen Bérose, son contemporain, le<br />

fit pour la Chaldée. Il écrivit en grec une histoire de la Chaldée,<br />

dont il fit, dit-on, hommage à Antiochus I*"" Soter. Sans doute il<br />

y faisait valoir la science qui était l'orgueil de son pays et de sa<br />

caste, l'astrologie, mêlée si intimement à l'histoire comme con-<br />

seillère des rois et gardienne des cycles de la chronologie babylonienne<br />

*. Du coup, la Chaldée supplanta pour un moment<br />

l'Egypte dans la faveur publique : l'astrologie surtout piqua la<br />

curiosité des Grecs à tel point que Bérose vint s'installer à Cos,<br />

pour l'enseigner aux étudiants en médecine que la renommée des<br />

Asclépiades attirait dans la patrie d'Hippocrate. Il ouvrit une<br />

école et forma des disciples, parmi lesquels Vitruve cite Antipater<br />

et un certain Achinapolus (Athénodorus ?) qui eut l'idée d'appli-<br />

quer les méthodes de la généthlialogie non plus à la naissance,<br />

mais à la conception ^ Comme on le voit, la semence tombait en<br />

cher d'autres preuves après celle-là. Les Chaldéens n'étaient pas moins bien<br />

traités. Les néo-platoniciens sont enivrés de la sagesse révélée (OsoTrapaSoTOî<br />

aocpfa) qui gît pour eux dans les « Oracles chaldaïques ». Proclus, au dire de<br />

son biographe, aurait volontiers tout sacrifié de l'antiquité, sauf le Timée et<br />

ces fameux oracles (Marin., Vit. Procl., 38). Au fond de toutes ces divagations,<br />

il y a une idée juste : c'est que les Grecs, usant et abusant de l'initiative indi-<br />

viduelle, improvisaient des systèmes et n'avaient pas de tradition ou expé-<br />

rience accumulée. Là était, en astronomie surtout, leur point faible, et les<br />

« Chaldéens » de Diodore (II, 29) ne manquent pas de le signaler. C'est à<br />

Alexandrie seulement que les Grecs commencèrent à amasser des observa-<br />

tions scientifiques.<br />

1. Voy. les fragments de Bérose dans Fragm. Histor. Graec, II, pp. 495-310.<br />

2. Primus Berosus in insula et civitate Co consedit, ibique aperuit disciplinam.<br />

Postea studens Antipater itemque Achinapolus, qui etiam non e nascen-<br />

tia, sed ex eonceptione genethliologiae rationes explicatas reliquit (Vitruv.,<br />

IX, 4 [7]). V. Rose reconnaît dans cet Achinapolus un Athénodore, le philosophe<br />

stoïcien (?). Nous ignorons à quelle date vivaient d'autres disciples<br />

des Chaldéens, Épigène, Critodème (Plin., //. Nat., VII, § 193) et Apollonius<br />

de Myndos, peritissimus inspiciendornm natalium (Sen., Q. Nat., VII, 3).<br />

Schwartz (in Pauly-Wissowa, R.-E. s. v. Berossos) croit que l'école de Cos<br />

appartient à la légende, sous prétexte que le prêtre de Bel n'aurait pas<br />

délaissé ainsi « sa bonne prébende » de Babylone. Mais, à ce compte, il<br />

aurait pu aussi s'épargner la peine d'apprendre le grec et d'écrire pour un<br />

monde qui n'était pas le sien.

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