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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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LES PLANÈTES 63<br />

Nous serons plus ménagers des droits éventuels des Chaldéens<br />

en ce qui concerne les planètes. Ne fût-ce que pour distinguer les<br />

planètes des étoiles, surtout les planètes à marche lente, il faut<br />

des observations longtemps continuées, et, pour avoir une idée<br />

même approximative de leurs révolutions, le travail de plusieurs<br />

générations est nécessaire. Les philosophes grecs, savants isolés<br />

et improvisés, ne pouvaient qu'emprunter aux vieux peuples<br />

d'alentour les données sur lesquelles ils édifiaient leurs systèmes<br />

cosmographiques. Démocrite savait qu'il y avait des étoiles<br />

mobiles, mais, au dire de Sénèque *, il n'en connaissait ni le<br />

nombre, ni la marche ; ce qui — soit dit en passant — rend bien<br />

suspecte d'anachronisme la fameuse octave musicale des sphères<br />

de Pythagore. Platon connaissait les planètes ; mais, alors que<br />

toutes les provinces célestes étaient pourvues de noms mytholo-<br />

giques, les trois planètes supérieures restaient encore des astres<br />

anonymes. C'est Eudoxe le premier qui, toujours suivant Sénèque,<br />

« rapporta d'Egypte en Grèce » des tables de mouvements<br />

planétaires ^<br />

Au temps de Sénèque, Babylone et la Chaldée n'étaient plus<br />

que des souvenirs, et l'Egypte, encore active et vivante, avait fait<br />

prévaloir, grâce surtout aux faussaires alexandrins, ses préten-<br />

tions à la priorité en matière de civilisation. Égyptiens et Chal-<br />

déens sont des noms tellement permutables, quand il s'agit<br />

d'astrologie, que nous pouvons sans scrupule substituer ceux-ci<br />

à ceux-là, ou, pour tout concilier, entendre qu'Eudoxe rapporta<br />

d'Egypte des notions qui y avaient été importées de Chaldée.<br />

Quel pouvait être ce butin scientifique, qui arriva sans doute à<br />

point pour aider Platon à construire sa cosmogonie? Probablement<br />

ce que les Grecs ne pouvaient pas improviser, des données<br />

certaines sur la marche tantôt directe, tantôt rétrograde, des pla-<br />

nètes, et sur la durée de leurs révolutions. C'est de là que Platon<br />

— ou peut-être avant lui les Pythagoriciens ^ — ont tiré l'ordre des<br />

des Grecs avérés les « Chaldéens » qui, au dire de Cicéron {Divin. II, 42),<br />

enseignaient vim quamdam esse signifero in orbe, qui graece ZwStaxdî dicitur.<br />

1. Sen., Q. Nat., VII, 3. Texte cité ci-dessus, p. 14, 2.<br />

2. Voy. ci-dessus, p. 52, en note. Aristote {Meteor., I, 6) cite aussi les<br />

A'.yÛTixiot à propos d'occultations d'étoiles par des planètes.<br />

3. Encore un problème insoluble, et toujours à cause des inévitables Égyptiens,<br />

dont les scoliastes et commentateurs font les instituteurs de tous<br />

les Grecs qui se sont occupés de « mathématiques », à commencer par<br />

Thaïes, Pythagore et autres. Platon aussi est un élève des Égyptiens : Por-<br />

phyre (ap. Stob., Ed., II, 7, 42, p. 386j était persuadé que Platon avait appris

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