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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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550 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

poussent au fatalisme et à la superstition, les Romains durent<br />

faire, entre les Ides de mars 44 et la bataille d'Actium, de rapides<br />

progrès dans la foi aux sciences occultes. Cette foi, l'astrologie<br />

et l'haruspicine se la disputaient à chances à peu près égales.<br />

L'une avait pour elle son antiquité; l'autre, sa nouveauté. Les<br />

Grecs étaient bien ingénieux, mais les Toscans étaient bien<br />

habiles. Inférieurs à leurs rivaux quand il s'agissait de tracer le<br />

plan de toute une vie, les haruspices reprenaient l'avantage dans<br />

le détail de l'existence, surtout en présence de ces avis surnatu-<br />

rels appelés « prodiges », pour lesquels il n'y avait point de place<br />

dans les « mathématiques » *. Aussi se trouva-t-il des amateurs<br />

pour essayer de comparer et peut-être de combiner les deux<br />

disciplines. C'est ce que faisait déjà Nigidius Figulus, et Varron,<br />

qui savait tout, était homme à tout mélanger. Son ami et l'ami<br />

de Cicéron, Tarutius de Firmum, l'astrologue éminent qui fit et<br />

refit le thème de nativité de Rome ^ devait être — son nom<br />

l'indique — un Toscan dont la curiosité avait dépassé les res-<br />

sources de l'haruspicine. Il y a eu à Rome contact, rivalité, adul-<br />

tération réciproque entre la divination étrusque et l'astrologie,<br />

sans qu'on puisse dire au juste dans quelle mesure elles ont<br />

réagi l'une sur l'autre. Rappelons seulement qu'elles se rencon-<br />

traient nécessairement sur des domaines communs, par exemple,<br />

l'interprétation des foudres et autres phénomènes « célestes »<br />

et la localisation des influences divines ou astrales dans les<br />

viscères '.<br />

Sous le principat d'Auguste, l'astrologie est décidément à la<br />

mode. Tout le monde se pique d'en avoir quelque teinture, et les<br />

écrivains multiplient des allusions qu'ils savent devoir être com-<br />

prises même des gens du monde. Jamais les astres n'ont tenu tant<br />

1. Qu'on imagine un astrologue consulté sur le coup de foudre qui enleva<br />

la lettre C au nom de CAESAR sur le piédestal d'une statue d'Auguste : auraitil<br />

jamais trouvé la réponse que firent les haruspices? Responsum est centum<br />

solos dies posthac victurum^ quem numerum C liftera notaret, futurumque ut<br />

inter deos referretur, quod AE^AE, id est reliqua pars e Caesaris nomine,<br />

Etrusca lingua deus vocaretur (Suet., Aug., 97). Même l'interprétation des<br />

comètes, considérées comme « foudres », revenait plutôt aux haruspices qu'aux<br />

astrologues. Cf. ci-dessus, pp. 362-364.<br />

2. Voy. ci-dessus, pp. 368-369. Dans la légende d'Hercule, le Tarutius ou<br />

Carutius qui épousa Acca Larentia est appelé Tuscus (Macr., Sat., I, 10, 17).<br />

3. Sur les divinités du temple hépatique, voy. art. Haruspice?, p. 23. Polyen<br />

(IV, 20) appelle XaXSaîo? ixâvTtç et Strabon (XVI, p. 739) classe parmi les<br />

mathematici chaldéens l'haruspice Sudines, qui consulte le foie des victimes<br />

pour le compte d'Attale. La concurrence tournait au détriment des haruspices.

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