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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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586 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

du mot « absurde ». Il y eut un temps sans doute où l'on disait<br />

des esclaves et des petites gens ce que nos logiciens disent ici des<br />

animaux; où l'on trouvait absurde que leur destinée fût écrite au<br />

ciel ou qu'ils prétendissent à l'immortalité. Le progrès des idées<br />

démocratiques avait reculé la barrière, plantée maintenant entre<br />

l'homme et l'animal. Les astrologues hésitaient à la renverser :<br />

et pourtant la logique les y poussait, même leur logique particu-<br />

lière. Pourquoi, par exemple, les types animaux, qui remplis-<br />

saient la majeure partie du Zodiaque et tendaient à produire sur<br />

terre des types semblables, n'auraient-ils eu action que sur<br />

l'homme? Finalement, les praticiens, sinon les docteurs de l'astrologie,<br />

acceptèrent bravement cette conséquence de la sympa-<br />

thie universelle *, et ils eurent pour eux les âmes sensibles, qui<br />

faisaient tirer l'horoscope de leurs chiens, ou les éleveurs de<br />

bétail, qui consultaient sur les aptitudes de leurs produits. Les<br />

mauvais plaisants qui apportaient à l'astrologue, sans l'avertir,<br />

un thème de géniture dressé pour un animal sortaient émer-<br />

veillés de son cabinet si le praticien avait reconnu de quel client<br />

il s'agissait ^. Le raisonnement fut étendu, sans qu'on en rît<br />

funditus tolli. Cic, Divin., II, 4S), S. Augustin imagine que le moment de la<br />

naissance fait seul la différence entre Thomme et l'animal ou même le végétal,<br />

si bien qu'un homme et un animal ne pouvaient pas naître en même temps<br />

au même lieu. Sic desipiiint homines, ut existirnent, ciim homo nascitur, cete-<br />

ros rerum ortus ita inhiberi, ut cum illo suh eadem caeliplaga nec musca nas-<br />

calur (Augustin., C. Dei, V, 1). 11 cite, comme responsables de ces absurdités,<br />

les astrologues qui distinguaient à première vue si on les consultait pour un<br />

animal (ci-après). Mais il aurait bien dû songer que les astrologues sérieux,<br />

comme Ptolémée, conseillent à leurs disciples de se renseigner sur leur client,<br />

comme le font les médecins, pour éviter de pronostiquer à faux, le pronostic<br />

dépendant de l'âge, de la nationalité et de l'éducation du consultant (cf. Ptol.,<br />

Tetrab., I, 2; IV, 9; Herm. Phil., De Revol. nativ., I, 7, et ci-dessus, p. 503, 3).<br />

1. Les purs stoïciens n'allaient pas jusque-là, car ils refusaient toute indi-<br />

vidualité aux animaux. Chrysippe disait que l'âme du porc tenait lieu de sel<br />

pour conserver sa chair. Mais, pour les Pythagoriciens, ces autres fournisseurs<br />

de théories astrologiques, les animaux sont nos frères, que nous n'avons pas<br />

le droit d'égorger, même pour nous nourrir de leur chair.<br />

2. Soient tamen homines ad temptandam peritiam mathematicorum adferre<br />

ad eos constellationes mutorum animalium, quorum ortus propter hanc exploralionem<br />

domi siiae diligenter observant, eosque mathemalicos praeferunl cete-<br />

ris qui constellationibus inspectis dicunt non esse hominem natum, sed pecus.<br />

Audent etiam dicere quale pecus, utrum aptum lanitio, an vectationi, an<br />

aratro, an custodiae domus. Nam et ad canina fata temptantur, et cum<br />

magnis admiranlium clamoribus ista respondent (Augustin., Civ. Dei, V, 7).<br />

S. Augustin rapporte ailleurs (Conf., VII, 6) que le père de son ami Firminus<br />

collectionnait des horoscopes d'animaux. Origène (ap. Euseb., Pr. Ev., VI,

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