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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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548 CHAP. XVI. — l'astrologie dans le monde romain<br />

Il n'y a d'étonnant ici — soit dit en passant — que l'étonnement<br />

deCicéron. Les hommes croient toujours ce qu'ils espèrent<br />

et la foi échappe toujours aux démentis de l'expérience. S'il s'est<br />

rencontré des astrologues assez avisés pour affirmer à Sylla que<br />

la Vénus dont il se croyait le favori, à César, que la Vénus dont<br />

il se disait le descendant, était la planète aimable et favorable<br />

entre toutes et qu'elle leur garantissait longue vie et prospérité,<br />

il est probable que ces esprits forts ont cru, sans plus ample<br />

informé, à leur étoile *. Cicéron lui-même, qui, comme philo-<br />

sophe, bafoue les astrologues, leur emprunte, comme rhéteur,<br />

des expressions dogmatiques. Quand il place les âmes des grands<br />

hommes dans la Voie Lactée, il ne fait qu'exploiter un vieux<br />

mythe platonicien; mais, quand il appelle la planète Jupiter « un<br />

flambeau prospère et salutaire au genre humain » et la planète<br />

Mars « un feu rouge et redouté sur terre » '^ il met dans la bouche<br />

du premier Africain des aphorismes astrologiques.<br />

C'est que les idées astrologiques commençaient à entrer dans<br />

la circulation banale, à se glisser dans le bagage intellectuel des<br />

esprits de culture moyenne. Elles y entraient, astronomie et<br />

astrologie mêlées, par la littérature, où les « catastérismes »<br />

multipliés à satiété par les Alexandrins, les descriptions du ciel<br />

à la mode d'Aratus, paraissaient aux Romains des sujets tout<br />

neufs et stimulaient leur imagination rétive; elles y entrèrent<br />

surtout, et par une plus large ouverture, lorsque l'encyclopédiste<br />

de l'époque, Varron, et son contemporain P. Nigidius Figulus,<br />

adepte fervent de toutes les sciences occultes ^, eurent mis à la<br />

portée du grand public les principales règles de l'art des « mathé-<br />

maticiens ». La comète qui parut à la mort de César dut hâter<br />

singulièrement la propagande. En tant que « prodige », le phénomène<br />

fut interprété officiellement par les haruspices; mais les<br />

astrologues, on peut le croire, ne manquèrent pas de dire leur<br />

1. Sylla racontait dans ses Mémoires que « les Chaldéens lui avaient prédit<br />

qu'après une vie glorieuse, il mourrait au comble de la prospérité » (Plut.,<br />

loc. cit.). D'après Domaszewski (ci-après, p. 554, 2), les légions qui avaient pour<br />

enseigne le Taureau tenaient ce symbole de J. César, et César le leur avait<br />

donné parce que le signe zodiacal du Taureau est la « maison » astrologique de<br />

la planète Vénus — celle-ci évidemment assimilée à la déesse mère des Jules.<br />

2. Deinde est hominum genein prospéras et salularis ille f'ulgor, qui dicitur<br />

Jovis, tum rulilus horribilisque terris, quem Marlium dicitis (Cic, Rep.,<br />

VI, 17). Ce sont des définitions correctes des influences planétaires.<br />

3. Cf. A. Swoboda, Quaestiones Nigidianae (Diss. phil. Vindob., II [1890],<br />

pp. 1-63), Suet., Aug., 94, et ci-dessus, pp. 162, 1. 185, 2. 256, 1. 363.<br />

Dans la Pharsale, Figulus donne une consultation astrologique (I, 638 sqq.).

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