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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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l'astrologie au moyen AGE 625<br />

s'habitua à considérer l'astrologie comme une dépendance plus<br />

ou moins contestable de l'astronomie, classée dans la catégorie<br />

des opinions libres dont l'Église n'avait pas à s'occuper. En<br />

Occident, l'autorité de S. Augustin et la lutte contre les Mani-<br />

chéens et Priscillianistes fit prévaloir l'idée que l'astrologie était<br />

une des formes de la magie, une religion idolâtrique qui adressait<br />

ses hommages aux démons implantés dans les planètes et les<br />

décans du Zodiaque, la mère de toutes les pratiques de sorcel-<br />

lerie appliquées à la médecine, à la chimie, ou, pour mieux dire,<br />

répandues, comme une obsession diabolique, sur toutes les voies<br />

ouvertes à la pensée et l'activité humaine. Mais personne ne<br />

tenait la magie et l'astrologie pour de pures chimères, et l'astro-<br />

logie gardait, malgré qu'on en eût, le prestige de la science<br />

astronomique qui lui fournissait les données de ses calculs. Les<br />

docteurs orthodoxes du moyen âge ne veulent pas se faire<br />

soupçonner d'ignorance en proscrivant une science qui faisait la<br />

gloire des Byzantins et des Arabes. Ils endorment leurs scrupules<br />

dans l'opinion moyenne que les astres influent sur l'homme, mais<br />

tant d'avoir été aidé par l'Esprit-Saint lui-même dans l'étude « de la plus<br />

haute des sciences ». Le fait est qu'il fallait des lumières spéciales pour<br />

deviner que J.-C. disant à ses disciples : « n'y a-t-il pas douze heures au<br />

jour? » (Joann., xi. 9) faisait allusion à la théorie des heures favorables ou<br />

défavorables. Le biographe de Morin a soin de noter qu'il fut consulté par le<br />

cardinal de Richelieu, par le cardinal de BéruUe, et qu'il mourut muni de tous<br />

les sacrements de l'Église. Les astrologues craignaient davantage les légistes<br />

et le souvenir des lois impériales. Aussi Cardan [In Ptolem. Comm. Prooem.)<br />

soutient que ces lois visaient les mathematici, c'est-à-dire les géomanciens,<br />

mais non pas les astrologues. La preuve, dit-il, c'est que l'astrologie date de<br />

Ptolémée, et que les lois en question sont antérieures ! L'aplomb de ce charlatan,<br />

« grand homme avec ses défauts » (Leibniz, Theod., III, § 254), est merveilleux.<br />

Avant lui, Ciruelo {Prolog., p. 47) assurait de même que mathematicus<br />

était mis pro nechromante aut divinatore. Il y a une étude intéressante à<br />

faire sur la polémique que suscita au xvi* siècle la renaissance de l'astrologie<br />

classique et qui se continue, en s'apaisant peu à peu devant l'indifférence<br />

des nouveaux humanistes, au xvii». Les éditeurs, traducteurs, commentateurs<br />

des textes anciens se plaignent tous dans leurs préfaces de l'acharnement et<br />

de la mauvaise foi de leurs adversaires, dont le plus redoutable — sur le terrain<br />

de la discussion, tout au moins — fut Pic de la Mirandole. Mélanchthon<br />

affirme dans sa préface que Ptolémée est un instrument de la Providence et<br />

qu'il a réfuté d'avance Cyclopicos sermones, quitus tota haec doctrina<br />

furenter deridetur. Cardan, Dasypodius, Junctinus, Morin, protestent à<br />

l'envi contre les « calomnies » que propagent les ignorants et se dégagent<br />

de toute solidarité avec les charlatans ou incapables qui usurpent le nom<br />

d'astrologues. Tous prodiguent les déclarations de foi chrétienne et pré-<br />

tendent continuer l'oeuvre des SS. Patriarches en même temps que des<br />

« Sages » de la Grèce.

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