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L'astrologie grecque - Hellenistic Astrology

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BÉROSE ET LA TRADITION CHALDÉEXNE 39<br />

ne s'effrayait pas du chiffre de 1,440,000 ans ^ Sans doute, les<br />

gens sérieux faisaient des réserves. Cicéron tient les Babyloniens<br />

pour des hâbleurs ; Diodore se défend de croire à une antiquité<br />

aussi fabuleuse, et il resta acquis, comme le dit Georges le<br />

Syncelle, que Bérose et Manéthon avaient voulu enchérir l'un sur<br />

l'autre aux dépens du bon sens ^. Cependant, les moins crédules<br />

restaient convaincus qu'ils avaient affaire à une tradition très<br />

ancienne. A supposer que la cosmogonie ou la cosmographie<br />

chaldéenne parût arriérée, les observations de faits gardaient<br />

toute leur valeur, le point délicat étant en astrologie, comme en<br />

toute espèce de divination, d'établir le rapport entre le signe et<br />

la chose signifiée. A moins qu'il ne soit révélé, ce rapport ne peut<br />

être connu que par l'expérience, et l'expérience elle-même ne<br />

devient probante qu'à force d'être répétée. Si Bérose apporta à<br />

ses disciples des listes d'éclipsés comme celles que l'on a retrou-<br />

vées à Kouyoundjik, avec mention des événements consécutifs,<br />

il dut leur donner une haute idée du temps qu'il avait fallu<br />

pour insérer des observations d'éclipsés à tous les jours de<br />

l'année.<br />

En groupant ce que nous savons aujourd'hui des doctrines<br />

1. Plin., VIT, § 193. Simplic. ad Aristot., De Caelo, p. 415 B. Le chiffre de<br />

Bérose varie suivant les auteurs qui le citent : 470,000 (ap. Cic, Divi?t., 1, 19 ;<br />

II, 46), 473,000 (ap. Diod., Il, 31), 468,800 (Fr. Hist. Gr., II, p. 510), 432,000<br />

(ibid., p. 499). Naturellement, les partisans de l'Egypte ripostaient. Us assu-<br />

raient que, de Ptah à Alexandre, il s"était écoulé 48,863 ans, durant lesquels<br />

on avait observé 373 éclipses de soleil et 832 éclipses de lune (Diog. L.,<br />

Prooem., 2). Martianus Capella (VIII, p. 812) fait dire à l'Astronomie : Aegypliorum<br />

clausa adylis occulebar : quippe per CCCC ferme annorum M illic reve-<br />

renti observatione delitui. Ces chiffres ridicules ont dû être enflés par l'in-<br />

trusion dune idée stoïcienne, celle de V i- oxxx izzx'3:i(7'edintegratio),<br />

traduite en astronomie par « la grande année ». On supposa que lesChaldéens<br />

avaient observé depuis le commencement d'une grande année, durée qui<br />

s'allongeait à mesure que le retour de tous les astres à leur point de départ<br />

paraissait plus difficile à calculer : Quœ conversio quam longa sit, magna<br />

quaestio est, esse vero certam et definitam necesse est (Cic, Nat. Deor., II, 20).<br />

On rencontre des sommes d'années échelonnées depuis 8 ans (octaétéride)<br />

jusqu'à 17,503,200 ans (Niceph. Chon., De orthod. fide, I, 9). Firmicus<br />

(III, 1, 9 Kroll; tient pour 300,000 ans. En tout cas, la « grande année »<br />

aboutissait à reproduire la disposition originelle des astres : Donec consumpto,<br />

magnus qui dicitur, anno, Rursus in antiquum teniant \ vaga sidéra<br />

cursum, Qualia | dispositi stelerant ab origine mundi (Auson., Edyll., 18,<br />

p. 536 ToU).<br />

2. Cic, Divin., II, 46. Diod. II, 31. Syncell., p. 17 A. = Fr. Hist. Gr., II,<br />

p. 498, 4. Pline {loc. cit.) a l'air de croire aux chiffres de Bérose, Critodème,<br />

Épigène, car il conclut : ex quo apparet aeternum literarum usum.

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