les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
que p.121 ceux d’une plante ou d’un arbre, comment oserais-je
partager la millième partie de leur ravissante splendeur ? Quel
magnifique spectacle ! En vérité, le ciel est brillant et la terre
tranquille ; l’administration brille par ses lumières, et celui qui
se dit un simple mortel 141 éclipse par son mérite les princes les
plus illustres de l’antiquité. Pour le talent, votre humble sujette
cède le pas à Pân-ki 142 et ne peut songer sans rougir au savoir
de Sie-niu 143 . Elle ne possède point l’art de tailler les étoffes de
soie, ni de les orner de riches broderies. Soit qu’elle regarde le
ciel, soit qu’elle élève ses regards vers le saint (l’empereur), ses
deux yeux sont éblouis par les cinq couleurs ; lorsqu’elle
cherche le soleil et contemple les nuages, ou qu’à l’aide d’un
tube elle observe les merveilles des trois pouvoirs 144 , elle
reconnaît que le cœur du ciel est plein d’affection pour les
hommes, que d’en haut il envoie les présages de toutes les
félicités, qu’en bas il offre les signes d’une longévité sans
bornes. Si vous n’ajoutez pas foi à mes paroles, permettez-moi
de citer, dans l’antiquité, la puissance divine de Niu-wa, et,
dans les temps modernes, l’exemple de notre saint empereur.
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Versifié avec respect.
Dès que tous les magistrats eurent vu la première phrase,
commençant par Niu-wa, ils se regardèrent d’un air stupéfait.
— Cette seule phrase initiale, dirent-ils, est extraordinaire,
admirable !
Quand ils furent arrivés â ces mots : Le phénix couvre le ciel de ses
ailes brillantes... le In et le Yang (les deux principes) brodent la parure
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du ciel et de la terre, etc., ils se répandirent en louanges
intarissables.
— En vérité, s’écrièrent-ils, elle a un merveilleux talent qui est un
don du ciel.