les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
littéraire soit grave et sévère ; c’est alors qu’on peut distinguer le
véritable talent.
— Quelle que soit notre instruction, dit Yên-pé-hân, elle réside
tout entière dans notre mémoire ; en dehors de cette ressource,
nous n’avons absolument rien 484 . En conséquence, Votre
Excellence peut nous faire examiner comme elle l’entendra. Si
vous voulez nous fouiller, ajouta P’ing-jou-heng, nous n’y voyons
nul inconvénient.
— Cela n’est pas nécessaire, reprit Chân-hiên-jîn ; mais le mieux
serait de placer chacun de vous dans un endroit séparé ; on
éviterait ainsi beaucoup de coups d’œil, de demandes et de
réponses.
— A votre volonté, répondirent Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng.
Chân-hiên-jîn appela alors deux domestiques et leur dit :
— Conduisez et installez M. Tchao dans le pavillon du jardin
oriental.
Puis il chargea deux autres serviteurs de mener et d’établir M. Tsiên
dans le pavillon du jardin occidental.
— Messieurs, dit-il alors à Yên-pé-hân et à P’ing-jou-heng, je ne
puis vous tenir compagnie. Quand l’examen sera fini, je vous
prierai de me montrer vos élégantes compositions.
A ces mots, les quatre domestiques prièrent les deux p.499 étudiants
de passer derrière la chambre à coucher ; là ils se séparèrent et se
rendirent, l’un dans le jardin oriental et l’autre dans le jardin occidental.
On peut dire à cette occasion
485 :
A l’est et à l’ouest s’étendent les huit bataillons du général
Tchou-ko 486 ;
A droite et à gauche s’élève le mont Khiéou-li-chan 487 , qui
protège le prince de Hân 488 .
Ne vous imaginez pas que la jeune beauté du gynécée n’est
qu’une petite fille ;
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