les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
Un jour qu’ils venaient d’entrer dans la province de Chân-tong,
comme ils se trouvaient dans un chemin étroit, ils rencontrèrent tout à
coup un magistrat qui passait avec son cortége. On voyait en avant une
file de satellites et en arrière une grande chaise à porteurs que
suivaient une dizaine de cavaliers. Il était entouré d’une forte escorte.
Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng furent obligés de descendre de leur
chaise. Ils choisirent un endroit un peu large, et se tinrent debout pour
les laisser passer à leur aise. Mais, à leur grande surprise, lorsque la
chaise du magistrat fut arrivée devant eux, tout à coup une voix partit
de l’intérieur et dit plusieurs fois à un Ché-jîn 586 :
— Veuillez demander si ces messieurs qui se tiennent au bord de
la route ne sont pas les bacheliers Yên et P’ing.
En entendant ces mots, Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng
s’approchèrent vivement de la chaise, et, jetant un coup d’œil dans
l’intérieur, ils reconnurent Wang, le président du concours, et sans
attendre que le secrétaire fût venu les interroger, ils s’inclinèrent avec
empressement devant la chaise.
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— Ces deux bacheliers, dirent-ils, sont justement Yên-pé-hân et
P’ing-jou-heng.
A ces mots Wang, le président du concours, fut transporté de
joie et dit à son secrétaire :
— Priez vite ces deux messieurs de se rendre à la poste qui est
devant vous, pour que j’aie le plaisir de les voir.
Quand il eut fini de parler, la chaise repartit et s’éloigna.
Le secrétaire, docile aux ordres du magistrat, les suivit
immédiatement, mais Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng le prièrent de
monter dans leur chaise et l’emmenèrent avec eux. Heureusement
qu’après avoir fait deux ou trois li, en revenant sur leurs pas, ils
arrivèrent promptement à la poste. Après avoir été invités à plusieurs
reprises par Wang, le président du concours, Yên-pé-hân et P’ing-jou-
heng ne purent se dispenser d’entrer, et vinrent lui offrir leurs
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