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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Mon neveu, reprit le proviseur P’ing, est un enfant d’une<br />

instruction bornée ; il doit s’estimer heureux de l’affection excessive<br />

que lui montre Votre Excellence, et ne pourra jamais vous en témoigner<br />

toute sa reconnaissance. Seulement, ce n’est pas une petite affaire que<br />

d’introduire dans le palais impérial un homme pauvre et obscur 366 . Je<br />

supplie Votre Excellence d’agir avec la plus grande réserve.<br />

— Je ne le présenterai pas à la légère, repartit le préfet. J’ai lu<br />

<strong>les</strong> vers liés que M. P’ing a composés avec le bachelier Yên dans<br />

le village de Thsiên-liéou en entendant le chant des loriots ; voilà<br />

pourquoi j’ai eu cette idée : vous auriez tort de parler de lui avec<br />

tant d’humilité.<br />

— Excellence, dit P’ing-jou-heng, quoique je sois d’un autre<br />

pays 367 , maintenant j’accompagne mon oncle et je p.355<br />

m’instruis auprès de lui ; je puis me considérer comme un de vos<br />

subordonnés. Après <strong>les</strong> marques de bienveillance et d’intérêt que<br />

m’a données Votre Excellence, comme oserais-je me croire en<br />

dehors de votre juridiction ? Seulement, quoique j’aie quelque<br />

peu de talent et de réputation, je n’ai guère vaincu que des<br />

écrivains médiocres 368 . Je ne suis point un de ces rares talents<br />

qui s’élancent dans la lice et dépassent tous leurs rivaux.<br />

— Monsieur P’ing, dit le préfet en souriant, à quoi bon cette<br />

excessive modestie ? Parmi <strong>les</strong> hommes de talent de notre<br />

époque, en est-il un seul qui l’emporte sur vous <strong>deux</strong> ?<br />

— Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin, dit Ping-jou-heng,<br />

l’honorable ami de Votre Excellence, M. Song, surnommé Tseu-<br />

tch’ing, l’emporte infiniment sur nous <strong>deux</strong>.<br />

A ces mots, le préfet fit un grand éclat de rire :<br />

— M. Song, dit-il, est en effet un de mes meilleurs amis,<br />

comment ne le connaîtrais-je pas ? Mais je vous prierai,<br />

monsieur P’ing, de ne point vous laisser éblouir par une vaine<br />

réputation.<br />

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